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8-07-2004
Mots clés
Social
France

Nous sommes tous des ouvrières

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Une ex-ouvrière de Moulinex raconte sa vie à l'usine, sans pathos, ni facilités. Trente ans d'une existence à la chaîne, qui parle de nous tous.
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Franck Magloire, Ouvrière, l’Aube Poche, 176 pages, 8 euros.

Délocalisations obligent, l’ouvrier est un animal social en voie de disparition, du moins sous nos latitudes. A ce titre, chaque témoignage sur la "condition ouvrière" est une pépite pour historiens. Mais ce qu’ont compris les cinéastes plus que les écrivains (Ken Loach, les frères Dardenne, etc.), c’est que le sort des ouvriers évoque bel bien le nôtre. Car la manière dont un pays traite ses ouvriers préfigure probablement celle qui attend ses employés, cadres et autres "intellos précaires", à plus ou moins long terme.

Trente ans d’histoires

C’est l’un des grands mérites du roman de Franck Magloire, qui se glisse dans la peau de sa mère, ouvrière pendant trente ans à Moulinex. Dans son récit à la première personne, elle (il) raconte par le petit bout de la lorgnette, la France du travail, des années 1970 à aujourd’hui. D’abord, celle du plein emploi et des classes sociales bien marquées, jusque dans le port de blouses de couleurs différentes. Puis celle de l’arrivée de Mitterrand et de la crise. Enfin celle du chômage, de la "flexibilité". Celle de la montée du Front national et de la précarisation galopante. Et au bout du compte, celle de la fermeture de Moulinex, en 2001.

Monopole de la parole

Trente ans de gestes répétés, de rêves grignotés, de petites méthodes pour survivre à l’enfer de la chaîne et à l’indignité ouvrière. L’écriture est délicate, littéraire - point de "parler ouvrier" ici - et échappe aux stéréotypes. "Les bourgeois s’imaginent avoir le monopole des itinéraires personnels alors qu’ils n’ont que celui de la parole publique", s’indigne Franck Magloire. On reconnaît la jolie citation de Robert Linhart dans L’Etabli (Ed. de Minuit), chef-d’œuvre du récit d’usine - et probablement l’un des plus grands livres du XXe siècle. Ecrit en 1978, sur les décombres fumantes du maoïsme français, L’Etabli avait prophétisé l’échec de la lutte prolétaire. Ouvrière en est ni plus ni moins que le récit circonstancié.
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