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16-12-2004
Mots clés
Société
France

Nathalie, seule contre tout

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Prénom : Nathalie Age : 31 ans Région : Ile-de-France Patrimoine : néant Revenus mensuels : Allocation parent isolé : 267 € RMI : 49,89 € Autres allocations : 341,1 € Dette à rembourser : 34 € Total : 623,99 €
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Ce matin, Nathalie a fait son sac. Un sac plastique et quelques fripes à l’intérieur. Car son séjour dans ce centre d’hébergement de Seine Saint-Denis prend fin dans quelques heures. D’humeur avenante, cheveux blonds, silhouette élancée dans son survêtement, elle déroule le fil de ses 31 ans.

Un rituel mille fois répété depuis 1995, l’année où les galères se sont accentuées. A moins que ce ne soit plus tôt. Mère sous tranquillisants, père alcoolique, sœur agressive. "J’ai cru que tout ça allait s’arrêter quand j’ai rencontré mon copain", raconte Nathalie sur un ton monocorde. Mais son compagnon, lui aussi alcoolique, la tabasse régulièrement. Elle s’accroche, tente de tenir pour ses enfants. Laure, 12 ans aujourd’hui, Marilyne, 11 ans et Johnny, 9 ans.

"Plutôt crever que faire le 115"

En 1995, le juge intervient. Le couple se sépare, les trois enfants lui sont retirés. Depuis, impossible de sortir de la spirale. "Je n’ai pas d’endroit où dormir. Je vais d’un centre ou d’un hôtel à un autre." Les services sociaux ? Elle ne veut plus en entendre parler. "Quand je me suis retrouvé en galère avec Cassandra mon quatrième enfant et que je les ai appelés, ils me l’ont retirée. Aujourd’hui plutôt crever que faire le 115".

Anthony, son cinquième enfant - d’un autre père - vient de souffler sa première bougie. "C’est aujourd’hui mon unique raison de vivre. Sans lui, le reste n’a plus d’importance". Seule au monde, Nathalie vit avec 624 euros chaque mois. "Et une dette de 1600 euros pour un trop perçu de la CAF", ajoute-t-elle dans un sourire dépité. Pour tenir, elle s’accroche au café et aux cigarettes. "Le reste est pour mon fils. Quand il est né, je me suis promis qu’il ne manquerait jamais de rien, et je ferai tout pour ça". D’ailleurs, son patrimoine, elle s’en moque. Un téléphone portable pour être jointe et son sac à main sur lequel elle pose la tête quand elle s’endort, pour ne jamais perdre ses papiers. Elle rêve d’un toit enfin stable, sésame pour un emploi de caissière "pour lequel [elle] a déjà de l’expérience"...

Il est 11 heures. Le sac est prêt. L’assistante sociale lui a indiqué qu’il fallait désormais penser à un séjour ailleurs. En hôtel sans doute. "J’ai trouvé une chambre à 800 euros par mois, sans possibilité de faire de cuisine", lâche Nathalie. "La colère est là. Contre ma famille, mes proches. Contre moi-même. C’est tellement dur de remonter la pente".

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