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31-08-2006

Mon (désastreux) oncle d’Amérique

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Inégalitaire, l'économie anglo-saxonne ? Pas seulement. Contrairement à une idée reçue, elle est aussi inefficace et sa productivité minable ! C'est l'idée forte que défend Pierre Larrouturou.
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Pierre Larrouturou, Urgence sociale, Changer le pansement, penser le changement ? Pour un sursaut citoyen, Editions Ramsay, 360 p., 19 euros.

Au Parti socialiste, Pierre Larrouturou est un cas. On pourra le taxer de beaucoup de défauts, mais pas d’angélisme : dans Urgence sociale, le délégué national Europe du PS, proche de Michel Rocard, annonce que nous sommes à la veille de la crise de 1929, de 1789, et même d’une Troisième Guerre mondiale... contre la Chine. Sans sous-estimer ses capacités de visionnaire, nous ne pouvons qu’espérer qu’il se trompe, au moins pour deux de ces prédictions.

Quatre années sabbatiques

Si son essai a l’inconvénient des ouvrages-programmes, il possède un mérite rare : présenter des réformes concrètes, opposées aux potions souvent prescrites par les "cellules grises" du PS et de tout parti politique. La partie la plus intéressante est celle consacrée aux Etats-Unis : car si la société occidentale va dans le mur, c’est qu’elle est entraînée par l’exemple de la patrie de McDo. Ce qu’il reproche à ce modèle est son économie "arriérée !" Les Américains travaillent moins que les Français (33,7 heures contre 36,2 heures), ce qui est aussi le cas des Anglais (35,1 heures). Le "plein emploi" anglo-saxon cache ainsi une forêt de jobs sous-payés, à temps partiel. D’où une productivité faiblarde. C’est d’ailleurs notre problème : les Français sont trop productifs ! Cela empêche le travail d’être correctement réparti entre salariés, ce qui occasionne 3 millions de chômeurs. Citant l’économiste Jacques Marseille - peu soupçonnable de velléités socialistes -, Larrouturou rappelle qu’avec un niveau de productivité aussi bas que celui des Américains, "il nous faudrait 5 millions de travailleurs en plus pour produire la même chose. Autant dire que le chômage ne serait plus un problème..."

Depuis 1993, l’auteur prône la semaine de quatre jours et des 32 heures. Solution adoptée par 400 entreprises en France, dont Fleury-Michon et Télérama. Mais qui dit 32 heures dit plus de flexibilité et aggravation de la précarité. Le modèle brandi par Larrouturou pour conjurer ce spectre est la flex-sécurité danoise, qu’il défend sans cacher ce que beaucoup escamotent : que cela exige une augmentation énorme des impôts.

Pour Larrouturou, la société du plein emploi est morte : il va falloir accepter un triptyque, qui résume le programme de l’ouvrage : "4-4-42". Une semaine de quatre jours, une possibilité de quatre années sabbatiques, et 42 années de cotisation. Mais le livre ne répond pas à la question existentielle : qu’allons-nous faire pendant quatre années sabbatiques ?

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