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19-01-2004
Mots clés
Environnement
Politique
Technologie
Europe

O, energia mia !

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En Sicile, l'opérateur historique italien teste une nouvelle technologie de production électrique par voie solaire. Une alternative prometteuse pour un pays qui, en 1987, a refusé par référendum le nucléaire.
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"La production en grande quantité d’énergie propre, toujours disponible [...], permettra de contribuer de manière déterminante à une indépendance énergétique et à la réduction des gaz à effet de serre en particulier dans les zones très ensoleillées comme les régions du sud du pays." Carlo Rubbia, président de l’Enea, la société qui vient de réaliser conjointement avec l’Enel (équivalent italien d’EDF-GDF), une centrale d’un nouveau type, ne cache pas sa satisfaction. Trois ans d’études et un budget de 50 millions d’euros alloué par l’Etat ont permis aux chercheurs de réaliser la première centrale de production d’électricité solaire à moyenne échelle. C’est en combinant 360 capteurs solaires d’une superficie totale de 200 000 mètres carrés (25 terrains de football) à un circuit hydraulique rempli d’un mélange d’eau et de sel que la première centrale solaire du projet Archimède, en cours d’installation à Syracuse, en Sicile, prétend pouvoir alimenter de jour comme de nuit, un bassin de 20 000 habitants.

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La centrale solaire Archimède doit alimenter un électricité un bassin de 20000 habitants.

"Archimède permet d’économiser quelque 12 500 tonnes de pétrole à l’année et de réduire les émissions de CO2 pour un équivalent de 40 000 tonnes annuelles", ajoute-t-on au siège romain de l’ENEA. Cependant avec une puissance de 20 mégawatts, la petite centrale "propre" ne souffre pas la comparaison avec les 750 mégawattheures que produit la centrale sicilienne traditionnelle à combustion de pétrole de Priolo Gargallo et encore moins avec les 19 millions de mégawattheures d’une centrale nucléaire comme celle de Civaux dans la Vienne.

Non au nucléaire

C’est par voie de référendum le 8 novembre 1987 que 80 % de nos voisins transalpins ont sonné le glas de l’exploitation de l’atome sur leur sol. Depuis, les quatre réacteurs de Caorso, de Trino Vercellese, de Latina et de Garigliano prennent donc la poussière, contraignant le pays à importer de façon permanente 15 % de sa production électrique. Paradoxalement, l’Italie a dit non au nucléaire tout en créant un lien de dépendance avec le nucléaire de ses voisins limitrophes. Avec les risques de "black out" que cela peut engendrer lors d’une rupture dans la fourniture de courant acheté soit en France (2650 mégawattheures) soit en Suisse (3000 mégawattheures). Les Italiens en ont fait les frais l’été dernier...
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Trois ans d’études et 50 millions d’euros ont été nécessaires à la mise au point d’Archimède.

Et ce choix décisif du peuple de dédaigner le nucléaire a induit une dépendance plus sournoise encore, liée elle, aux importations d’hydrocarbures. Avec une production électrique provenant pour 42 % du pétrole et pour 28 % du gaz, la péninsule reste le pays de l’Union européenne le plus sensible aux variations du prix du baril, et donc aux coûts de production. De la même manière, les guerres intestines entre l’Etat et les collectivités locales conduisent à déplorer une grande disparité dans la fourniture électrique entre les riches régions du nord et celle du sud. Dans le Mezzogiorno, de nombreuses collectivités locales, pour des motifs souvent écologiques, refusent a priori la création d’électroducs ou de centrales électriques et ce malgré l’engagement de l’Etat pour le développement des initiatives dans ce domaine. A titre d’exemple, douze ans après le lancement des travaux, la construction d’un electroduc indispensable à l’équilibre énergétique du sud de l’Italie n’est toujours pas terminée, en raison notamment de l’extrême réticence de la région Basilicate. C’est pourquoi la première centrale Archimède établit ses quartiers en Sicile, afin d’évaluer dans quelle mesure elle représente une alternative écologique et économique à la dépendance énergétique de communes moyennes du Mezzogiorno. Communes dont la seule richesse demeure l’ensoleillement.

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  • Merci pour cet article très clair (et pour la tonalité globale de Terra Economica). Quelques commentaires :

    1. Certes, les italiens ont renoncé en 1987 au nucléaire suite à un référendum lancé ... quelques semaines après la catastrophe de Tchernobyl. C’est évidemment le droit des pouvoirs publics de lancer cet exercice à cette date, et il est naturel que l’accident de Tchernobyl soit intégré par les populations dans leur réflexion sur le choix énergétique qui leur a été offert. Mais il est clair que ce vote ne pouvait pas se faire de manière dépassionnée.

    2. Comme le souligne l’article, les italiens ont renoncé à la production domestique d’électricité à partir du nucléaire ... mais consomment l’énergie nucléaire des pays voisins. Cependant, l’article peut laisser penser à la lecture rapide (sans doute involontairement) que c’est le recours au nucléaire qui est à l’origine du récent "black out". Il est évident que c’est un problème d’interconnections, pas un problème de sources de production énergétique. Et le refus du nucléaire pose effectivement des problèmes de sécurité d’approvisionnement énergétique à l’Italie, comme souligné par l’article.

    3. Il peut également être intéressant de souligner que l’ENEA poursuit des recherches sur le nucléaire (gestion des déchets radioactifs, fusion thermonucléaire contrôlée ...)

    4. Le photovoltaïque est bien entendu une aubaine en Sicile, où le niveau et la durée d’ensoleillement est extrêmement important. Il faut cependant considérer que le photovoltaïque ou le solaire thermique est une source d’énergie "intermittente" parce que dépendante des conditions météorologiques, et que, pour cette raison, ce n’est pas une solution miracle dans toutes les régions du monde, loin s’en faut.

    Bonne journée à vous,

    Guillaume Gillet

    6.02 à 15h36 - Répondre - Alerter
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