publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > Un technicien dans le vent
10-11-2010
Mots clés
Technologie
Energies
Emploi
France
Portrait

Un technicien dans le vent

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
Un technicien dans le vent
(Crédit photo : E. Thomas)
 
Pas question d'avoir le vertige pour Romain Boibergue. Ce jeune homme s'occupe de la maintenance d'éoliennes. Un monde inconnu du grand public mais crucial pour le développement de cette énergie renouvelable.
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

« Tant que l’on construira des éoliennes, il faudra les entretenir ! » Romain Boibergue, 26 ans ne se fait pas de mouron pour son avenir. Technicien de maintenance en parcs éoliens, il intervient lors de la mise en service d’une éolienne. Il vérifie alors que tous les équipements sont fonctionnels, puis presse sur la touche « Run ». Et pour tout arrêter ? « On appuie sur “Pause” et l’éolienne s’arrête en moins d’une minute. »

Ce technicien dans le vent travaille chez Vestas, l’un des principaux acteurs mondiaux dans l’industrie éolienne. « J’interviens uniquement sur des “aérogénérateurs terrestres à axe horizontal”. » En clair, les éoliennes classiques que l’on croise dans les paysages plats et venteux, comme ici à Sermaises, dans le Loiret. Six « nids » nouvellement construits se dressent, immobiles, dans un champ. L’air de rien, « c’est un condensé de technologies ! », s’exclame-t-il. Des technologies omniprésentes de la conception et la fabrication des composants à l’installation et l’exploitation, en passant par le génie logiciel, le développement, l’assemblage et… la maintenance. Les coûts de maintenance peuvent représenter, tout au long de la phase d’exploitation, jusqu’à 25 % du coût total du kWh produit (soit 0,02 euro).

Comme pour une voiture, une révision tous les six mois

La maintenance peut être « curative » – on répare un élément défaillant – ou « préventive » – on inspecte régulièrement. Les compétences techniques mobilisées sont mécaniques (pour démonter et remonter les engrenages ou d’autres pièces), électriques (pour remplacer disjoncteurs et contacteurs), hydrauliques (pour intervenir sur les systèmes avec vérins) et automatiques (pour piloter la machine). Et, tous les six mois, « comme pour une voiture, on fait la révision », s’amuse Romain : inspection visuelle avec des jumelles pour observer les pales, vérification des niveaux (huile, etc.), graissage, entretien des pièces d’usure comme les filtres, tests électriques avec des multimètres… Cette phase est parfois sous-traitée.

Sa journée finie, Romain rejoint ses collègues à la « base vie », les cabanes du chantier de Sermaises. Tous l’affirment : « Le métier est porteur. La croissance du parc éolien est une volonté européenne. Elle devrait se poursuivre. » Aujourd’hui, la France compte 2 000 éoliennes mais ce chiffre devrait grimper à 7 000 en 2020. Leur durée de vie ? Vingt ans environ.

« Les formations sont plutôt bien adaptées au métier : travail en hauteur, sécurité, réparation des pales en fibres, culture générale dans l’éolien, notamment droit et études de marché », détaille Romain. Mais l’utilisation de procédures ou composants spécifiques à l’entreprise et le vocabulaire spécialisé « ne peuvent s’apprendre que sur le terrain », souligne-t-il. « On parle un franglais affreux entre nous. On ne parle pas de “couronne de giration” mais de “yaw plate”. » La multiplication des formations témoigne de l’engouement pour l’éolien : après celle créée à Charleville-Mézières en 2006 (voir ci-dessous), celle qu’a suivie Romain, trois autres ont vu le jour.

« Comme dans un sous-marin. »

« Safety first », « La sécurité d’abord ». Plus qu’un slogan, c’est la philosophie de l’entreprise. « On est suréquipés, très outillés, on est toujours par deux, et les procédures sont strictes », assure le jeune homme en montrant son harnais, son gilet réfléchissant, ses protections en mousse, son casque, ses gants, son masque à particules, sans oublier ses protections auditives. « Là-haut, on est comme dans un sous-marin. » Le port de charges dans un environnement exigu et accidenté, la tuyauterie omniprésente et gênante, l’obligation de se contorsionner ou de ramper, le froid mordant certains jours d’hiver, la canicule parfois l’été ne découragent pas le docteur des aérogénérateurs. « Les nouveaux modèles sont conçus pour que les techniciens soient plus à l’aise dans la nacelle. Les tours ont toutes un élévateur de personnes (un ascenseur, ndlr) par exemple. »

Pour le moment, on ne compte guère de filles, « mais elles sont les bienvenues », insistent les techniciens. Le métier exige de ne pas avoir le vertige, d’avoir une bonne forme physique, l’esprit d’équipe, de la rigueur, de l’organisation et de la concentration. « Sinon, on redescend chercher une pièce oubliée cent mètres plus bas ! »

Le « Grenelle 2 » et le contexte législatif ont beau avoir durci les conditions d’implantation des éoliennes en France, Romain ne se fait aucun souci : « L’éolien, c’est une vraie solution sérieuse. Le vent est inépuisable ! »


Fiche métier

Le technicien de maintenance en parcs éoliens (TMPE) met en service les éoliennes et en assure l’entretien tout au long de leur vie.

- Evolution de carrière : Il peut s’occuper de la maintenance d’aérogénérateurs au large (« offshore »), de support technique (conseil aux techniciens), devenir responsable de région.

- Formation :

Les lycées François-Bazin de Charleville-Mézières (Ardennes), Dhuoda de Nîmes (Gard), Le-Mans-Sud (Sarthe) et Raoul-Mortier de Montmorillon (Vienne) proposent des formations sur une année, accessibles au niveau bac pro (spécialité électronique ou maintenance, avec expérience professionnelle), BTS, DUT ou LP à caractère industriel.

- Salaire :

Environ 1 600 euros bruts, plus primes éventuelles de déplacement, de nourriture, d’astreintes le week-end ou d’heures supplémentaires.

- Entreprises qui recrutent :

Vestas, Reetec, REpower, Cegelec, Eneria France, EDF énergies nouvelles

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
Par
edmaths

Mathématicien, formé à Nancy (thèse soutenue en 2009). Actuellement journaliste à Tangente, le seul journal sur les mathématiques à être en kiosque.

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas