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3-09-2013
Mots clés
Pollution
France

Pollution aux hydrocarbures en Corse : des coupables mais pas de victime

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Pollution aux hydrocarbures en Corse : des coupables mais pas de victime
 
Pas de nappe à signaler, indique la Préfecture, mais des traces d'hydrocarbures dues aux rejets d'un navire vandale. Une pratique très courante difficile à faire condamner par un tribunal.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Une « nappe » d’hydrocarbures menace la Corse et notamment la réserve naturelle de Scandola, classée patrimoine naturel de l’Unesco. C’est, à en croire plusieurs articles récents guidés par une dépêche AFP (voir l’Express ou France 3) le prélude à une pollution d’envergure. Selon ceux-ci, la « nappe » serait longue de 43 km et large d’un kilomètre. Sauf qu’ « on n’en est pas là, tempère la préfecture maritime de Méditerranée. On a détecté quelques irisations dans un secteur long de 43 km et large d’un km, ce n’est pas la longueur de la nappe ! Ce sont des traces non continues repérées par un survol de la zone et qui pourraient correspondre au déballastage d’un navire comme on en voit quotidiennement en Méditerranée. »

La preuve, assure encore la préfecture, le Jason, bâtiment de soutien et d’assistance à la dépollution envoyé sur les lieux n’ « a pu que constater de petites traces d’hydrocarbures légers. Ils étaient si dilués que les prélèvements ont été quasi impossibles », poursuit la préfecture. Ce mardi, les autorités entendaient envoyer un avion survoler la zone mais assurait qu’il était probable qu’il y ait « très peu de traces restantes. » La préfecture précise par ailleurs que le courant a finalement éloigné les hydrocarbures des côtes.

Déballastage en débat

Rassurant, oui. Mais si l’impact demeure ici limité, la pratique du déballastage demeure condamnable. Quésako ? Lorsque les pétroliers ont déchargé leur cargaison et qu’ils sont vides, ils perdent en stabilité. On remplit alors partiellement leurs réservoirs – ou ballasts – d’eau de mer. Le déballastage est le vidage de ces ballasts, qui peuvent contenir des résidus de pétrole. Autre source potentielle de pollution : les opérations, appelés à tort « dégazage » qui consistent à se débarrasser des déchets comme les huiles de vidange et les résidus de fioul des moteurs. Déballastage et « dégazage » doivent, en principe, être réalisés au port mais certains navires procèdent à ces nettoyages en route, pour économiser le coût du service et du temps.

Difficiles de mesurer l’impact de ces pollutions volontaires, puisque – par définition - elles sont menées en catimini. Une étude du WWF parue en 2003 évaluait néanmoins qu’entre 700 000 et 1,5 million de tonnes d’hydrocarbures étaient rejetées par « dégazage » chaque année rien qu’en Méditerranée. A ceux-là, l’ONG ajoutait 500 000 tonnes dues aux déballastages des pétroliers. Soit en tout l’équivalent de 20 fois la marée noire du Prestige ou 75 fois celle de l’Erika, calculait alors le WWF.

Des crimes souvent impunies

Que risquent les navires coupables de ces pollutions volontaires ? « Des amendes de dizaines voire de centaines de milliers d’euros », souligne encore la Préfecture. Ainsi en juin dernier, la Cour de cassation a confirmé la condamnation de l’armateur et du capitaine du Valentia à 800 000 euros pour rejet volontaire illicite d’hydrocarbures. Mais les procès sont rares.

« Il nous faut du flagrant délit, une photo aérienne du sillage du navire avec la nappe collée au bâtiment pour faire office de preuve », souligne la préfecture. Aussi les navires opèrent-ils souvent de nuit pour rendre la prise de vue moins aisée. Mais les techniques s’améliorent et les satellites sont appelés à la rescousse. En 2012, l’équipage du navire Carthage a pu être condamnée pour un rejet de nuit : « C’était la première fois que le repérage de nuit par satellite était reconnu comme preuve. C’était une grande année pour nous », souligne Emilie Chavaroche, chargée de communication pour l’association Surfrider Foundation, qui s’était portée portée civile dans le procès.

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