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Max Havelaar : « Nous allons continuer à faire bouger les lignes du commerce mondial »

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Max Havelaar : « Nous allons continuer à faire bouger les lignes du commerce mondial »
(Crédit photo : Ever jean - flickr)
 
Pour Marc Blanchard, directeur général de Max Havelaar France, le lancement du programme « Approvisionnement Fairtrade » va permettre au commerce équitable de mieux soutenir les producteurs au Sud.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Répondre aux besoins des producteurs et augmenter significativement les volumes de ventes du secteur ». Ce double objectif de l’association Max Havelaar semble louable et limpide. Le commerce équitable en France ne concerne « que » 346 millions d’euros par an (2012) et il faut bien trouver le moyen de faire décoller les chiffres. L’association a donc lancé un nouveau label. Dans ce nouveau programme baptisé « Approvisionnement Fairtrade », c’est la matière première qui est labellisée (cacao, sucre ou coton), et non l’ensemble des ingrédients d’un produit. Cette démarche de filière vise à « sécuriser les approvisionnements des grandes entreprises » (Mars et Nestlé notamment ont déjà donné leur accord).

Terra eco : En quoi consiste ce nouveau label et comment peut-il mieux soutenir les producteurs au Sud ?

Marc Blanchard : Nous sommes partis d’une demande des producteurs de cacao d’Afrique. Malgré toutes les avancées du commerce équitable, ils souhaitaient aller plus loin, car les bénéfices à leurs yeux s’avéraient insuffisants. Nous nous sommes réunis il y a deux ans environ afin de réfléchir à des développements et des innovations. Il faut savoir que pour un petit producteur, 28% de son volume de vente seulement est concerné par le commerce équitable et 72% est conventionné. Il faut donc faire mieux.

La solution ?

Les (très) nombreuses consultations que nous avons menées ont montré qu’il y avait deux voies. Il faut que les coopératives vendent davantage et que leur nombre soit lui aussi plus important. Plus de ressources pour plus de producteurs. C’est finalement assez simple. L’idée avec ce nouveau programme est d’avoir une approche de filière et non pas de produit. Une entreprise qui garantit qu’elle va se fournir à 30%, 40% ou 100% dans la filière équitable pour sa matière première (le sucre, le chocolat ou le coton) entrera dans ce nouveau programme.

N’y a-t-il pas un risque de dégrader le label Commerce équitable avec cette mesure ?

Non. Notre nouveau label s’insère dans une stratégie globale. Les producteurs doivent pouvoir écouler une plus grande part de leurs récoltes aux conditions Fairtrade. L’approche « matières premières » est nouvelle. Elle va permettre de renforcer les bonnes pratiques des producteurs, une meilleure organisation du travail… Les standards de certification du commerce équitable restent inchangés, c’est donc un modèle complémentaire qui va se mettre en place. Cela va offrir aux entreprises partenaires une nouvelle opportunité de communiquer sur leurs engagements et leurs réalisations.

Le commerce équitable étant limité à la portion congrue du commerce international, n’est-ce pas un aveu d’impuissance ?

Le chiffre d’affaires du commerce équitable a été multiplié par 8 à l’échelle mondiale depuis 2004 et par 5 en France. En 2012, les ventes ont augmenté de 10% dans l’Hexagone. C’est considérable. Maintenant, c’est insuffisant, je vous l’accorde. Mais dans le même temps nous voyons bien que les consommateurs souhaitent aller vers le prix juste. Nous essayons de les accompagner en « libérant tous les potentiels ». Nous cherchons avec ce nouveau programme à être un accélérateur. Pour cela nous disposons de deux leviers : le volume des ventes et l’appui aux producteurs.


A lire aussi sur Terraeco.net : « Le commerce équitable trouble davantage les esprits qu’il ne convainc »

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  • Ce qui serait efficacement et sincèrement équitable, c’est déjà de rendre les terres aux paysans et aux vrais enfants de cette planète ! Rendre leur autonomie alimentaire au lieu d’en faire les esclaves de nos caprices insatiables ! Les labels ainsi que la propriété intellectuelle, ne profitent des fomenteurs de guerre que sont les adeptes du pouvoir absolu !
    Cela ne date pas d’hier...mais surtout de trop ! A nous de rectifier nos erreurs, en agissant + authentiquement que le Codex alimentarius adopté par ici bas !

    5.02 à 09h38 - Répondre - Alerter
  • Constaté sur le terrain, la mention équitable séduit les consommateurs dans la mesure où le prix final n’est pas sensiblement plus élevé. Il y a donc bien un enjeu à développer le volume de ces produits car l’équité au producteur commence par lui assurer un seuil de rentabilité économique en lui offrant des débouchés garantis pour une plus grande partie de sa production il me semble. A l’échelle locale, c’est le principe des AMAPS.

    L’équitable reste aussi une notion relativement abstraite. Ne dit-on pas loin des yeux loin du coeur ? Donner un visage aux producteurs parait primordial et on rêverait presque d’un QR code qui nous envoie vers le portrait de celui qui est à la racine du produit qu’on achète. Ne serait-ce qu’un portrait économique succinct du type : X, une photo, revenu tant pour tant d’heures de travail, nombre de personnes à charge, salaire moyen dans son pays, accès aux soins, à l’école, aux loisirs ? La différence que produit ce type de commerce sur sa vie ?

    En dehors de l’équité Nord Sud, il y a aussi du boulot pour l’équité en France pour les petits producteurs. La loi ne les protège pas assez en bordant les excès. Le calcul comptable, donc fiscal, incite les entreprises à chercher la marge en priorité, la justice des prix étant rendue accessoire.

    Pour creuser le sujet, le site de la commission nationale du commerce équitable
    http://www.jeconsommeequitable.fr

    4.02 à 09h48 - Répondre - Alerter
  • Sur le même sujet, Ekitinfo a demandé l’opinion d’Alter Eco et d’Ethiquable sur cette nouvelle labellisation. Le sujet est pour l’instant sensible, tant ces organisations "historiques" du commerce équitable ne se reconnaissent pas dans ce label. En même temps, celui-ci a plutôt été créé pour les multinationales. Qu’en pense les multinationales ? Les producteurs ? Affaire à suivre...

    - http://www.ekitinfo.org/journal/max...

    3.02 à 22h11 - Répondre - Alerter
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