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25-10-2011
Mots clés
Alimentation
France

Taxe sodas : « L’industrie est sur le banc des accusés »

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Taxe sodas : « L'industrie est sur le banc des accusés »
(Crédit photo : Tobyotter - flickr)
 
Elsa Chantereau, de l'association des industries alimentaires, estime que la taxe sur les sodas stigmatise le secteur et ne fera pas baisser l'obésité.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Elsa Chantereau est responsable des relations institutionnelles à l’Association nationale des industries alimentaires (Ania).

Terra eco : Comment le secteur de l’agroalimentaire réagit-il à l’élargissement de la taxe sur les sodas aux boissons light voté par l’Assemblée le 21 octobre ?

Elsa Chantereau : Les entreprises sont furieuses et inquiètes pour l’avenir. Elles ont le sentiment d’être mises au banc des accusés. Cette taxe vient se rajouter à des débats anxiogènes, sur le bisphénol A par exemple. On voit partout que « manger tue », et pourtant à l’étranger, l’alimentation et le modèle français sont perçus comme très positifs. On ne comprend pas cette vision française très négative, alors que nos produits s’arrachent à l’étranger.

N’est-il pas temps que l’industrie agroalimentaire réfléchisse à des substituts, notamment pour l’aspartame, qui selon certaines études, peut entraîner des problèmes (accouchements prématurés par exemple) ?

L’aspartame est un ingrédient qui a fait l’objet de très nombreuses études scientifiques. Depuis le début des années 1980, il a été en particulier évalué plus de 5 fois par l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Celle-ci n’a jamais remis en cause cet édulcorant aux doses autorisées par Bruxelles - la dose journalière admissible est de 40 mg par kg de poids corporel. Son dernier avis, en date de 2009 réaffirme l’innocuité de l’aspartame. Alors d’un côté, on nous dit qu’il faut lutter contre l’obésité, mais d’un autre, qu’il ne faut pas utiliser l’aspartame, et donc les produits light ! Que fait-on ? On arrête tout pour cultiver des produits bio dans nos jardins, en mettant à mal de nombreux emplois ?

N’êtes-vous pas sensible à l’objectif de santé publique qui accompagne l’instauration de la taxe sur les sodas classiques ?

Si bien sûr, et de nombreuses actions sont menées par les entreprises, en partenariat avec les pouvoirs publics, dans ce sens. Mais croire que taxer les sodas de deux centimes (par canette de 33 cl, ndlr) va faire baisser l’obésité, c’est se moquer du monde ! De plus, une enquête récente démontre une baisse du surpoids et de lʼobésité chez les enfants. Avec cette taxe, on laisse entendre que l’alimentation ou le sucré serait le seul facteur de l’obésité, alors qu’on sait qu’il y en a de multiples autres... Tous les scientifiques s’accordent à dire aujourd’hui que c’est un problème multifactoriel (avec la sédentarité et le manque d’activité physique).

Pensez-vous que les ventes vont diminuer avec la mise en place de cette taxe ?

C’est difficile de le savoir. Nous sommes tout à fait conscients des problématiques économiques de la France, et notre secteur doit être solidaire de la crise économique. Mais nous sommes contre le fait d’associer cette taxe à un argumentaire de santé publique ! Nous avions d’ailleurs proposé au gouvernement d’ouvrir une vraie réflexion sur la fiscalité et en particulier sur la TVA, ce qui serait plus efficace. Mais à quelques mois de l’élection présidentielle, les pouvoirs publics n’ont pas le courage d’ouvrir les vrais dossiers !

Jean-René Buisson, président de l’Ania, a déclaré que ces deux taxes - sur les sodas classiques et sur les sodas light - étaient « inconstitutionnelles ». Que comptez-vous faire ?

Nous attendons pour le moment que la mesure passe au Sénat, et nous sommes effectivement en train d’analyser précisément la constitutionnalité de ce dispositif. De toute façon, sur ce dossier, ca a été la cacophonie complète : en juin, Nicolas Sarkozy nous avait assuré qu’il n’y aurait jamais de taxe nutritionnelle sous son mandat ! Et il y a quelques semaines, Valérie Pécresse indiquait quant à elle que les produits light ne devaient pas être concernés !

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  • L’industrie IAA se trompe de cible. On parle de boissons et pas d’alimentation.
    La seule boisson indispensable est l’eau.
    Toute l’alimentation est taxée avec une TVA à 5,5% sauf les boissons alcoolisées qui sont non seulement taxées à 19,6% mais payent aussi des droits d’assise.
    Les sodas sont parfois moins chers que l’eau en bouteille !
    La consommation de colas a presque triplé en 20 ans !
    Pourquoi toutes les autres boissons ne seraient pas taxées comme les vins, bières et autres alcools plus forts ?
    - Le sucre et la caféine contenus dans ces boissons fabriquent des addictions et
    - les édulcorants, quels qu’ils soient, sont des leurres pour le cerveau.

    Quand à considérer la stévia comme LA solution, la poudre sans doute, elle est verte et elle a un arrière gout de réglisse, mais les extraits (sous brevet) ne sont pas meilleurs que les autres édulcorants intenses.

    26.10 à 11h46 - Répondre - Alerter
  • Elsa Chantereau n’est forcément pas objective sur cette question. Elle défend l’industrie alimentaire. Que je sache, cette industrie n(est pas stigmatisée : c’est le consommateur final qui est touché. Et elle dit elle-même qu’elle n’a aucune idée de l’impact de la taxe sur les ventes : donc ne criez pas avant d’avoir mal ! Et bien sûr que si, une grande partie des produits fabriqués par cette industrie ne sont pas très sains à la longue ! Regardez donc un peu la composition de produitrs tels que : biscuits apéritifs, sucreries, barres chocolatées, desserts sucrés, produits lights, plats préparés, conserves de plats cuisinés, pain de mie,... une grande majorité de ces produits contient d’ailleurs de l’huile de palme ! Pas top pour la santé et catastrophique pour l’environnement ! Qu’en dites-vous Madame Chantereau ?

    26.10 à 10h56 - Répondre - Alerter
  • Bonjour,
    Des questions lui ont été posées, en effet, sur la stévia, et la substitution possible dans le light. Par ailleurs, nous interviewons une représentante de l’industrie, après avoir donné la parole à un nutritionniste dénonçant les effets de l’aspartame. Et mon rôle n’est pas de donner mon avis sur le bien fondé, ou non, de cette taxe.
    Cordialement,

    26.10 à 10h35 - Répondre - Alerter
  • Vous interwievez une "pro-aspartame" ? Aucune confiance dans son discours ! Il faudrait plutôt lui apprendre qu’il existe la STEVIA...

    26.10 à 10h28 - Répondre - Alerter
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