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24-02-2005
Mots clés
Politique
Société

Les Trente (prochaines) Glorieuses

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Dérives du capitalisme financier est un livre touffu et souvent ardu. Mais il vaut largement la peine qu'on s'y plonge. Car il trace peut-être les grandes lignes de la social-démocratie de demain.
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Michel Aglietta et Antoine Rebérioux, Dérives du capitalisme financier, Albin Michel, 394 pages, 28 euros.

"L’Europe peut encore proposer aux sociétés (...) un modèle de démocratie économique pour retrouver le chemin perdu du progrès social." Diable ! La dernière phrase de Dérives du capitalisme financier lui assigne un objectif plus qu’ambitieux : construire une nouvelle social-démocratie européenne, sortie des limbes incontrôlable du capitalisme financier. Ce n’est pas le premier ouvrage à prétendre "réformer" la société. Mais celui-ci pourrait bien avoir les moyens de ses ambitions. Car loin de se contenter de constats mille fois rebattus, il attaque le système en son cœur : la gouvernance. Ce concept à la mode sert en fait à désigner la mainmise croissante des grands actionnaires sur le gouvernement des entreprises. La plupart des théoriciens de la "responsabilité sociétale des entreprises" ne cessent de répéter que cette évolution est nécessaire et souhaitable. Michel Aglietta et Antoine Rébérioux la taillent en pièce.

Remettre un pilote dans l’avion

En observant très précisément l’évolution de ces vingt dernières années, ils constatent que le rôle des grands actionnaires et des dirigeants a surtout été néfaste. Ils se sont défaits des risques d’entreprise pour les rejeter sur les salariés et ont pénalisé les dépenses d’innovation pour faire grossir leurs bas de laine, tendance que le libéral Patrick Artus appelle aujourd’hui un "capitalisme sans projet" (lire Terra economica n°44). Sans parler de la gabegie navrante d’Enron. On dira que les auteurs sifflent un air connu : il faut remettre un pilote dans l’avion capitaliste. Certes. Mais leur excellent neuvième chapitre indique des voies très concrètes pour y parvenir : changer la nature juridique de l’entreprise pour la faire échapper aux dirigeants et actionnaires et la rendre collective. Il faut ainsi que son pouvoir "soit exercé (...) dans l’intérêt de ceux qu’il affecte : les actionnaires certes, mais aussi les salariés et au-delà les collectivités vivant dans les territoires où les entreprises sont implantées."

Pour Aglietta et Rébérioux, l’entreprise ne peut plus être considérée comme un objet de propriété, mais comme une "communauté", une "institution" [1]. Corollaire de cette révolution copernicienne : la représentation des salariés dans les conseils d’administration (CA), le nécessaire droit de veto du CA en cas d’Offre publique d’achat (OPA), le contrôle accru de l’Etat sur "toute la chaîne financière des analystes, courtiers, banquiers d’affaires, agences de notation." Et surtout, il faut donner aux fonds d’épargne salariaux un vrai pouvoir décisionnel, pour que "la grande masse des épargnants salariés" , "cette catégorie d’actionnaires (...) muette, dispersée, sans moyens d’influence et manipulée par l’industrie financière" ait - enfin - son mot à dire sur la bonne marche des affaires.

[1] Lire sur ce thème l’excellent ouvrage de Didier Livio, Réconcilier l’entreprise et la société, Village Mondial, 2002

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