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10-03-2007
Mots clés
Environnement
France

Le muguet

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Le muguet du 1er mai impose un travail de titan. Obtenir la précieuse clochette dans les temps exige un grand savoir-faire et une immense dépense énergétique.
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Région nantaise, avril 2007. 7 000 saisonniers s’activent dans les planches de muguet. Leur mission, s’ils l’acceptent, dure 10 jours. Durant cette période, ils doivent abattre un travail colossal, de la cueillette à la mise en bouquet manuelle des 50 millions de brins nantais, soit 85 % de la production nationale. 10 jours, un total d’un million d’heures de travail, soit 70 % des coûts de production. Même si le jeu en vaut la chandelle - 12 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2006 pour les seules entreprises de la Loire-Atlantique - la pression est très forte sur les producteurs (130 dans ce département phare). Ces derniers partagent les 24 heures de leurs journées entre les champs, le conditionnement et le calibrage.

Une seule erreur, une mauvaise interprétation de la météo scrutée sans relâche et voici trois années de dur labeur ruinées ! Trois années ? Eh oui, gourmand en main-d’œuvre, le muguet, l’est aussi en soins en amont et en ressources énergétiques.

Plantés sous forme de « griffes », les petits brins ne fleurissent qu’après deux ans de culture sans récolte. Pendant cette période, il est désherbé, arrosé fréquemment et entretenu à la main, de mars à octobre. Cette année, la période, très sèche jusqu’en juillet 2006, a réclamé un arrosage hebdomadaire. Le reste de l’année a été beaucoup plus pluvieux, donc moins gourmand en arrosage ( 2/3 par mois) : un temps idéal pour une belle clochette qui apprécie l’ombre et la fraîcheur d’un sol humide.

Robinet, frigo et camions

En octobre, la plante entre en « dormance », c’est à dire qu’elle hiverne, enfouie sous le sable de la Loire. A son réveil, la fleur réclame une fraicheur savamment dosée jusqu’au moment de son éclosion. Elle est donc placée en serre froide artificielle ( 0 °) pour permettre l’enracinement. Ce maintien au frais représente une dépense énergétique considérable.

Mais pour respecter le calendrier à la lettre, il convient de jongler avec la météo. Les premières pousses éclosent entre le 10 et le 15 mars. La plante est alors mise sous châssis, à l’ombre, pour optimiser la croissance des brins et la blancheur des clochettes. Mi-avril, la cueillette, la mise en bouquet et le conditionnement commencent. Le muguet prend ensuite la direction du "frigo" pour optimiser la fraîcheur de la plante qui ne vit qu’entre 4 et 5 jours. Où il attendra de quitter le bassin nantais en camions réfrigérés (4 à 5°), le 28 avril. Un voyage pas vraiment écologique mais, à ce jour, la seule solution pour que la clochette n’arrive pas fânée sur les étals.

Si les fleurs commencent à éclore au bout de la troisième année, c’est à partir de la quatrième que la culture devient rentable. A la sixième année, les griffes sont arrachées et régénérées, en décembre, avant d’être replantées fin mars et de recommencer un cycle. S’il existe une seule variété de muguet, chaque producteur a sa propre griffe qui est transmise de père en fils : le secret de la clochette, qui fête cette année ses 100 ans à Saint-Sébastien-sur-Loire (44), se garde précieusement.

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6 commentaires
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  • aztiko : Le muguet

    Pour changer la société, arrêtons de consommer... même le muguet !!!!!

    30.04 à 15h27 - Répondre - Alerter
    • lania : Le muguet

      ou redonnons-nons lui son sens
      que l’argent aille à qui il devait aller
      et qu’on n’assiste pas comme je viens de le constater à une guerre de territoires par deux adultes devant leurs exclaves adolescentes et "leurs clients" : mon petit bonheur coloré mouillé du jour s’en est allé illico
      Je dis le bonheur sur mon répondeur : je ne réponds à aucun appel le premier mai fête du travail oblige

      Voir en ligne : C’est un petit bonheur....

      1er.05 à 09h02 - Répondre - Alerter
  • Et ne pas en acheter, ça viens à l’idée de quelqu’un ? Non, sérieux, je demande ça juste pour savoir quand on se décide à arrêter les conneries, hein... Enfin, bon, ce que j’en dis...

    27.04 à 01h33 - Répondre - Alerter
  • Anonyme : Alors ?

    C’est une très bonne raison alors pour acheter aux particuliers ? Les particuliers qui cueillent simplement ce qui pousse dans les jardins, sans vraiment s’en occuper. C’est la différence entre l’élevage et le sauvage…

    26.04 à 11h45 - Répondre - Alerter
    • Croa : Alors ?

      Autre différence entre l’élevage et le sauvage : Mes fleurs qui sont en pleine maturité depuis au moins huit jours... En aurai-je encore pour le premier mai ? (Par précaution j’en ai déjà mis en vase dans la maison et au diable le respect du calendrier !)

      Ceci dit, chez moi ça pousse tout seul tous les ans au même endroit ! J’en ai juste pour moi et quelques amis et laisse ce commerce à ceux qui en ont besoin.

      26.04 à 15h13 - Répondre - Alerter
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