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14-12-2007
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Pour encourager le développement durable... roulez en voiture

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Pour encourager le développement durable... roulez en voiture
 
Notre usage individualiste au quotidien de l'automobile, si nous y prêtons attention, associé à des efforts collectifs, peut contribuer à tisser un lien social propice au développement durable.
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Le rapprochement auto-tabac peut être surprenant voire sans rapport, sinon le rejet de fumées polluantes. Il est osé, certes ! Le prix du tabac augmente, la consommation ne baisse pas pour autant significativement. Le prix de l’essence augmente, mais l’utilisation de son véhicule n’est pas pour autant réduite. Ajoutons à cela que dans l’un et l’autre cas, le consommateur râle et se plaint, hurlant à l’atteinte de sa liberté individuelle. Ceux qui ont arrêté de fumer ont été motivés par les conséquences du tabagisme. C’est un choix raisonnable. Faut-il en déduire que pour limiter l’utilisation de la voiture il faut raisonnablement prendre conscience des conséquences d’un usage intensif ?

Il ne s’agit pas de dire « la voiture pollue, utilisons-la moins ». Il faut le faire. Une prise de conscience et une prise en charge individuelle est nécessaire. Comme le fumeur repenti s’astreint à se passer d’un plaisir addictif, l’automobiliste doit s’astreindre à se passer de déplacements superflus. Sans remonter le temps à une époque où le moteur à explosion n’était encore qu’à ces prémices, combien de Français de plus de 30 ans allaient à l’école en voiture ? Aujourd’hui, quelle que soit la météo, pour 1 km et parfois moins, la voiture est obligatoire. Or, on sait que ce sont les petits trajets qui consomment le plus, d’autant que le moteur est froid ! Mais ce n’est pas tout, quand l’enfant grandit et s’éloigne vers le collège, il ne supporte pas trop les heures de perm. Que se passe-t-il donc dans certains collèges pour que les heures de perm soient l’objet de navettes personnelles et individuelles ? Passent encore les emplois du temps qui libèrent 2 heures ou une demi-journée…

Craint-on qu’un jeune collégien risque de s’ennuyer ferme en salle de perm avec pour toute occupation des leçons à apprendre et des devoirs à rédiger ? Restons encore un instant avec les fumeurs. Avez-vous remarqué la sollicitude des conducteurs à l’arrêt ? Pour que les passagers n’aient pas froid dans l’habitacle de l’auto ou du bus, le moteur tourne. Le chauffage fonctionne. A la sortie des écoles ou collèges, les jeunes sont pris en charge chaleureusement. Pourquoi faire tourner le moteur ? Pour qu’ils ne soient pas malades bien sûr ! Mais avant de monter dans le véhicule, ils auront inhalé les fumées d’échappement, concentrées sur un même lieu, de tous ces conducteurs bienveillants.

Tocqueville écrivait « l’individualisme est un sentiment réfléchi et paisible qui dispose chaque citoyen à s’isoler de la masse de ses semblables et à se retirer à l’écart avec sa famille et ses amis ; de telle sorte que, après s’être créé une petite société à son usage, il abandonne la grande société à elle-même ». N’avons-nous pas une attitude trop individualiste ? Pourrait-on imaginer des solutions pour limiter certains déplacements ? L’autonomie individuelle au service de la société en quelque sorte. Le développement durable a un rôle social de premier plan. Et quiconque veut s’engager individuellement dans cette démarche va renouer avec la « grande société » abandonnée dont parle Tocqueville. Certains parents s’organisent déjà pour co-voiturer les copains-voisins quand l’emploi du temps scolaire les libère. Même si l’absence de toute navette intermittente serait préférable pour l’environnement, cette démarche de solidarité et d’entraide est encourageante pour d’autres actions.

Si le co-voiturage fonctionne pour certaines autres activités (souvent de loisirs comme les déplacements sportifs), pourquoi ne fonctionne-t-il pas davantage dans le domaine professionnel ? Les « 65% des Français [qui] utilisent leur véhicule pour aller travailler » sont-ils les seuls sur ce trajet à cette heure-ci ? Une des difficultés est de mettre en relation des passagers potentiels. Tous n’ont pas accès à Internet et aux sites dédiés, tous ne sont pas nécessairement voisins, urbains ou ruraux, ou collègues de travail. Et si les bassins d’emploi (Zone Industrielle, Artisanale, …) et les zones de vie (communes, regroupements de communes proches, Communauté urbaine, …) étaient dépositaires d’une liste de passagers solidaires ? Il s’agit bien de solidarité individuelle d’un côté et responsabilité collective de l’autre.

Osé ? Dans certains domaines, les communes ont su s’associer pour le bien public. Des entreprises voisines ne pourraient-elles avoir en commun cette ambition non marchande, non productive mais si essentiellement capitale ? Ici ou là, dans certaines zones industrielles, des entreprises mettent en commun la gestion et le recyclage de leurs déchets. Mettre en commun les circuits domicile-travail des salariés (volontaires et solidaires) et inciter au co-voiturage est-il utopiste ? Même si toutes les entreprises ne proposent pas les mêmes horaires de travail, une telle réflexion doit être menée localement, partout où deux entreprises au moins sont proches. C’est de la Responsabilité Sociale des Entreprises. Le président de LA POSTE Jean-Paul Bailly déclare d’ailleurs préférer au terme de « Développement Durable » celui de « Développement Responsable ».

L’usage de l’automobile n’est qu’un exemple. Choix raisonnable et attitude responsable de tous : individus, collectivités territoriales, entreprises, feront diminuer l’émission des Gaz à Effets de Serre. Seule la volonté et l’imagination sont des obstacles au Développement Durable. L’enjeu est important. Au-delà de la survie de la Terre, au-delà la survie de l’Humanité, il s’agit aussi (surtout ?) de la survie de cette « petite société » individuelle et familiale que chacun de nous construit et protège. Si nous voulons la pérennité de notre « petite société », il est temps de ne plus « s’isoler de la masse de ses semblables » et de réactiver les liens sociaux, s’entraider. Le Développement Durable nécessite la cohésion de la société, c’est être solidaire avec les autres et pour le futur.

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