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10-12-2009
Mots clés
Solidarité
Chine

Les brodeuses du Ningxia

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Les brodeuses du Ningxia
 
Depuis 2007, l’association Femmes du Ningxia aide des brodeuses de cette province pauvre du nord de la Chine à transformer leur savoir-faire artisanal en activité économique viable.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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« Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour. Si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie. » C’est à la lumière de ce proverbe vieux comme le monde que Femmes du Ningxia, une jeune association de solidarité internationale, a choisi de tracer sa voie.

Le Ningxia, c’est un peu le bout du monde, même pour les Chinois. Petite province musulmane située aux confins de la Mongolie intérieure, elle n’a pas vraiment été bénie par les dieux. Oubliés de la croissance économique chinoise, ses habitants touchent en moyenne 17 dollars par an et par foyer. Balayés sans relâche par les vents, ses sols ne sont pas fertiles, et privent souvent les paysans d’une partie de leurs récoltes. C’est en partageant, lors de leurs voyages, le quotidien des femmes du Ningxia, qu’Hélène Gronier et Perrine Lhuillier réalisent leur extrême dénuement. « Nous nous sommes dit que si l’on pouvait leur donner l’opportunité de développer une quelconque activité économique, ce serait génial. » Pour les aider, leur vient l’idée de s’appuyer sur le savoir-faire de ces femmes en matière de broderies. Adeptes des semelles, amulettes ou nappes brodées, les habitantes du Ningxia se transmettent depuis toujours leurs techniques, de mère en fille. L’association voit alors le jour, avec pour objectif de transformer ces brodeuses de salon en véritables entrepreneuses.

« Former les Fleurs »

Pour franchir la première étape - la création d’une structure -, Hélène et Perrine décident de passer par l’ONG chinoise Gung Ho, spécialisée dans la création et le suivi de coopératives. En octobre 2007, la coopérative « Les Cent Fleurs de Magaozhuang » est donc mise en place, sur le principe d’« un membre, une voix ». « Grâce à cette organisation, nous pensons contribuer au renforcement de la bonne gouvernance locale, à la sensibilisation au processus démocratique et à la valorisation de l’égalité des sexes », soulignent les deux comparses. Mais pour faire comprendre aux brodeuses que toute décision d’importance devait être approuvée par la majorité, voire qu’elles pouvaient s’opposer à l’avis de leur présidente, le travail fut long. La gestion est alors confiée à cinq femmes, réparties en un pôle comptabilité, production et qualité.

Pour transformer des paysannes en entrepreneuses, encore fallait-il les former. C’est d’autant plus vrai que beaucoup n’ont jamais été scolarisées. Après avoir récolté des subventions auprès de l’ambassade de France à Pékin et de la fondation RAJA-Danièle Marcovici (à Paris), Femmes du Ningxia commence à se lancer dans des sessions de formation en octobre 2008. Un an plus tard, les brodeuses ont amélioré leurs techniques, appris à répondre à des commandes, à s’approvisionner… Un consultant spécialisé dans le développement rural est même venu de Pékin pour leur fournir des bases en management.

Parallèlement, Tang’roulou, une marque de vêtements et accessoires pour enfants de Pékin, devient leur client historique. Suite à cela, 18 brodeuses opérationnelles ont reçu une formation intensive de trois semaines par une couturière professionnelle du Cosame (programme du réseau des Chambres de métier). « A l’issue de cette formation en septembre dernier, les Fleurs ont créé leur propre collection d’accessoires brodés avec l’aide de la couturière, elles ont vraiment fait du bon boulot », se félicite Hélène Gronier. Depuis, la coopérative s’est équipée d’un bureau-atelier de 50m2, et a surtout décroché un deuxième client : la boutique pékinoise Band Nu, qui vend des vêtements et accessoires produits par des coopératives rurales.

De fil en aiguille

Pour Femmes du Ningxia, le cap de 2009 est malgré tout difficile à passer, faute d’avoir pu convaincre de nouveaux sponsors. En quête de financements, la jeune association a quand même bénéficié de l’organisation d’une vente aux enchères à son profit lors du Gala de la Chambre de commerce de Pékin. Envoyées dans la capitale cette occasion, même si elles n’ont pas participé au gala, la présidente et les deux vice-présidentes de la coopérative ont endossé leur rôle de patronnes pour la première fois. « Elles ont rencontré des fournisseurs, l’ambassade, regardé dans les vitrines des magasins quels étaient les styles à la mode, acheté du tissu, des perles et des pierres », raconte Hélène Gronier.

Ce voyage a aussi été l’occasion de nourrir leur créativité pour leur permettre de fabriquer un prototype qui colle plus aux attentes du marché. L’an prochain, les Fleurs devraient être reliées au vaste monde grâce à un ordinateur offert par l’Alliance française, tandis que leur site Internet est en préparation. Et si tout se déroule bien en 2010, Femmes du Ningxia pourra alors peut-être penser à s’éclipser pour laisser les Fleurs s’épanouir d’elles-mêmes.

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  • Excellente initiative, merci d’aider ces femmes talentueuses.

    Pour ma part je suis aussi une brodeuse mais pas comme les autres : ma passion est la broderie diamant, activité où l’on colle des strass de couleur sur une toile collante pour reproduire des images !

    22.07 à 23h25 - Répondre - Alerter
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