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Tchernobyl : qui va payer le nouveau sarcophage ?

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Tchernobyl : qui va payer le nouveau sarcophage ?
(Photo : Le sarcophage de Tchernobyl, enfermant actuellement le réacteur n°4 détruit. Credit : Timm Suess / Flickr)
 
Alors que l'accident de la centrale nucléaire « fêtera » bientôt ses 25 ans, l'Ukraine attend des fonds de la communauté internationale pour mener à bien les travaux de confinement du réacteur endommagé.
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Mise à jour du mardi 19 avril 2011 : Réunie aujourd’hui à Kiev pour une conférence des donateurs, la communauté internationale a débloqué 550 millions d’euros pour la construction d’un nouveau sarcophage autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd) mettra sur la table entre 120 et 180 millions d’euros. Parmi les plus gros donateurs figurent l’Union européenne (110 millions d’euros), les Etats-Unis (86 millions d’euros), et la France (47 millions d’euros).

550 millions d’euros : c’est le montant qui doit être rapidement trouvé pour boucler le budget du Shelter Implementation Plan (SIP), le programme d’actions visant à sécuriser le site de Tchernobyl. En ligne de mire : construire un nouveau sarcophage de confinement autour du réacteur endommagé. Cette méga structure d’acier et de béton - 257 m de large, 150 de long et 105 de haut - aura pour mission de contenir les matériaux radioactifs mais aussi d’empêcher l’intrusion d’eau et de neige, qui ont eu raison du précédent abri, ou encore de rendre possible le démantèlement du réacteur détruit. Et elle devra durer... au moins 100 ans.

Des coûts presque multipliés par 3

De telles ambitions, forcément, ça chiffre. En 1997, au lancement du SIP, après un accord conclu entre les pays du G7, de l’Union Européenne et l’Ukraine, 555 millions d’euros étaient jugés nécessaires au financement de ce programme. Mais celles-ci ont grimpé à 1 milliard d’euros en 2007, et viennent d’atteindre 1,54 milliard d’euros, d’après la BERD, la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement qui administre les fonds dévolus au sarcophage de Tchernobyl. C’est à la suite de la signature du contrat, en 2007, avec Novarka, le consortium en charge de la construction de ce sarcophage, que ces nouveaux coûts ont été déterminés. « Nos premières estimations n’étaient basées que sur une stratégie pour sécuriser le site, mais pas sur les solutions que nous aurions à développer plus tard, explique Balthasar Lindauer, directeur adjoint à la Sûreté Nucléaire au sein de la BERD. En 2010, pour la première fois, nous avons été capables de nous baser sur le réel design de cette construction et sur des données d’ingénierie ». Autres facteurs que les spécialistes n’avaient pas pu inclure dans leurs premiers calculs : l’inflation normale, l’évolution de la situation économique globale, avec l’envolée des prix de l’acier ou du béton, mais aussi celle du coût de la main d’œuvre ukrainienne ces dernières années.

Les donateurs doivent mettre la main à la poche

La BERD affirme que 990 millions d’euros ont pour l’instant été versés au fonds. Entre autres donateurs, l’Union Européenne qui, en mars 2008, avait contribué à hauteur de 214,8 millions d’euros, les États-Unis (138,8 millions), la France (54,4 millions) ou le Japon (44,4 millions). Reste à trouver les 550 millions d’euros manquants. D’où un appel d’officiels de la Commission Européenne pour que les gouvernements de tous pays mettent la main à la poche. « L’engagement des pays donateurs est politique, explique Jean-Paul Julia, chef de l’Unité de Sureté Nucléaire à la Commission Européenne. L’Ukraine a respecté sa part de contrat du Memorandum, signé en 1995, en arrêtant les 3 unités encore en marche de la centrale, ce qui a été fait en 2000. De son côté, le G7 et l’Union Européenne, qui s’étaient engagés à fournir les fonds nécessaires pour sécuriser le lieu, ont aussi commencé à le faire, et doivent l’achever ». Quid de la position de ces donateurs quant au quasi triplement des sommes initialement attendues ? « Les discussions sont en cours au sein du G8, donc je ne peux rien dire à ce sujet pour l’instant. L’idée est d’annoncer les engagements supplémentaires pris par les États lors de l’anniversaire de la catastrophe, en avril. On ne peut pour l’instant qu’espérer que les donateurs resteront sur la ligne adoptée en 1995. C’est dans l’intérêt de tous, d’un point de vue environnemental et de sécurité », entrevoit-il.

L’ancien sarcophage ne fera pas long feu

Et c’est peu dire que le temps presse. « Si nous n’obtenons pas rapidement d’indications sur les engagements financiers à venir, nous devrons interrompre les travaux sur le terrain d’ici la fin de l’année », prévient Balthasar Lindauern, de la BERD. Or le précédent sarcophage, construit à la hâte à la suite de l’accident, en 1986, accuse le coup. Pour empêcher son effondrement et retarder l’apparition de fissures, des travaux de stabilisation ont été entrepris entre 2004 et 2006, renforçant son toit et ses murs de soutien. Jusqu’à quand tiendra-t-il ? « Disons que le nouveau sarcophage devrait être terminé pour 2015 », avance Jean-Paul Julia. Précédemment, les spécialistes tablaient sur une fin des travaux... en 2012. Autre préoccupation : des fonds doivent aussi être levés pour achever un stockage sûr du combustible utilisé jusqu’en 2000 sur le site, alors que les 3 autres réacteurs de la centrale fonctionnaient encore.


Tchernobyl, 25 ans déjà

La catastrophe de Tchernobyl, survenue le 26 avril 1986, reste le plus grave accident nucléaire mondial à ce jour : un des réacteurs de la centrale ukrainienne avait alors explosé, provoquant un incendie duquel s’était répandu un nuage radioactif sur toute l’Europe. Bilan : au moins 50 victimes directes, principalement parmi les personnes envoyées au front pour arrêter l’incendie, et quelques 4 000 à 200 000 morts indirects, suivant les sources, des suites de cancers de la thyroïde et de maladies associées.
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Une enfance en pleine nature jurassienne, des études de biologie et de géologie, l’envie de transmettre cette passion pour le monde vivant, et le monde tout court, et un goût sans limite pour les nouvelles contrées. Alice est journaliste scientifique.

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