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28-02-2013
Mots clés
Agriculture
France

Avec ses clients, la bergère tisse sa toile

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Avec ses clients, la bergère tisse sa toile
(Crédit photo : Louise Allavoine pour « Terra eco »)
 
Emilie Sage, 33 ans, à l'île-d’Yeu (Vendée).
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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C’est la tempête et Colette passe en coup de vent. Juste le temps, pour cette couturière à la retraite, de déposer un gilet sans manches en mouton retourné chez Emilie. Une belle pièce, qu’une cliente de l’unique bergère de l’île d’Yeu a commandée, via le site de la ferme. A bientôt 33 ans, la petite brunette à lunettes « est une néorurale, une agricultrice par choix, qui sait communiquer et s’ouvrir à des pratiques différentes », analyse Cristi Cohen, économiste à la retraite et cliente d’Emilie, à qui elle achète sa viande d’agneau au grand marché de l’île, à Port-Joinville. De Pâques à la Toussaint, l’éleveuse en bio y écoule toute sa production en vente directe. « A vrai dire, je manque même de viande », explique-t-elle. Un bon signe pour celle qui a effectué « un changement de vie radical » voilà trois ans.

Emilie a grandi sur ce caillou sauvage jusqu’à son entrée au lycée. Gérard, son père, était le prof de sciences naturelles du collège de l’île, avant d’y développer un petit élevage de brebis et du maraîchage bio. Suivant le même chemin, Emilie se lance d’abord dans l’enseignement de la biologie, avant de voyager à l’étranger, de s’essayer au journalisme, puis de décrocher un CDI dans un service de communication institutionnelle, à Nantes. « Mais revenait toujours cette envie de développer un projet sur l’île », dit-elle. Son CDI ? Un fil à la patte qu’elle coupe pour plonger, avec mari et enfant, dans sa nouvelle aventure, à 17 km au large de la côte vendéenne.

Opération « ferme ouverte »

A la retraite de Gérard, la jeune femme décide de reprendre le flambeau, avec son frère. A lui le maraîchage bio, à elle le troupeau. Après l’obtention d’un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole en bio, en 2011, elle se lance. Elle gère 130 brebis de races vendéenne et solognote (elle en a 180 désormais), construit une bergerie en bois, devient maman pour la deuxième fois, et crée un réseau de tricoteuses islaises, afin de valoriser la laine de ses bêtes. Elles sont six à confectionner des bonnets, bandeaux, mitaines et pulls qu’Emilie vend au marché ou sur Internet. Une fois par mois, toutes se retrouvent pour boire un thé et se répartir les commandes, qui affluent de toute la France. Ces as de l’aiguille perçoivent 8 euros pour cent grammes de pelote tricotée. Anne-Marie Cabilic est l’une d’elles. « On n’en vit pas mais ce n’est pas le but, explique-t-elle. L’objectif est bien d’aider Emilie à se lancer. Car on a toutes développé un lien particulier avec elle. Elle sait naturellement communiquer sa passion. Même quand on va acheter sa viande au marché, on n’est pas dans un rapport de commerçant à client. »

« C’est important pour moi d’associer les consommateurs à ce que je fais, renchérit Emilie. Je veux leur expliquer en quoi le produit qu’ils achètent est particulier, en quoi élever des animaux en bio a du sens pour la qualité du produit et pour l’environnement. » Cet automne a eu lieu la première opération « ferme ouverte » de l’île dans sa bergerie. Elle a rassemblé 200 personnes. Un succès. Et le contact créé à cette occasion se poursuit sur la Toile, via le blog qu’Emilie alimente en racontant les péripéties de la ferme. « Les mois où je ne vais pas au marché car je n’ai pas de viande à proposer, c’est le moyen pour moi de garder un lien avec les clients. »

Fruits rouges et plébiscite

L’an dernier, Emilie fait appel à l’association Terre de liens, qui acquiert des terres ensuite louées aux agriculteurs grâce à l’investissement solidaire de consommateurs. Le but ? Construire un espace de vente directe à côté de la bergerie et acheter une parcelle d’un demi-hectare pour y cultiver des fruits rouges. Le terrain a été financé à 90 % sur l’île, par les « consomm’acteurs » directs d’Emilie. Ça s’appelle un plébiscite. —

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