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25-09-2009

Touristes, à votre portefeuille !

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Touristes, à votre portefeuille !
 
La volonté affichée par le président des Maldives de taxer les touristes fait débat. Ces "pollueurs" doivent-ils devenir pour autant la nouvelle vache à lait de la fiscalité verte ? L’avis de Geoffrey Lipman, porte-parole de l’Organisation mondiale du Tourisme.
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Élu haut la main en octobre dernier, le nouveau président des Maldives Mohammed Nasheed l’a annoncé bien fort : il n’attendra pas les conclusions de Copenhague pour agir contre le réchauffement climatique. Et pour cause, les Maldives, coin de paradis pour touristes, sont menacées de submersion. Le réchauffement climatique accélérant la montée du niveau des eaux, 80% du territoire maldivien, situés à moins d’un mètre au-dessus du niveau de la mer, sont en voie de disparition... Face à cette dure réalité, on comprend mieux les vigoureuses prises de position de ce président haut en couleur, qui déclarait lundi, à la veille de l’assemblée de l’ONU sur le changement climatique, que les conséquences du réchauffement climatique équivalaient à "un meurtre de masse".

Annoncée début septembre, la dernière mesure de Mohammed Nasheed consiste à vouloir taxer les touristes désireux de se rendre dans l’archipel, à raison de 3$ par jour et par personne. « Bien d’autres pays ont lié tourisme et taxation verte, commente Geoffrey Lipman, sous-secrétaire général et porte-parole de l’Organisation mondiale du Tourisme, mais c’est la 1ère fois qu’une annonce est faite de façon aussi visible et a un tel retentissement. » A raison de 680 000 visiteurs étrangers en 2008, la petite République pourrait ainsi glaner entre 8,4 millions et 12,6 millions de dollars par an à supposer que les visiteurs restent pendant une semaine les pieds en éventail. « C’est probablement assez pour compenser les dégâts écologiques causés par les vols », estime John Buckley, directeur de la société de conseil Carbon Footprint.

Pas de solution miracle

Dans cet état insulaire, où 40% de la population vit avec moins de 1$ par jour, le tourisme représente la moitié du PIB et emploie 45% de la population. C’est donc a priori le secteur le plus facilement taxable, d’autant qu’on peut supposer que les touristes qui choisissent cette destination de rêve ont les moyens et ne sont pas à quelques dollars près. L’argent récolté viendrait abonder un fonds souverain finançant l’achat de terrains à l’étranger pour reloger les réfugiés climatiques en puissance que sont les 350 000 Maldiviens.

« Quel que soit le pays qui instaure cet outil, poursuit Geoffrey Lipman, il est important d’assurer en toute transparence que le produit de la taxe soit utilisé dans le but pour lequel il a été défini. » Ce qui n’est pas selon lui pas le cas partout, en particulier au Royaume-Uni où l’argent d’une taxe similaire sert « à combler le déficit de l’État. » D’où l’idée de créer une commission internationale d’observation pour veiller au bon usage de l’argent.

Quant à savoir si une éco-taxe sur le tourisme peut être étendue à d’autres pays, Geoffrey Lipman ne s’y oppose pas, même s’il remarque que la mesure n’est pas une solution miracle au problème écologique. « Les gouvernements devraient aussi lancer des incitations fiscales pour verdir l’industrie touristique », explique-t-il. Dans tous les cas, il n’y a pas de raison « d’isoler le secteur du reste de l’économie et de lui faire supporter à lui seul, comme s’il posait problème, le poids d’un engagement qui doit être pris au niveau de l’ensemble de la société. »

Taxe Chirac élargie

On se souvient qu’en 2006, la France lançait une taxe de solidarité sur les billets d’avion en partance de son territoire, comprise entre 1 et 40€. Les recettes récoltées sont aujourd’hui destinées à l’achat de médicaments contre le sida ou le paludisme, mais la taxe pourrait être augmentée pour contribuer aussi à la lutte contre le changement climatique. En 2008, la "taxe Chirac" a rapporté 200 millions d’euros aux 13 pays qui l’ont mise en place. Et selon le blog d’Opodo, son potentiel est énorme, sachant que 2,5 milliards de billets aériens sont achetés chaque année dans le monde.

Mais toute taxation de ce type est-elle judicieuse ? "Non", répond le porte-parole de l’OMT, qui soutient par ailleurs la décision du président des Maldives. « Avant de mettre en place une taxe, il faut se demander si elle est juste et si elle constitue le meilleur moyen d’atteindre le but recherché. Les touristes doivent être taxés pour leur impact environnemental de façon juste et équilibrée. » D’ailleurs, rappelle-t-il, les émissions carbone du secteur aérien représentent 2% du total, contre 25% pour la déforestation et 80% pour les villes. « Le secteur touristique devra réduire ses émissions en fonction de ce qui sera décidé à Copenhague. Mais c’est aussi le meilleur accélérateur de développement et de progrès social dans les pays les plus pauvres. » Affaire à suivre.

A lire aussi dans Terra eco :
- Dossier : Tourisme de masse, stop ou encore ?
- Les Maldives peuvent-elles devenir neutre en carbone ?
- Les recettes vertes de l’aviation

Sources de cet article

- Le blog d’Opodo
- Le site du Telegraph
- Crédit photo : Hoopo.net

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