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3-08-2010
Mots clés
Agriculture
France

OGM : que veut vraiment la France ?

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OGM : que veut vraiment la France ?
(Crédit photo : illuminating9_11/Flickr)
 
Côté pile, le gouvernement autorise l'inscription au catalogue des semences de deux nouvelles variétés d'OGM. Côté face, Paris agite le principe de précaution dans l'Hémicycle européen. Les autorités hexagonales hésitent. Et les acteurs s'impatientent.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Lundi 2 août. Greenpeace hurle au scandale. 38 semences de maïs OGM ont été inscrites « en catimini » au catalogue des plantes autorisées en France. Déjà admises par l’Union européenne, les deux variétés d’OGM qui composent ces graines (le MON810 de Monsanto et le T25 de Bayer) attendaient cet adoubement pour être semées. La France franchit le Rubicon selon l’ONG. « En agissant de la sorte, au coeur de l’été, le gouvernement a sournoisement ouvert la porte aux OGM », assure un communiqué de Greenpeace. Il a surtout fait montre, une nouvelle fois, de maladresse face à une épineuse question.

Car ne vous y trompez pas. Ces deux variétés de maïs ne risquent pas de pointer leurs têtes blondes dans nos champs de sitôt. Les semences de MON810 ont beau être inscrites au catalogue, les planter demeurent interdit en France, à cause d’un moratoire adopté en 2006. Même schizophrénie pour son cousin T25. Ce maïs-là a pour particularité de résister à un herbicide puissant : le glufosinate… banni du territoire. Aucun intérêt donc pour les agriculteurs d’acquérir une semence – plus chère – qui subit sans dommages un produit interdit. Alors à quoi bon inscrire ces semences au catalogue ? Pour permettre aux entreprises françaises qui les produisent d’aller vendre leurs graines ailleurs. Mais pourquoi un tel geste ?

La France joue les girouettes

Jusqu’ici, la France est restée très prudente sur la question OGM. « Elle n’est pas anti-OGM mais elle fait attention, par rapport à d’autre pays comme l’Espagne ou les Pays Bas », résume Rachel Dujardin de Greenpeace. Dans le passé, elle s’est même illustrée en demandant en décembre 2008, la révision du système d’autorisation européen qu’elle jugeait trop souple. Et en mars dernier, elle s’est insurgée – par la voix de sa secrétaire d’Etat à l’Environnement Chantal Jouanno – contre l’autorisation à la culture de la pomme de terre OGM Amflora.

Et pourtant. En inscrivant ces nouvelles semences au catalogue officiel, la France fait clairement un pas en faveur des industriels : la France joue les girouettes. « Le gouvernement n’est pas fait d’un bloc, avance, en guise d’explication, Rachel Dujardin. Le ministre de l’Environnement (Jean-Louis Borloo, ndlr) est précautionneux. Mais celui de l’Agriculture est proactif en matière d’OGM. Le décret du 20 juillet a été signé par Bruno Lemaire (ministre de l’Agriculture, ndlr). Je ne suis même pas sûre que le ministère de l’Environnement était au courant. »

Une insatisfaction partagée

Quelle qu’en soit la raison, l’hésitation ne satisfait personne. « On a l’impression que la France cherche à gagner du temps, explique Philippe Gracien, directeur du Groupement national interprofessionnel des semences et plants (GNIS). Le gouvernement n’est pas contre l’innovation en elle-même mais ils rechignent à l’autoriser vu la réticence de l’opinion publique. » Même insatisfaction du côté de la Confédération paysanne, mais pour des raisons inverses : « On pense que petit à petit le ministère de l’Agriculture est en train de céder. Sans dire ouvertement qu’il est contre le moratoire, il le démantèle », traduit Michel David, secrétaire national. La bataille des pour ou contre est loin d’être fini. Et entre les deux, le cœur du gouvernement n’en finit plus de balancer.

Sources de cet article

- Le communiqué de Greenpeace France
- GNIS

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1 commentaire
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  • Anonyme : Relecture

    Bonjour,

    Une relecture ne serait pas du luxe :

    les planter demeurent interdit en France

    Ce maïs-là

    La bataille des pour ou contre est loin d’être fini.

    20.08 à 13h16 - Répondre - Alerter
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