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L’architecte durable sort du bois

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L'architecte durable sort du bois
(Crédit photo : Benoit Robein)
 
Spécialisé dans les constructions durables, Benoit Robein propose depuis 2006 des maisons à l’ossature en bois en France. La technique est verte, économe en énergie mais pas encore à la portée de tous.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Paris, XVIIe arrondissement. L’agence Modern Architecture Group s’est installée dans un petit appartement aux murs immaculés. Et elle est en plein essor. Benoit Robein et ses deux collaborateurs, architectes spécialisés dans le développement durable depuis quatre ans, disposent aussi de bureaux en Alsace. L’ossature en bois, du mobilier à l’aménagement urbain en passant par la construction d’habitat individuel et collectif, le jeune trentenaire se frotte à tout. « Les maisons de bois représentent 100 % de nos chantiers. Côté habitat collectif, c’est plus difficile de s’imposer », reconnaît-il.

Chez les Robein, le bâtiment est affaire de famille. Le père et l’oncle de Benoit travaillaient dans le secteur : lui aussi est tombé dedans petit. Au départ, le cursus est classique : une école d’architecture parisienne. Mais déjà sensibilisé à l’écologie, il se spécialise à l’occasion d’un séjour en Finlande. « Certaines maisons en bois là-bas ont plus de 400 ans ! A l’époque, il n’y avait pas de formation pour l’architecture et le développement durable. Aujourd’hui en France, les mentalités évoluent. » Les formations de sensibilisation aux matériaux naturels (ouate, chanvre, chaux, briques en plâtre, laine de roche…) se multiplient. Quand elles ne deviennent pas obligatoires, pour les étudiants comme pour les professionnels.

Le mythe des trois petits cochons

A son retour en France, Benoit comprend que la technique ne tardera pas à plaire en France. La technique est simple – les murs de la maison à ossature bois sont réalisés sur la base d’un « squelette » de membrures de bois espacées de 40 ou 60 cm entre lesquelles sont placés les matériaux isolants (de la fibre de bois par exemple) – et le marché est immense.

Mais l’Hexagone est encore à la traîne : les maisons en bois ne représentent que 6% du marché national, « contre 20 % chez nos voisins européens », affirme Benoit. « Les Français sont encore réticents et méfiants face aux maisons en bois. Sans doute à cause du mythe des trois petits cochons où le loup détruit la maison de bois en soufflant dessus ! », plaisante-t-il. Pourtant, il assure que ces maisons – bine entretenues – ont fait leurs preuves.

Au-delà des doutes sur la solidité de ces bâtisses, le coût en refroidit aussi plus d’un : le mètre carré pour une ossature en bois se facture environ 1 450 euros, quand le parpaing coûte entre 1 000 à 1 200 euros le mètre carré. « Mais le “low cost” se développe, le bois se généralise et les prix sont en baisse », se réjouit le jeune architecte qui admet que « pour l’heure, ce type d’habitat est encore un vrai investissement. »

Le bois régule l’hygrométrie ambiante

Mais au fait, construire en bois, qu’est ce que ça change ? Recyclable en totalité après usage, le bois s’intègre parfaitement dans le paysage. Les bois locaux ont un coût énergétique faible en transport, en usinage et en mise en œuvre. Et les bois comme le chêne, le châtaignier, le douglas ou le mélèze n’ont pas besoin de traitements, même biologiques !

Le temps de construction est par ailleurs divisé par deux car les ossatures sont fabriquées en ateliers modulaires : les pièces détachées sont donc fabriquées à l’abri des aléas de la météo, diminuant le temps de séchage. « Le bois apporte une qualité de vie indéniable », assure Benoit qui ajoute que « les gens sont moins malades dans un habitat en bois. Ce matériau régule l’hygrométrie ambiante. Le taux d’humidité est inférieur à celui d’un habitat en parpaings ». Le bois est un bon isolant à lui seul et sa faible inertie permet une chauffe rapide (« avec une seule bougie ! »).

« La qualité des constructions est garantie par le travail des charpentiers, ajoute l’architecte. Ceux-ci, souvent des compagnons, sont des artisans qui aiment leur métier et le travail bien fait. » Economie d’énergie de 30 % garantie. Dernier avantage de la maison en bois, les incitations financières accordées aux particuliers sous forme de crédits d’impôt.

Les ressources ne sont pas inépuisables

La méthode est bio, l’esprit écolo… Mais les ressources ne sont pas inépuisables. « Nous fabriquons et travaillons de plus en plus avec du bois reconstitué ou certifié FSC (l’ONG Forest Stewardship Council fixe les normes internationales de gestion forestière et garantit la traçabilité du bois, ndlr) ».

La construction durable a le vent en poupe. Depuis le Grenelle II de l’environnement, les normes d’isolation sont plus sévères et le certificat HQE (Haute qualité environnementale) pousse à construire des bâtiments à basse consommation énergétique. Bref, tout conforte Benoit dans son choix. Aucun regret donc pour celui qui se réjouit de raconter qu’un charpentier lui a dit autrefois : « Lorsque l’on travaille le bois, les clients deviennent nos amis ».


Architecte spécialisé en développement durable

L’architecte spécialisé dans le développement durable utilise pour bâtir des habitats collectifs ou individuels des matériaux bio, recyclables, respectueux de l’environnement. Les techniques de construction ont une empreinte écologique faible.

Il n’existe pas de diplôme d’architecture durable. Il est donc conseillé de suivre l’une de ces formations :

- Un bac scientifique.

- Une des 20 écoles nationales supérieures d’architecture, l’Insa (Institut national des sciences appliquées) à Strasbourg (Bas-Rhin) ou l’ESA, l’Ecole spéciale d’architecture à Paris.

- Pour les architectes diplômés ou déjà en activité et qui veulent se spécialiser, il existe des formations courtes ou longues, notamment à l’ARVHA, l’Association pour la recherche sur la ville et l’habitat à Paris.

- Notons encore la formation qualifiante pour les architectes et maîtres d’œuvre dans les domaines de la qualité environnementale et du développement durable à l’école d’architecture Languedoc-Roussillon.

- Salaire : un architecte débutant salarié touche un salaire d’environ 1 500 à 1 800 euros. Un architecte confirmé peut toucher entre 2 300 à 3 000 euros. Installé à son compte, il peut toucher moins d’un smic comme 6 000 euros par mois.

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  • Attention, personne peut recommandable !!! Nous avions été séduits par le discours d’une société finlandaise pour la construction d’une maison en bois massif. Notre intercoluteur était ce Monsieur Robein... Nous avions communiquer notre budget, les plans étaient réalisés, le permis de construire accordé... et les devis n’ont fait qu’augmenter (au final 1/4 du prix/m2 en plus) Les explications ont toutes été plus fumeuses les unes que les autres...
    Et en creusant nous nous rendons compte que cette personne a sa propre société de construction bois, l’architecte fait partie de son cabinet, bref une nébuleuse totale.
    Attention donc pour les futurs acquéreurs de terrain souhaitant une maison en bois !!

    22.02 à 17h42 - Répondre - Alerter
  • Je me pose la question de l’inocuité des bois reconstitués ??? avec quelle produit chimique comme liant ? formaldéhyde ? Est-ce vraiment écologique ?

    12.11 à 09h32 - Répondre - Alerter
  • briques en plâtre et laine de roche comme matériaux naturels... vous êtes étonnants des fois chez Terra Eco !

    2.11 à 09h56 - Répondre - Alerter
  • Pour compléter votre article sur la formation d’un architecte écoresponsable, sachez qu’il existe depuis assez fort longtemps à l’école de la Villette à Paris un pôle « Architecture et développement durable » d’un excellent niveau en la matière.
    De même, il existe des formations complémentaires telles que celles organisées par le CNDB (Comité National pour le Développement du bois) qui sont vraiment au fait des dernières connaissances sur le sujet du bois.

    2.11 à 09h01 - Répondre - Alerter
  • Julien Kostrèche : erreur rectifiée

    Voilà qui est fait.
    Merci de votre vigilance.

    La rédaction

    27.10 à 18h57 - Répondre - Alerter
  • Sale Gosss : Insa Strasbourg

    Dans votre article vous situez Strasbourg dans le Haut-Rhin alors que la ville se situe dans le Bas-Rhin. Merci de corriger cette erreur.

    27.10 à 18h00 - Répondre - Alerter
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