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9-10-2009

Lisez « Bidoche », vous mangerez moins de viande

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Lisez « Bidoche », vous mangerez moins de viande
 
Dans “Bidoche”, son dernier ouvrage, Fabrice Nicolino dénonce les conditions d'élevage et l'abattage des animaux, l'impact de la consommation de viande sur notre santé et l'environnement.
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Terra eco : comment en êtes-vous venu à écrire un livre sur les dangers de la viande ?

Fabrice Nicolino : "C’est parce que je bute sur une question depuis longtemps : pourquoi et comment a-t-on rompu le lien avec les animaux domestiques et les animaux d’élevage ? Cela fait 10 000 ans, depuis les débuts de la domestication, que l’on cohabite avec ces êtres vivants qui nous laissent prendre leur viande, leur peau, etc. Mais avec l’industrialisation, on a transformé des êtres réels en choses, en marchandises. Le modèle est né aux États-Unis et a été importé chez nous après la seconde Guerre mondiale, à un moment où la France était dans un état pitoyable, où elle avait faim. A cette époque-là, une génération d’agronomes, séduits par l’exemple américain, fondent l’Inra [Institut national d’agronomie] et se lancent dans des expérimentations. Puis il y a le grand plan d’industrialisation sous de Gaulle en 58, l’ouverture d’un marché unique européen avec cette concurrence qui pousse à plus de production. En 1966, c’est la loi cadre sur l’élevage qui permet l’apparition de l’élevage hors sol, l’utilisation des antibiotiques et des hormones. Mais je crois néanmoins que les gens de l’époque agissaient en toute bonne foi car les connaissances manquaient sur les dangers de ces pratiques."

Quels sont ces dangers ?

"Aujourd’hui un grand nombre d’études montrent un lien direct entre la consommation de viande et des problèmes de santé sérieux comme l’obésité, le diabète, les maladies cardio-vasculaires, certains cancers... Le rapport de Colin Campbell, le prouve. Pendant vingt ans, ce nutritionniste américain de renommée internationale a comparé la consommation de viande d’habitants de cantons chinois et américains. Dans un cas, les gens avaient un régime riche en végétaux et assez pauvre en viande, dans l’autre, un régime carné. Et les résultats sont limpides. Ceux qui mangent des végétaux, échappent presque totalement aux maladies de la viande. Mais il ne s’agit pas pour autant d’affoler le monde en disant si vous mangez de la viande, vous aurez un cancer trois mois plus tard. Je n’appelle pas non plus tout le monde à être végétarien. D’ailleurs, je ne le suis pas moi même. Mais il s’agit juste de dire qu’on a tout intérêt à limiter la viande dans nos assiettes. Si on divisait par exemple par quatre notre consommation de viande, on se porterait sans doute beaucoup mieux."

Et la viande n’est pas seulement nocive sur la santé, elle l’est aussi pour l’environnement ?

"C’est exact. La FAO [Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture] a publié un rapport saisissant. Selon lui, l’élevage dans le monde est responsable de plus d’émissions de gaz à effet de serre que la totalité des transports humains. Il représente 18% des émissions anthropiques [dues à l’homme]. Ça fait réfléchir. Ça veut dire en clair qu’un des meilleurs moyens de lutter contre le changement climatique, c’est de diminuer la consommation de viande. Surtout si on veut se tourner vers le bio, qui implique un rapport au sol complètement différent. Si on veut des campagnes vivantes avec des gens dedans, si on veut limiter le lisier [déjections des animaux d’élevage], il faut des exploitations de taille modeste. Mais elles n’auront jamais le rendement de l’industrie. Il faut donc accepter de manger moins de viande. Et puis, il y a un lien direct entre notre consommation de viande et la destruction physique de régions entières, notamment au Paraguay, au Nord de l’Argentine ou au Sud du Brésil. Le soja ne pousse pas sur la Lune ! Et comme c’est une culture très rentable pour les entreprises locales ou les transnationales, ils ont intérêt à en planter. Du coup, des hectares de forêts sont détruits pour faire pousser du soja transgénique qui débarquera à Brest ou Lorient afin de nourrir notre bétail. C’est une véritable tragédie planétaire."

A lire aussi dans Terra eco :
- La viande n’a plus la cote
- Vous prendrez bien du boeuf cloné
- Le bio est-il réservé aux riches

Sources de cet article

- “Bidoche, L’industrie de la viande menace le monde”, de Fabrice Nicolino. Ed. LLL, 21 euros.
- Photo : Another pint please

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  • Je pense que le mieux serait de manger les chinois, en effet 1 400 000 000 de chinois représentent plusieurs millions de tonnes de chaire tendre et fraîche, pourquoi s’en priver ?

    Ce serait aussi un sacré gain de pollution en moins, sans compter l’économie en rejet de Co2.

    Un fois les chinois mangés, essayons avec les Indiens et ainsi peut-être retrouverons nous le niveau de population des années 70....

    Quand on goûte, on adore...

    5.11 à 13h11 - Répondre - Alerter
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