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Les altermondialistes, mode 1900

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La mondialisation, qui met nos sociétés cul par-dessus tête, n'est pas une première dans l'Histoire, nous rappelle Suzanne Berger. Retour en arrière, à l'époque où les banques poussaient les petits épargnants à investir massivement dans la Russie tsariste.
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Suzanne Berger, Notre première mondialisation, Leçons d’un échec oublié, Seuil, coll. la République des idées, 98 p., 10,50 euros.

Ce livre a un objet original, presque anti-commercial : "Réfuter l’idée selon laquelle nous serions sur le point d’entrer dans un monde radicalement nouveau." Eh oui ! Selon Suzanne Berger, professeure de sciences politiques à Cambridge, la mondialisation, qui met nos sociétés cul par-dessus tête, n’est pas une première dans l’Histoire. Elle nous fait grâce d’une hypothétique comparaison avec l’Antiquité romaine ou l’Europe d’Alexandre le Grand et s’appuie sur une période plus proche de nous : la France de 1870-1914. Un marché mondial des investissements, des services et des flux migratoires s’est alors en effet mis en place à une échelle si gigantesque que, si la première Guerre Mondiale n’eût pas tout mis par terre, nous ne serions pas en train de le refaire depuis vingt ans...

On est stupéfait d’apprendre que "l’internationalisation (...) atteignit dans les domaines du commerce et la mobilité des capitaux, un niveau qu’elle ne retrouverait qu’au milieu des années 80" ! Ou que la France de la Belle Epoque investissait un volume net d’investissement à l’étranger bien supérieur à celui d’aujourd’hui ! Relire comment les banques poussaient les petits épargnants à investir massivement dans la Russie tsariste, dans l’Empire ottoman ou en Argentine, ou comment les premières délocalisations d’entreprise dans des pays à main-d’œuvre peu onéreuse, ont suscité des levées de boucliers, est édifiant.

Comprendre les états d’esprit qui régnaient alors est plus difficile. Les partisans libéraux de la mondialisation n’ont pas changé d’un iota, affirme Berger. Mais les opposants si. Et il est vrai que sa comparaison entre antimondialisation d’hier et ceux d’aujourd’hui en pâtit. Car si l’on est sensible à la modernité d’un Jean Jaurès, internationaliste en diable, dénonçant (déjà) "l’internationalisme des obus et des profits", les marottes de la gauche de l’époque, marxiste orthodoxe ou anti-"boches", semblent un peu nébuleuses. Tout au plus note-t-on - avec effroi - que tous les mouvements politiques, de droite comme de gauche, se pensaient protégés des guerres grâce au développement des échanges internationaux. "On pourrait presque dire que l’ère des grandes guerres européennes est close", se réjouit Jules Guesde. C’était en 1899...

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