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Rapport du Giec : ce qu’il dit et ce qu’on en dit

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Rapport du Giec : ce qu'il dit et ce qu'on en dit
(Crédit photo : Eriwst - flickr)
 
Qu'y a-t-il dans les 116 pages du dernier document publié par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat ? Pour quelles analyses ? Les réponses de la presse internationale.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Résumer en un mot la synthèse du cinquième rapport sur le changement climatique du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) ? Rien de plus simple : « urgence ». Publié ce dimanche, le document somme les décideurs de tout poil (politiques, économiques, financiers) d’agir vite. « Nous avons peu de temps avant que la possibilité de rester sous les 2°C (d’augmentation de la température globale par rapport au début de la Révolution industrielle, ndlr) ne disparaisse », a déclaré dans un communiqué Rajendra Kumar Pachauri, le président du groupe. Ce n’est pas la première fois que l’institution lance une telle mise en garde, mais la dernière du lot se fait très pressante. Alors que le compte à rebours avant la Conférence sur le climat de Paris – à la fin de l’année 2015 – est lancé, tour d’horizon dans la presse internationale de ce qu’il faut savoir sur ce rapport… et autour !

D’abord, un peu de pédagogie avec un « questions-réponses » limpide à lire sur Lefigaro.fr. Températures, précipitations, acidification des océans… Cet article fait le bilan de l’état du globe… et ce n’est pas glorieux. Qui est à mettre en cause ? Les émissions de gaz à effet de serre (GES), bien évidemment. Et plus précisément « les énergies fossiles et l’industrie », responsables de « 78% des émissions entre 1970 et 2010 ». D’ores et déjà, « les régions où les précipitations ont augmenté sont plus nombreuses que celles où elles ont diminué », « la répartition, les migrations et la population de nombreuses espèces marines ou terrestres ont été modifiées » et « l’impact global sur les rendements agricoles est négatif ».

Le site américain Grist se fend, lui, d’un Top 10 des choses à retenir de ce rapport : de la responsabilité humaine du changement climatique au fait que ce texte est « très prudent », en passant par l’assurance que la hausse des températures fera des ravages sur les pays en développement… mais ne laissera personne indemne.

Prix Nobel optimiste

Les pays du Nord justement, et européens en particulier, ne semblent pas pour autant vouloir, crise économique oblige, remettre en cause le dogme de la croissance économique tous azimuts. Raison pour laquelle est mise en valeur, dans Les Echos notamment, l’affirmation du Giec selon laquelle « une réduction drastique des émissions mondiales de gaz à effet de serre » « ne compromettrait cependant pas la croissance mondiale. (…) Estimée entre 1,6% et 3% au cours de ce siècle, celle-ci ne se trouverait amoindrie que de 0,06 point. »

Dans le quotidien colombien El Tiempo, le prix Nobel d’économie 2001, l’Américain Michael Spence, se veut positif après la lecture du rapport. Il affirme que « les coûts nets pour réduire les émission de CO2 ne sont pas si élevés à court et moyen terme. Mais il y a une condition importante : les mesures doivent être adoptées dès maintenant ». Quel est le chemin à suivre ? « Incorporer des stratégies “bas carbone” aux processus de planification locale et profiter du potentiel d’Internet pour améliorer l’efficacité. Si on y ajoute les coûts à la baisse des sources d’énergie alternatives et les avancées de la technologie, les objectifs mondiaux de réduction des gaz à effet de serre ne paraissent pas si éloignés et coûteux. »

Une première depuis cinq millions d’années

Une vision beaucoup plus optimiste que le titre d’un article publié sur le site américain Quartz : « Nous avons 86 ans pour arrêter d’utiliser les énergies fossiles… mais même ça pourrait ne pas suffire à sauver la civilisation ». L’écologiste George Marshall y affirme que les hésitations depuis 1992 et le sommet de Rio ont été telles qu’« il est déjà trop tard » et qu’au lieu des 2°C d’augmentation des températures, on pourrait se diriger vers un boom de 4°C. Or, selon le climatologue John Schellnhuber, « la différence entre 2 et 4°C, c’est la civilisation humaine » ! Et Quartz de citer quelques-unes des conséquences d’une hausse de 4°C, situation que la Terre n’a pas connue depuis au moins cinq millions d’années : une montée du niveau de la mer qui pourrait submerger deux tiers des plus grandes villes du monde, 40% des plantes et des animaux en risque d’extinction, la production américaine de maïs, de soja et de coton en chute libre (jusqu’à -82%), la perte de la majorité de la forêt amazonienne ainsi que d’un tiers des forêts tropicales asiatiques… N’en jetez plus.

Bon d’accord, vous en voulez encore ? Découvrez ici notre sélection d’articles autour de ce rapport.

- Libération raconte l’histoire du Giec, né sous la pression de Ronald Reagan et Margaret Thatcher !


- Le quotidien brésilien Folha de São Paulo se penche sur l’ambiance des dernières négociations : tendue mais constructive. Un complément à l’enquête de Terra eco sur les coulisses du marathon des négociations climatiques


- Le site australien Renew Enonomy pointe les coups de règle sur les doigts portés par le Giec au gouvernement du libéral Tony Abbott, chantre absolu du charbon.


- Andrew C. Revkin, l’auteur de Dot Earth, le blog écolo du New York Times, pointe un manque dans le rapport. Selon lui, la synthèse oublie qu’il ne suffira pas, pour que les énergies « low-carbon » ou « no carbon » l’emportent, de « quelques changements dans les politiques actuelles ». Il faudrait, au contraire, « une hausse substantielle de la recherche et développement et des projets à grande échelle liés à ces technologies : capture et stockage de CO2, gestion de réseaux et nouvelle génération de centrales nucléaires. » Pas sûr que cela convainque tout le monde.


- Le quotidien allemand Die Welt évoque, enfin, une étude japonaise qui assure que la fonte des glaces favorise les hivers glaciaux en Europe. Un élément de plus dans la controverse autour du lien entre phénomènes météorologiques extrêmes et changement climatique. Une question que le Giec n’a toujours pas résolue.

- Retrouvez ici tous nos articles consacrés au climat

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  • François Gervais auteur de « L’innocence du carbone » que
    tout le monde passe sous silence, écrit entre autres vérités :
    Page 30 : « 31 478 scientifiques ont pris le risque de signer la déclaration
    suivante : “ il n’y a pas de preuve scientifique convaincante que les
    émissions anthropiques de dioxyde de carbone provoquent ou provoqueront dans un
    futur envisageable un réchauffement catastrophique de l’atmosphère et un dérèglement
    du climat de la terre. En outre il y a des preuves scientifiques substantielles
    que l’accroissement de la teneur en dioxyde de carbone atmosphérique produit
    des effets bénéfiques sur la flore et la faune terrestres. ” ».
    Pge 31 :« l’accroissement
    annuel du CO2 dans l’atmosphère suit l’évolution
    de la température », « suit » signifiant qu’il ne précède pas !
    Page52 : « Le dioxyde de carbone est tout aussi nécessaire à la vie que l’oxygène
    et l’eau. À force de l’entendre présenté à tort, comme un grand ennemi de la
    planète, on finirait par perdre le sens commun en oubliant son rôle
    irremplaçable. ».
    Page 67 : « “Consensus”, le mots magique utilisé par le GIEC à l’instar des
    politiques et des médias qui lui emboitent le pas pour couper court à tout
    débat scientifique. ».
    Nos gouvernants se décideront-ils un jour à appuyer des décisions de cette
    importance sur les conclusions de scientifiques authentiques, plutôt que sur
    les rapports dangereusement alarmistes du GIEC, qui résultent d’un simple
    consensus ?

    4.11 à 22h08 - Répondre - Alerter
  • Ce qu’on en dit ... dans un seul sens !!!!
    Il me semble que dans cette affaire les médias français oublient de dire que les conclusions du GIEC sont de plus en plus contestées. Et de plus en plus contredites par les faits.
    Je trouve tout à fait anormal qu’une seule version soit présentée par des gens qui se disent journalistes et qui devraient faire de l’information objective mais qui en fait ne présentent qu’une version des choses, celle qui va dans le bon sens politiquement correct !
    Crédibilité : nulle !
    Vous trouverez, au cas où vous seriez intéressé pour vous faire votre propre opinion, des informations très détaillées sur le site http://www.pensee-unique.fr/, particulièrement sur le GIEC ici : http://www.pensee-unique.fr/news.ht...

    4.11 à 10h05 - Répondre - Alerter
  • Ce qui a fait traîné l’application des solutions alternatives : corrupteurs les compagnies pétrôlières mères de TOUTES les autres multinationales. Et les corrompus les politicards du monde entier. Rien que leurs multiples sommets comportent leurs lots de pollutions mentales et physiques diverses.
    Jeudi 06/11/14 en direct de Médiapart

    19h15, soirée spéciale : à l’heure de Sivens, oui, il y a des alternatives !

    Soirée animée par Frédéric Bonnaud et la rédaction de Mediapart. Tout au long de la soirée, Hubert Huertas fera le point sur les déclarations de François Hollande, invité au même moment sur TF1 à faire le bilan à mi-mandat.

    • 19h15-20h30. Après la mort de Rémi Fraisse, deux débats sur :

    Les raisons de contester l’utilité du barrage de Sivens ; le conseil général du Tarn ; un drôle de socialisme local.
    La gestion des forces de l’ordre et les violences policières
    La liste des invités sera précisée ultérieurement.

    • 20h30-21h15 : Réinventer la démocratie.

    Dominique Meda, sociologue, Dominique Rousseau, professeur de droit constitutionnel, Sandra Laugier, philosophe.

    Retrouvez ci-dessous nos entretiens :
    Dominique Méda : « Une autre voie que le modèle libéral ou la sortie de l’euro »
    Sandra Laugier : en route pour la « démocratie sauvage »
    Dominique Rousseau : « On a inversé la fonction de la Constitution ! »

    • 21h20-21h45. « Oui, nous pouvons ! » : Podemos et l’exemple espagnol.
    Avec Jorge Lago, l’un des responsables du mouvement.

    Retrouvez ci-dessous notre enquête :
    Podemos, ce mouvement qui bouscule l’Espagne
    Pablo Iglesias (Podemos) : « Nous ne voulons pas être une colonie allemande »
    Fête de l’Huma : Mélenchon se remet en mouvement sur le modèle espagnol de Podemos

    • 21h50-22h45. Des alternatives concrètes, exemples.
    Marie-Monique Robin, auteur de Sacrée Croissance !, Patrick Behm, fondateur d’Enercoop, Mélanie Gabard, d’Alternatiba.

    Retrouvez en cliquant ici notre portfolio sur Enercoop

    A jeudi, de 18h à 23h

    4.11 à 08h40 - Répondre - Alerter
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