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18-11-2004
Mots clés
Social
Marques, Marketing

Sous le management, la vie...

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Les modes et les discours des managers masquent souvent une réalité triviale : l'entreprise est aussi imparfaite que les hommes qui la font. C'est la thèse des auteurs de "La face cachée du management".
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Yan de Kerorguen, Anis Bouayad, La face cachée du management. Effets pervers du prêt à penser, Dunod, 224 pages, 22 euros.

La littérature de management n’a de littérature que le nom. Il s’agit bien souvent d’une soupe de banalités prétentieuses, saupoudrées d’incantations laides ("projets", "optimisation", "synergies", etc.) et d’anglicismes ineptes, cherchant à dissimuler la vacuité sous le clinquant. Et pourtant... Pourtant, La face cachée du management a la bonne idée de nous rappeler que les modes managériales ne sont pas seulement des gadgets servant à occuper les cabinets de conseil, mais aussi des miroirs. "Les modèles managériaux s’avèrent d’utiles révélateurs de ce qui travaille une société dans sa globalité et sa complexité" ainsi que de ses "centres d’intérêt" et "névroses", soulignent Yan de Kerorguen et Anis Bouayad, respectivement journaliste à La Tribune et responsable d’un cabinet de conseil.

Décodeur de langue de bois nord-coréenne

Leur ouvrage a précisément pour objectif de dégager les zones d’ombre, les non-dits et la signification profonde de toutes ces modes aux acceptions pénibles : "reengineering", "capital humain", "externalisations", "gouvernement d’entreprise", etc. Sans l’habituelle langue de bois nord-coréenne des experts patentés, La face cachée du management" révèle quelques vérités que l’on n’entend habituellement que de bouches trop militantes pour être honnêtes : on découvre ainsi que le fameux "reengineering" (en clair, le dégraissage massif), loin d’alléger une organisation, a souvent des résultats économiques désastreux pour l’entreprise. Que le "management des compétences" (chacun s’organise comme il l’entend pour sortir le meilleur de lui-même) est souvent utilisé comme manière de trier les collaborateurs. Que le "gouvernement d’entreprise" (plus de pouvoirs aux actionnaires) est une machine entre des mains ignares et cyniques...

Une entreprise aussi imparfaite que les hommes qui la font

Cette enquête sans concession nous rappelle aussi combien les grandes modes managériales anglo-saxonnes cadrent mal avec notre culture latine et combien il est “bêbête” de vouloir les appliquer "parce que les Américains le font". Elle nous conforte enfin dans l’idée que l’entreprise reproduit trop souvent la fable du roi nu : chacun voit bien que le roi est à poil, mais tout le monde feint de croire qu’il est vêtu d’une étoffe d’une richesse et d’une légèreté sans pareil ! Au sein de l’entreprise, les grands mots, les idéaux et les "pratiques vertueuses" essaient de faire oublier que c’est aussi un lieu de pouvoir, de mensonge, de trucages et que le "petit-chef" peut sommeiller en chaque cadre. Une évidence nous frappe : une firme n’est pas un lieu rationnel où des employés loyaux et surmotivés travaillent en bonne intelligence pour accroître la productivité globale. C’est un espace pollué par l’impureté des hommes. Tant mieux !
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