publicité
haut
Accueil du site > Actu > Société > Les multiplexes vont-ils tuer le cinéma ? (suite)
Article Abonné
9-02-2004
Mots clés
Société
Europe

Les multiplexes vont-ils tuer le cinéma ? (suite)

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
SUR LE MÊME SUJET

Petits miracles

...Aujourd’hui, personne ne conteste donc les bienfaits des multiplexes sur les dix dernières années. Toutefois, des professionnels s’inquiètent pour les dix prochaines. En premier lieu, disent-ils, les multiplexes surexposent les grosses productions, une façon pour eux de réaliser de nombreuses entrées. Les films à faible budget voient donc leur temps d’exposition se réduire et leurs chances de réaliser un nombre suffisant d’entrées diminuer. "Nous ne pouvons plus compter que sur de petits miracles, comme le film Être et avoir de Nicolas Philibert et ses 1,7 million d’entrées", s’inquiète Jean-Henri Roger, réalisateur et membre du bureau de l’Agence du cinéma indépendant pour sa diffusion (Acid).

Un Woody Allen très convoité

Ensuite, les multiplexes ont tant d’écrans à alimenter que les “grosses machines” ne leur suffisent plus. Ils mordent sur les films habituellement dévolus aux salles d’art et essai. "Elles doivent désormais se battre pour diffuser des films qui les font vivre, comme ceux de Woody Allen, dénonce Marc-Olivier Sebbag. Or le jour où les salles d’art et essai n’existeront plus, la plupart des petits films n’auront plus d’écrans où être projetés." À Paris, durant la décennie passée, une douzaine de cinémas ont ainsi baissé le rideau. "Le risque, c’est que la concentration de l’exploitation se poursuive. Puis la production et la distribution subiront le même sort, et la diversité sera réellement en danger", enchérit Pascal Rogard, délégué général de la société des Auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP).
JPEG - 17.5 ko
Illustration : Toad

Le CNC met fin à l’anarchie

Appelé à la rescousse, le CNC tente de limiter la casse. Après quelques années d’anarchie, des commissions départementales d’équipement cinématographique (CDEC), créées en 1996, se chargent de réguler les implantations de salles de plus de 300 places. De leur côté, les multiplexes ont l’obligation de "contenir" les grosses productions : pas plus de deux copies du même film par cinéma, pas plus de 30% des séances. "Cela permet à notre production de rester l’une des plus diversifiées au monde. D’ailleurs, l’Allemagne et des pays d’Europe de l’Est veulent copier notre système de régulation", souligne François Hurard, le directeur du cinéma au CNC.

Des cinémas numériques

Pour les professionnels les plus fragiles, l’espoir vient aussi de la numérisation de la projection. Cette technologie permettrait aux distributeurs de films de transmettre simultanément, par fibre optique ou satellite, une seule et même copie à des centaines de salles. Fini, donc, les coûteux tirages sur pellicule. "Mais attention, il faudra que les producteurs et distributeurs répercutent sur leur prix de vente les économies ainsi réalisées", prévient Philippe Paumelle, le patron du groupe breton Soredic, à la tête d’une centaine d’établissements. Dans ce cas de figure, les exploitants de salles verraient probablement leur situation se stabiliser. Un cinéma de divertissement copieusement diffusé en multiplexes cohabiterait avec un tissu préservé de petites salles. Des films à budgets modestes, dispensés des lourdes dépenses de tirage, auraient ainsi accès à davantage d’écrans.
JPEG - 14.1 ko
Illustration : Toad

Matraquage publicitaire

Mais le spectateur n’assistera jamais à ce happy end si, pour conserver leurs parts de marché, les gros producteurs transforment ces fameuses économies en dépenses publicitaires. Or, c’est plutôt ce scénario qui s’esquisse aujourd’hui : les distributeurs de films ont dépensé 217,9 millions d’euros en publicité en 2002, contre 160,8 millions en 2000 selon Le Film français. Si cette logique de matraquage des grosses productions - lors de la sortie en salles, puis six mois plus tard, pour celle du DVD - devait s’intensifier, les “petits”, salles et films, ne pourraient tenir longtemps. Resterait à leur élever une stèle à l’ombre du multiplexe et du DVD.

...retour au début de l’article

Cet article est co-publié par Terra Economica et Epok

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter

Cofondateur et directeur de la publication du magazine Terra eco et du quotidien électronique Terraeco.net

- Suivez-moi sur twitter : @dobelioubi

- Mon blog Media Circus : Tant que dureront les médias jetables

TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
Soyez le premier à réagir à cet article !
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas