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9-02-2004
Mots clés
Social
France

Marc Blondel : au nom de la cause

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Marc Blondel quitte la tête du troisième syndicat de France pour prendre une retraite active. L'international est le nouveau terrain de jeu de ce socialiste bourru et adepte du "non".
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Devant l’équipe de France 2, qui le suit avant le congrès de Force Ouvrière à Villepinte, Marc Blondel soigne son image de vieux chef bourru. Il tire lentement sur son cigare, feignant de lire Le Monde, avant de héler "Cacahuèèète !", sa secrétaire et deuxième épouse. Voilà pour le plan de coupe. L’homme qui vient de quitter le poste de secrétaire général de Force Ouvrière ne se réduit pourtant pas à sa caricature.

Autoritaire ? Certainement. Pendant quinze ans, il a régné d’une main de fer. Elu en 1989, réélu en 1992, Blondel a su jouer la montre, prolongeant à deux reprises son mandat d’un an, avant de se soumettre au vote des militants. 1996, réélu. 2000, réélu. En 2004 il laisse donc la place. Mais pas à n’importe qui. Jean-Claude Mailly, ancien responsable de la communication du syndicat, son secrétaire personnel pendant vingt ans, aujourd’hui seul en lice.

Influence trotskiste

Le "Général" voulait un seul candidat à sa succession. Jean-Claude Mallet, secrétaire confédéral chargé de la protection sociale et Gérard Clément, secrétaire général de l’Union départementale Drôme-Ardèche se sont désistés. "Avec trois candidats, on aurait pu ouvrir un débat d’idées, à deux on tombait dans le conflit de personnes. Jean-Claude Mallet a retiré sa candidature, j’ai retiré la mienne, justifie Gérard Clément. L’avantage avec un seul candidat, c’est qu’il ne sera redevable à aucun courant." Une allusion au soutien actif des trotskistes à Blondel, lors de sa première élection (1989). Ce soutien a ensuite pesé sur les choix d’un homme naturellement plus enclin à dire "non" qu’à négocier.
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Illustration : Philippe Riche

Plus socialiste que les socialistes

"Blondel est un fan de tauromachie, pas un joueur d’échec", souligne un militant. Républicain, laïque tendance anti-cléricale. "Il a milité pour l’indépendance de l’Algérie, pour le planning familial. Il est à gauche de la gauche, sans être trotskiste", confie un ancien adversaire. L’intéressé se dit militant socialiste "version SFIO". Le PS ? "Mon socialisme n’est pas le leur. Je suis plus socialiste qu’eux." Socialiste convaincu... jusqu’à soutenir Jacques Chirac aux présidentielles 1995. "Et alors ? Est-ce qu’il ne fallait pas vouloir lutter contre la fracture sociale ?" Le roi des non-dits raconte qu’il a tout appris chez les francs-maçons. "Il n’est ni tout blanc, ni tout noir, résume son vieil adversaire. Mais une chose est claire, c’est un rebelle. Et en quarante ans, il n’a pas changé." Au détail près de la récente barbe blanche.

"Je me suis cru le maître du monde"

A 65 ans, six fois grand-père, Marc Blondel ne masque pas le pincement au cœur de tourner la page. "Ca me fait ch... de partir." Il ne cache pas non plus sa satisfaction du travail accompli, dans une organisation qu’il a intégrée "les poumons gonflés", en 1958. "J’avais 20 ans. Il a fallu que je travaille. Un jour, mes camarades m’ont demandé de les aider à négocier une hausse de salaire. J’ai obtenu 4%. Ils n’en revenaient pas. Je me suis cru le maître du monde." Blondel ne raccrochera pas complètement. Il y a d’abord ce projet d’un Festival du film social, avec en filigrane l’idée d’alimenter le débat autour d’œuvres de Ken Loach ou de Michael Moore.

Militant professionnel

Et puis, cet accro au pouvoir veut consacrer ses années de retraite au syndicalisme international. Il demeure vice-président de la Confédération internationale des syndicats libres, siège au conseil d’administration du Bureau international du travail, et au comité exécutif de la Confédération européenne des syndicats (CES). "J’ai passé ma vie à défendre les salariés. Vous n’imaginez tout de même pas que je vais tout arrêter du jour au lendemain !, grogne-t-il. Un militant n’est pas un professionnel comme un autre !" Ce qui vaut pour le maître vaut pour ses chauffeurs, estime-t-il lorsqu’on l’interroge sur le rythme de travail harassant de l’un d’entre eux, qui lui a valu une condamnation aux prud’hommes.

Est-ce encore au nom de la cause que rien n’est dit de l’état des troupes, au moment où le "Général" passe la main ? "Selon les déclarations de FO à la CES, ce nombre s’élève à 1.323.000 affiliés. Il nous apparaît toutefois démesuré", peut-on lire dans les documents de l’Institut des sciences du travail de Bruxelles. L’organisme préfère retenir le chiffre de 370.000 affiliés...

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