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22-01-2008
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Interview

"Sortir des quotas ? Une catastrophe"

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"Sortir des quotas ? Une catastrophe"
 
Pêcher plus pour gagner plus, le discours de Nicolas Sarkozy, à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais) le 19 janvier, sonne comme une douce mélodie aux oreilles de pêcheurs malmenés par la flambée du pétrole. Mais assouplir - voire sortir - des quotas de pêche est-il réaliste ? Le scientifique Didier Gascuel, qui enseigne l'écologie halieutique à l'Agrocampus de Rennes répond à Planète Terra.
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Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir sortir des quotas de pêche et profiter de la présidence française de l’Union européenne en juillet pour le faire. Qu’en pensez-vous ?

Ce serait une erreur extrêmement grave. Même si le système des quotas n’est pas forcément juste, il a globalement eu des effets positifs sur les stocks halieutiques. Abandonner les quotas serait une catastrophe : une telle décision mettrait incontestablement les ressources halieutiques en danger. Par ailleurs, il n’y a aucune chance que les autres Etats de l’Union l’acceptent, notamment ceux d’Europe du Nord particulièrement sensibles aux questions environnementales.

Pourtant, vous dites vous-même que le système des quotas n’est pas idéal ?

Oui, il n’est pas idéal car on est en permanence dans une gestion au bord du gouffre. Le respect du principe de précaution mis en place à la fin des années 1990 pose deux limites de sécurité : préserver une quantité minimale de géniteurs pour permettre le renouvellement du stock et limiter la pression de pêche en établissant un nombre maximal de bateaux. Chaque année, on fixe donc les totaux autorisés de capture (Tacs) et les quotas à la limite dangereuse au-delà de laquelle les espèces sont menacées. On agit sur le court terme, sans prendre en compte les changements climatiques, les modifications écosystémiques (les interactions entre espèces, ndlr). Il ne faut cependant pas abandonner ce système : il faut l’améliorer, y impliquer les pêcheurs, le compléter par d’autres outils comme les aires marines protégées encore très peu utilisées en Europe.

L’aquaculture peut-elle être une solution au problème de la diminution des ressources halieutiques ?

C’est ce que l’on croit de prime abord. Mais c’est une erreur. Du moins en ce qui concerne l’aquaculture intensive, celle du saumon d’élevage par exemple. Ce sont des espèces piscivores. Elles sont nourries de farine de poisson. Donc plus on développe ce genre d’aquaculture, plus on a besoin de ressources halieutiques. Ça n’améliore pas la situation, bien au contraire. Le bilan écologique de l’aquaculture intensive est encore pire que celui de la pêche traditionnelle.
Sources de cet article

Propos recueilli le 21 janvier 2008

Photo : Les scientifiques estiment que la surpêche au cabillaud (morue) est telle qu’il serait menacé d’extinction.

Lire aussi : Les marins n’en mènent pas large

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