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30-06-2014
Mots clés
Consommation
Royaume-Uni

Les SOS sur les étiquettes étaient des faux… mais le message est passé

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Les SOS sur les étiquettes étaient des faux… mais le message est passé
(Crédit photo : RebeccaJones92 - Twitter)
 
Des messages évoquant les conditions déplorables des travailleurs du textile ont été retrouvés au Royaume-Uni sur des vêtements Primark. Il s'agissait sans doute de « hoax », mais ils ont réveillé les consciences.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Tout a commencé mi-juin. Bouleversée par sa découverte, Rebecca Gallagher contacte l’agence de presse galloise Wales News. Sur une robe fleurie Primark achetée en 2013 à Swansea (Pays de Galles) pour dix petites livres sterling (12,50 euros), elle a trouvé une étiquette cousue à côté des instructions de lavage : « Forced to work exhausting hours » (« Forcé(e) de travailler des heures épuisantes »). Un premier article paraît le 14 juin dans le tabloid The Sun.

Le 20 juin, une seconde femme, Karen Wisinska, contacte Amnesty International à Belfast (Irlande du Nord) via les réseaux sociaux (voir le communiqué de presse publié le 24 juin). Dans la poche d’un pantalon Primark acheté en 2009 – mais qu’elle n’avait jamais porté –, elle est tombée nez à nez avec une note et la carte de prisonnier d’un homme chinois. Traduite, la missive livre son message : « Nous sommes des détenus de la prison de Xiang Nan, dans la province d’Hubei en Chine. Notre travail à l’intérieur de la prison est de produire des vêtements destinés à l’exportation. Nous travaillons quinze heures par jour et la nourriture que nous consommons ne serait même pas donnée à des chiens ou à des cochons. (…) Nous demandons à la communauté internationale de condamner le gouvernement chinois pour violations des droits de l’homme ! »

Le 24 juin, rebelote. A 16h01, Rebecca Jones tweete à son tour la photo d’une étiquette dénonçant « Des conditions de travail dégradantes ».

Ce message, elle l’a trouvé, elle aussi, sur un haut à pois de marque Primark. Comme sa concitoyenne galloise, elle a acquis son top pour 10 livres (12,5 euros) à Swansea. Comme elle, son achat remonte à 2013. Mais Rebecca Jones justifie le temps écoulé : « J’ai posté la photo originale en 2013. J’ai vu, cette semaine, un article sur une autre personne qui avait trouvé une étiquette similaire alors j’ai retweeté ma photo. », précise-t-elle à un internaute curieux.

Primark ouvre une enquête, mais ne cache pas son incrédulité. Car, pour au moins deux des messages, le modus operandi semble similaire. Le 28 juin, la marque tranche : il s’agit – au moins pour ces deux là – d’un hoax (un canular malveillant diffusé sur le Web) : « Les étiquettes proviennent clairement de la même source. Il est quasiment impossible d’imaginer des circonstances dans lesquelles des étiquettes aussi similaires que celles-ci auraient pu être cousues lors de la fabrication des vêtements à l’usine. Ceux-ci ont été conçus par des fournisseurs différents, dans des usines distinctes, sur des continents différents, l’un en Roumanie, l’autre en Inde, à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. Et pourtant, les deux vêtements portant les fausses étiquettes ont été achetés à Swansea en 2013. »

Une performance d’artiste

Une méfiance renforcée par le fait qu’à cette même époque une artiste galloise de la région de Swansea avait justement fabriqué des étiquettes similaires. Une fois celles-ci réalisées, elle avait appelé les quidams à les coudre sur des vêtements avant de lui faire parvenir les photos du résultat, selon une enquête menée par le quotidien local The South Wales Evening Post. Si le site de l’artiste, Emily Rose Baines, est désormais fermé – coïncidence ? –, une visualisation des pages archivées de son site Internet permet de révéler que la jeune femme s’est elle-même essayée à l’expérience.
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Traduction : « Ce travail consiste à coudre à la main un message sur des étiquettes, reprenant des textes provenant d’articles de journaux ou de sites internet autour du sujet des sweatshop et du travail des enfants. Emily se rend alors dans les cabines d’essayage de plusieurs célèbres marques de vêtements. Elle coud alors ses étiquettes préparées sur des vêtements en solde et, une fois terminé, les replace sur les portiques, en espérant que les étiquettes seront découvertes. »

Peu de doute, donc, sur l’origine des deux messages retrouvés à Swansea. Quid du troisième déniché à Belfast ? Celui-ci a la trouble caractéristique d’avoir été rendu public dans le même laps de temps et d’avoir été attaché à un vêtement Primark. Mais, pour le bureau local d’Amnesty International, contacté en premier par la cliente, il n’a rien à voir avec les deux autres. Reste que « nous ne pouvons pas authentifier la lettre ou la carte de prisonnier, ni dire qu’ils sont 100% véritables, même si beaucoup de choses nous poussent à le penser. Aller jusqu’à fabriquer une carte de prisonnier, ce serait un hoax élaboré ! », souligne Patrick Corrigan, d’Amnesty International Belfast. Or, « si ces allégations sont vraies, cela pose des questions extrêmement importantes pour les autorités chinoises et les grandes enseignes, comme Primark. Ça voudrait dire que certains vêtements sont fabriqués par des prisonniers et non dans des usines en bonne et due forme, comme Primark l’affirme. » Une accusation réfutée par l’enseigne : « Neuf inspections ont été menées chez le fournisseur par l’équipe “garantie éthique” de Primark depuis 2009. Ces inspections n’ont relevé aucun travail en prison, ni aucun travail forcé d’aucune sorte », a précisé un porte-parole de la marque.

Mais même si, là encore, la note se révélait être fabriquée de toutes pièces, elle aurait pour qualité d’éveiller les consciences, assure Emma Harbour, de Clean Clothes campaign, une alliance de syndicats et d’ONG qui milite pour de meilleures conditions de travail dans l’industrie textile. « Cela a permis aux gens de se questionner à nouveau. Que ces étiquettes et cette note soient authentiques ou pas, les conditions qu’elles dénoncent le sont. Ces usines de fabrication de vêtements pratiquent une politique de bas salaires et font travailler leurs ouvriers de longues heures durant dans des conditions dangereuses. » Et la coordinatrice de la campagne de poursuivre : « L’effondrement du Rana Plaza en avril 2013 a réveillé les consciences. Beaucoup de gens ont revu leur façon d’acheter. Les choses ne seront plus jamais comme avant la catastrophe. Mais malheureusement, le temps a passé et l’histoire a perdu en importance dans les médias même si la situation des travailleurs ne s’est pas améliorée (voir encadré, ndlr). Alors c’est important qu’on continue à se souvenir. »


L’accord du Bangladesh

Au lendemain de la catastrophe du Rana Plaza, les marques – poussées par l’opinion publique – ont signé l’accord du Bangladesh. En clair, une entente visant à rendre plus sûre l’industrie du textile au Bangladesh grâce à des audits indépendants. L’accord a été signé par 150 sociétés, dont Primark
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  • simone7364 : Remerciements

    Enfin, 5% sont dus à de vrais facteurs d’hérédité. Les concentrations en produits cancérigènes dans certains produits de la mer frisent parfois l’inconcevable : on a ainsi trouvé 4 200. Depuis le début des temps, l’homme a toujours consommé de la viande. Aller plus loin : mutuelle santé bordeaux. Ceci constitue un véritable support organique, tangible, qui prend la forme de deux filaments enroulés en parallèle l’un sur l’autre, l’adn, que nous avons appris à l’école à appeler les chromosomes. L’indice de masse corporelle est un rapport de la masse corporelle poids en kilos divisée par la taille en mètre élevée au carré. Soit dit en passant, heureusement que, pour nous, nos fautes d’orthographe n’engendrent pas des conséquences aussi catastrophiques.

    5.08 à 09h44 - Répondre - Alerter
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