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25-04-2010
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Société
Monde

Quand l’économie parle sexe, attentats et climat

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Quand l'économie parle sexe, attentats et climat
 
Super Freakonomics, Steven D. Levitt et Stephen J. Dubner, Denoël, 336 p., 20 euros.
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Appelons ça le « syndrome de la ceinture de sécurité ». Les auteurs racontent que cette innovation technique a été introduite par Robert McNamara, le célèbre militaire américain reconverti dans l’industrie automobile. La ceinture avait, à ses yeux, tous les avantages : un outil simple à utiliser, peu coûteux et qui ne tombe jamais en panne. McNamara pensait donc qu’en toute logique, les automobilistes du monde entier s’en empareraient. Mais il découvrit qu’une fois sa ceinture bouclée, le conducteur avait tendance à s’assombrir, se disant : « Vous avez peur que je ne sache pas conduire ? » Objection d’une sidérante bêtise. Robert McNamara venait de faire connaissance avec l’être humain.

Car, ce que démontre l’hilarant Super Freakonomics (jeu de mot qu’on pourrait traduire par « super bizarroïde économie »), c’est que nous n’avons pas le début de l’idée de la face cachée des choses, et donc pas conscience de notre manière souvent idiote d’agir et de réagir.

Des « certitudes-habitudes »

Saviez-vous, par exemple, qu’il est cinq fois plus dangereux de rentrer à pied qu’en voiture quand on est ivre ? Qu’une prostituée de Chicago a infiniment plus de chances d’avoir un rapport sexuel avec un policier que d’être arrêtée par lui ? Qu’à New York en 1900, les chevaux tuaient bien plus de passants que les autos en 2007 ? Que les attentats d’Al-Qaeda ont fait considérablement augmenter les accidents de voiture et baisser le nombre de grippes (on ne dévoilera pas pourquoi) ? Ou que le sida a peu de chance d’être endigué en Inde, parce que 60 % des pénis indiens sont trop petits pour enfiler les préservatifs standard ? L’humain vit dans ses « certitudes-habitudes » et n’aime guère qu’on vienne le bousculer, même avec des bonnes idées. Mais qui peut bien mettre à jour ces étonnants paradoxes ? « Des économistes à sang froid », munis de leur batterie de statistiques dépassionnées. C’est ainsi que les surnomment Levitt et Dubner, les auteurs de l’ouvrage, respectivement économiste et journaliste. Il est vrai qu’« on ne trouve jamais la réponse à une question si l’on n’a pas envie de se la poser ».

Un chapitre de Super Freakonomics est troublant. Les auteurs, évoquant le réchauffement climatique, se posent la question : pourquoi ne refroidirions-nous pas simplement la planète de quelques degrés ? On connaît des techniques – injecter du dioxyde de soufre dans la stratosphère, par exemple –, son coût et ses effets sur l’environnement. Bonne ou mauvaise idée ? A l’heure actuelle, seuls quelques illuminés – dont quelques scientifiques écolos américains – penchent pour la première solution. Ailleurs, la géoingénierie soulève 10 000 objections et quelques ricanements exaspérés – y compris dans les colonnes de Terra eco. La question mérite débat. Repensons à McNamara, à sa ceinture de sécurité et à l’argument force de l’époque : « Vous avez peur que je ne sache pas conduire ? »… —

Sources de cet article

- Photo : Aldo Sperber - Picturetank

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