Si au XXe siècle, la recherche médicale s’est considérablement développée jusqu’à faire reculer et parfois même endiguer certaines maladies qui étaient considérées comme mortelles et incurables, le mal présent est induit par la pollution de l’air. Car la pollution est un problème qui concerne le monde entier : hommes, femmes et enfants, riches ou pauvres, vivant dans des pays industrialisés ou non. La pollution ne connaît pas de frontières et une centrale à charbon fonctionnant en Allemagne ou en Pologne peut créer un pic de pollution à Paris ; de même que la pollution considérable qu’engendre la Chine peut avoir de graves conséquences sur les habitants de la Californie, quand bien même ceux-ci compteraient parmi les écologistes les plus avancés des pays industrialisés. Il a été observé qu’un nuage de pollution pouvait faire plusieurs fois le tour de la terre en quelques jours et déposer un peu partout ses particules fines et extra fines si dangereuses pour nos organismes. Nous savons désormais que les particules fines s’introduisent dans nos poumons et que les plus fines d’entre elles, les nanoparticules, traversent jusqu’aux parois pulmonaires et intestinales, pénétrant dans le sang et probablement dans les cerveaux. D’un côté, nous repoussons les maladies mais d’un autre, nous mettons nos corps en danger de la manière la plus paradoxale qui soit : en leur fournissant un air pollué.

La plupart des Etats des pays riches ou émergents a conscience de ce problème majeur. Pékin, que l’on montre souvent du doigt comme une des villes les plus polluées au monde, a ainsi interdit la circulation des scooters roulant à l’essence. En quelques années, la plupart des Chinois vivant dans les grandes villes ont acquis un scooter électrique. Les Chinois sont beaucoup moins timides que nous autres européens quand il s’agit de prendre des mesures drastiques. A Paris, nous voyons qu’en dépit des efforts faits par la mairie, il est encore difficile de faire évoluer les mentalités. Les vélos en libre-service, les tramways et les voitures électriques furent un premier pas, mais nous constatons que malgré cela, les pics de pollution sont récurrents. Air Quality in Europe considère ainsi que « la pollution d’origine industrielle a fortement diminué, contrairement à celle liée au trafic routier », depuis plusieurs décennies. Il y a en effet longtemps que nos usines n’entourent plus les villes, comme cela fut le cas. Mais le trafic routier, qui ne cesse d’augmenter, est aussi responsable des pics de pollution. Dans ce domaine, le diesel est particulièrement nocif, d’où la mise en place, dans presque toutes les grandes métropoles, de pastilles interdisant aux véhicules les plus polluants de rouler en cas de pic de pollution. La France est encore assez timide pour faire reculer cette forme de pollution. Ce sont néanmoins deux autres Etats industrialisés qui font craindre un arrêt des mesures prises en faveur de la lutte contre la pollution de l’air. D’un côté, l’élection de Donald Tump, qui n’a cessé de promettre, au cours de sa campagne présidentielle, de remettre l’Amérique au travail, quitte à relancer de vieilles centrales à charbon et une industrie très polluante. D’un autre côté, le Brexit fait craindre que Londres s’affranchisse des engagements environnementaux pris par l’Union Européenne. Ainsi, selon Le Monde, « un rapport des Nations Unies s’inquiète des hésitations de Londres, particulièrement sur la pollution de l’air. » Les Nations Unies craignent que l’Angleterre devienne plus permissive sur ce sujet. Or, la pollution de l’air est à l’origine de dizaines de milliers de morts prématurées en Grande-Bretagne, chaque année. Nous ne pouvons pas baisser les bras dans cette lutte. Il faut, au contraire, redoubler d’efforts et d’ingéniosité !