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6-01-2014
Mots clés
Biodiversité
Monde

Les « baleines-pilotes » échouent, le mystère reste entier

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Les « baleines-pilotes » échouent, le mystère reste entier
(Crédit photo : National Oceanic & Atmospheric Adminstration (NOAA) - wikimédia)
 
En Nouvelle-Zélande, 39 globicéphales ont été retrouvés morts sur une plage. Mais pourquoi donc ces animaux viennent-ils régulièrement échouer en masse sur le rivage ? Revue d'hypothèses.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Des corps échoués balayés par les vagues sur une plage de Nouvelle-Zélande. Le spectacle laissé par les cadavres de 39 globicéphales – des baleines de six ou sept mètres de long – est saisissant (voir la vidéo publiée sur LeMonde.fr) mais loin d’être inédit.

Des hypothèses, les scientifiques en ont plusieurs. Mais de certitude point. Commençons par le commencement. Des échouages de mammifères, il y en a tout le temps. « En France, un millier d’animaux – phoques, baleines, dauphins… – sont retrouvés morts sur les côtes chaque année », précise ainsi Olivier van Canneyt, spécialiste des mammifères marins et chercheur à l’Observatoire Pélagis de l’université de La Rochelle (Charente-Maritime). Mais ces animaux-là sont, pour la majorité déjà morts en mer ou moribonds et arrivent au compte-gouttes sur le rivage. D’autres encore s’échouent en petit groupe : ils ont été victimes « d’un accident. Ils ont été par exemple piégés par la marée, l’aménagement du littoral, la topographie de l’estran et se retrouvent trop près des côtes », poursuit l’expert. On est encore loin du cas recensé en Nouvelle-Zélande : échouage de plusieurs dizaines d’individus, sans cause apparente.

Des plages en pente douce

Ces phénomènes massifs sont « extrêmement rares sur nos côtes d’Europe, souligne Olivier van Canneyt. Le dernier gros échouage a eu lieu sur l’île d’Yeu (Vendée) en 1963 (96 globicéphales avaient alors trouvé la mort, nldr) ». En revanche, ils sont légion sur les côtes nord-américaines ou dans l’hémisphère sud : Nouvelle-Zélande, Australie, Tasmanie ou îles Kerguelen. Des zones aux caractéristiques géographiques communes : « Ces animaux ont tendance à s’échouer sur des plages avec des fonds sableux et présentant une faible déclivité , précise Christophe Guinet, chercheur au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et spécialiste des cétacés. Une des hypothèses est que ces animaux s’engagent sur ces fonds sableux et ne parviennent plus à savoir s’ils s’éloignent ou se rapprochent de la côte. »

Autre point commun à ces accidents, les animaux concernés. Il s’agit presque toujours de globicéphales ou de cachalots. « Ces espèces-là vivent plutôt en milieu océanique, en bordure de plateau, au large. Leur système de navigation n’est pas habitué aux côtes. A l’inverse, vous ne verrez presque jamais d’échouages spontanés de grands dauphins. Ceux-là évoluent toute l’année en milieu côtier où il y a très peu de fond », souligne Christophe Guinet.

Quand un se perd, les autres suivent

Ces animaux-là ont une autre caractéristique. Ils appartiennent à « des espèces grégaires. Dans ces groupes, il y a des liens familiaux extrêmement forts entre les individus, à la différence des petits cétacés qui observent plutôt une ségrégation par âge et sexe », souligne encore Olivier van Canneyt. Résultat : « Si la mère par exemple qui joue un rôle fort dans le groupe – les globicéphales vivent dans une société matriarcale – est affectée par une maladie parasitaire qui brouille son oreille interne et qu’elle s’échoue, les autres vont suivre. Mais cette hypothèse n’a pas été vérifiée », avance prudemment Christophe Guinet.

Au delà des perturbations liées à l’homme – un sonar d’Exxon Mobil avait été désigné responsable de la mort d’une centaine de dauphins près de Madagascar en 2008 – d’autres causes sont çà et là évoquées par les scientifiques. Parmi elles, de possibles perturbations du champ magnétique terrestre dans certaines zones ou encore des bruits sous-marins liés à l’activité sismique sous-marine qui brouilleraient l’orientation des animaux. Des hypothèses qui restent encore à être démontrées avant que le mystère – déjà décrit par Aristote dans son Histoire des animaux – ne puisse un jour se lever.

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