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Trois idées pour ne pas ouvrir plus de commerces le dimanche

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Trois idées pour ne pas ouvrir plus de commerces le dimanche
(Crédit photo : Tab59 - flickr)
 
Impossible de bricoler le dimanche sans commerces ouverts, disent Castorama et Leroy Merlin. Faux. Voilà comment faire autrement.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Yes week-end ». « Libérez les bricoleurs du dimanche ». Les slogans lancés par certains salariés de Castorama et Leroy Merlin – et inventés par une agence de communication rémunérée par ces entreprises, mais c’est une autre histoire – sont clairs : il ne faut surtout pas qu’un bricoleur se trouve dépourvu une fois le dimanche venu pour cause de panne de perceuse. Il faudrait donc ouvrir grand les portes de leurs enseignes sept jours sur sept.

Pourtant, ça n’aurait probablement aucun intérêt pour l’emploi en France. Pourtant, comme nous le calculions en 2009, cela aurait en revanche un impact néfaste pour la planète. Pourtant, peu de salariés ont envie de travailler le dimanche et pourtant « si l’on prolonge toujours les temps de la consommation et qu’on renonce aux temps de pause, aux temps pour faire famille, alors la ville explose », s’inquiète Luc Gwiazdzinski, géographe auteur de La ville 24 heures sur 24 .

N’en jetez plus ! De toutes façons, des solutions existent pour combler les bricoleurs du dimanche sans turbiner le dernier jour de la semaine. Les voici :

  • 1. Des commerces plus proches de nous : Où l’on apprend qu’aller moins vite peut faire gagner du temps

Si certains consommateurs veulent se rendre dans un magasin de bricolage les jours chômés, c’est que ces enseignes sont trop éloignées pour y aller facilement en semaine. Pas moins des deux tiers des surfaces commerciales en France sont situées en périphérie des villes, loin des zones d’habitation et de travail !

« L’organisation des commerces correspond à la ville fordiste, où tout le monde travaille en même temps et se déplace en voiture. Elle n’est plus adaptée », regrette Luc Gwiazdzinski. « Le commerce a fait la ville au XIXe siècle, mais il l’a défait au XXe en contribuant à l’étaler et à l’éclater. Il faut inverser la tendance », confirme de son côté Arnaud Gasnier, géographe spécialiste du commerce et maître de conférences à l’université du Maine (Le Mans, Sarthe), qui craint qu’à cet étalement urbain succède « un étalement du temps de travail menant à une ville 24h/24, qui ne s’arrête jamais ».

Première étape, cesser de bâtir des magasins toujours plus loin des lieux de vie ou de travail. On en est loin : 87% des projets commerciaux en construction sont situés en périphérie des villes. Arnaud Gasnier recommande également de « permettre de commander sur Internet et de choisir plus facilement le moment et l’endroit où l’on veut retirer, le mieux étant sur les lieux de travail et de vie ou le long des grands axes de transport ». Enfin, réduire les vitesses de circulation, notamment sur les voies rapides. Vous avez bien lu. Cela permettrait de favoriser les commerces de plus petites tailles, situés à proximité de nos maisons et nos lieux de travail, mais aujourd’hui concurrencés par les centres commerciaux accessibles en voiture. A terme, cela pourrait réorganiser la géographie commerciale. [1]. Aller moins vite rend plus accessible les biens de consommation et nous fait donc gagner du temps. CQFD.

  • 2. Ouvrir les commerces au bon moment : Où l’on apprend que peu de gens veulent consommer le dimanche

« Les consommateurs ne veulent pas consommer 24h sur 24. Ils veulent plus de praticité », tient à rappeler Arnaud Gasnier. Son intuition est confirmée par une étude très intéressante menée en 2007 à Avignon (Vaucluse). L’auteur, Cyrille Genre-Grandpierre, a étudié les déplacements et les attentes de 600 individus vivant dans la zone de chalandise de la ville. Ce géographe démontre, grâce au graphique ci-dessous, que « si les rythmes de vie ont beaucoup évolué ces vingt dernières années, les horaires d’ouverture n’ont, quant à eux, que peu changé ». On constate par exemple que « c’est au moment où la population est la plus importante et où elle a le temps de consommer pendant la pause déjeuner (entre 12h30 et 14h, ndlr), que l’offre commerciale est la plus réduite. » On voit également qu’« à partir de 18h30, moins de 20% des commerces de l’intra-muros restent ouverts (ont été exclus de l’analyse les bars et restaurants), alors que cette part est de 60% en moyenne dans les grands pôles commerciaux périphériques. »

Et si c’était en fait pendant ces plages horaires qu’il fallait ouvrir davantage les commerces ? C’est en tout cas ce que veulent les consommateurs, comme le confirme le sondage réalisé dans le cadre de la même étude : « L’ouverture en soirée constitue la modalité la plus citée spontanément (par 43% des enquêtés), devant l’ouverture entre 12h et 14h (30%) et enfin l’ouverture le dimanche (23%). » Le géographe propose donc des alternatives plus adaptées, comme « la mise en place de nocturnes une ou deux soirées par semaine ». Arnaud Gasnier rappelle lui que des Bureaux des temps, chargés d’adapter les horaires aux besoins réels des habitants, ont été ouverts à Belfort (Territoire de Belfort), Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et en Italie.

  • 3. Ne pas acheter de perceuse : Où l’on apprend qu’on peut consommer sans posséder

Et si j’empruntais une perceuse au lieu de rouler 20 kilomètres en voiture un dimanche matin pour en acheter une ? Quand on sait qu’une perceuse est utilisée en moyenne sept minutes par an par les ménages français, cela tombe sous le sens. Plusieurs sites de consommation collaborative permettent de louer du matériel à des particuliers près de chez soi. Certains proposent même de demander un coup de main à quelqu’un du coin. Certes, ça marche mieux dans les zones urbaines qu’en pleine cambrousse. Mais un projet suisse vient peut-être de trouver une solution aussi simple que pratique. De petits autocollants à afficher devant sa maison ou sur sa boîte aux lettres pour indiquer à vos voisins les objets que pouvez prêter ou louer. Ne les réveillez pas à 8h du matin pour autant, c’est un jour chômé on vous dit.

[1] Un modèle théorique le prouve, on l’appelle la loi de Huff

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  • Pour contrer l’argument des GS de bricolage....
    Pour rappel : il est interdit de faire du bruit le dimanche..... en bricolant.
    Nombre de communes et départements en France ont publié un arrêté sur le sujet !
    Sinon, est-ce bien sérieux de s’apercevoir le dimanche matin qu’il vous manque un truc pour bricoler ? est-ce bien sérieux de décider tout de go en se levant le dimanche "Tiens, et si je retapissais entièrement ma chambre aujourd’hui" ..... ?
    Et en cas d’urgence c’est pas les GS de bricolage qu’il faut utiliser !
    Le dimanche si on bricole - en silence - on a pris ses précautions AVANT.... ou alors
    on fait autre chose ...
    Quant aux emplois induits par l’ouverture le dimanche des magasins de bricolage : est-ce que les employés sont payés double ? est-ce que çà donne du travail à des chômeurs ? Combien çà rapporte aux enseignes ? Cela reste à étudier.

    7.10 à 17h27 - Répondre - Alerter
  • Si on a envie de travailler le dimanche pourquoi l’interdire ?
    Cela renvoie à une conception religieuse du travail où cela devrait être interdit le dimanche car c’est le jour à consacrer à Dieu. Mais vu que l’on est dans un pays laïque cela n’a plus de raison d’être, sinon pour il faut aussi interdire le samedi, c’est Shabat et le vendredi après midi pour la prière à la Mosquée.
    Quand j’étais étudiant j’étais bien content de pouvoir travailler le dimanche sinon je n’aurai jamais pu financer mes études et cela me motivait d’autant plus à réussir.
    Enfin le prêt et la location des outils, je l’ai déjà tenté, résultat une ponceuse rendue à bout de souffle qu’il a fallut que je rachète. Et à l’opposé j’ai loué deux fois une carrelette, c’est quasiment revenu au prix d’une neuve, pour rester écolo mieux vaut en acheter une d’occasion.

    6.10 à 14h48 - Répondre - Alerter
  • .... Jolie théorie..... Y’a qu’à, faut qu’on, ....
    En attendant ce qui veulent acheter un joint de robinet le dimanche car il vient de lâcher, n’obligent pas les "Opposés au travail du Dimanche" à aller faire les magasins.
    Par contre ces "Opposés au travail du dimanche" obligent celui là même a dépensé un max d’argent en appelant un plombier d’urgence !
    Ces mêmes personnes obligeraient, selon votre théorie, de ne pas souffler le midi entre 2 activités de travail, pour aller faire leurs courses bricolage en mangeant stressées un sandwich.
    C’est ça l’esprit "écolo". Je suis pour l’écologie, mais la ça n’a rien à voir !

    4.10 à 22h46 - Répondre - Alerter
  • Attention a ne pas devenir ridicule, voir socialement dangereux, en voulant tout systématiser ; ainsi "des commerces plus proches de nous" d’accord, mais pour le bricolage, je ne me vois pas allant acheter 10 parpaings et un sac de ciment à l’épicerie du coin et les ramener dans mon sac à provisions . Ensuite, sentant bien qu’il y a quand même un problème, votre éminent géographe est prêt à promouvoir rien moins que le travail de nuit. Si c’est là sa conception du progrès social on peut avoir le droit de ne pas la partager ?

    4.10 à 12h05 - Répondre - Alerter
    • Vous avez mal lu, ou n’avez rien compris à cet article. Terra economica n’a jamais dit que relocaliser le commerce veut dire tout vendre dans des épiceries. Pourquoi pas des commerces de taille raisonnables et proches de nous ? Et le géographe ne dit pas qu’il faut travailler de nuit mais, parfois, plus tard dans la soirée. Vous êtes tellement le nez dans le monde d’aujourd’hui que vous n’arrivez pas à penser autrement. Il le faut, pourtant, pour imaginer un monde meilleur. Faites un effort

      4.10 à 12h22 - Répondre - Alerter
  • y’a donc plus besoin de tele le dimanche, ni meme de radio, ni de taxis, ni de resto si on vous ecoute.

    Mais pourquoi choisir a la place des autres et pourquoi ne pas proposer la possibilité au sein de chaque entreprise de décider avec les employers ? comment peut on savoir ce qui est bien pour une entreprise si l’on y travail pas.
    Je travaille 1 a 2 WE par mois, comme ma femme, et pourtant on survie avec 4 enfants. c’est comme ca depuis le début de notre vie active et finalement on est content parfois de pas bosser en semaine, quand tout le monde bosse, pour aller faire du sport, aller à la prefecture ( impossible sinon ), avoir du temps libre pour soit.
    ... le probleme finalement c’est peut-etre de travailler ? un probleme francais faut croire.

    3.10 à 01h00 - Répondre - Alerter
  • De toute manière, si je sors ma perceuse le dimanche, c’est le voisin qui n’est pas d’accord !!

    2.10 à 21h27 - Répondre - Alerter
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