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21-12-2012
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France

Le match : sapin naturel vs artificiel

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Le match : sapin naturel vs artificiel
(Crédit photo : Number Six - flickr)
 
Pour Noël, vous préférez mettre vos guirlandes sur un arbre qui perd ses aiguilles ou sur le sapin qu'avait déjà votre grand-mère ? Si vous hésitez, regardez un point : l'impact sur la planète. Attention aux surprises.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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A ma gauche, un beau sapin, roi des forêts, que j’aime sa verdu-ur-re. A ma droite, un sapin artificiel, vendu tout vert, mais qui, connaissant mon amour des couleurs, sera probablement badigeonné de rouge dans un an. Et de doré l’année d’après. Ils ont grosso modo le même prix, environ 25 euros cette année (17 euros si je choisis un vrai Epicéa, 28 euros si je choisis un Nordmann).

Argh, il ne reste que quelques jours avant Noël et, entre la plaisante odeur de résine de l’un et la plastique si pratique de l’autre, mon cœur balance ! La solution pour décider la consommatrice tendance écolo que je suis : voir lequel est le plus bénéfique à ma chère planète. C’est a priori assez simple. Un sapin naturel, c’est mieux qu’un sapin artificiel, ça coule de source. Vraiment ?

Huit foyers sur dix achètent un « vrai » sapin

Les nombreuses opérations « bon d’achat échangé contre recyclage d’un sapin naturel acheté » sont plutôt incitatives. C’est peut-être bien pour cela que, sur les 23% de foyers qui, en France, ont acheté un sapin en décembre 2011, plus de huit sur dix (84%) ont opté pour un sapin naturel, selon une enquête TNS Sofres. Un chiffre en hausse par rapport aux années précédentes.

Pour autant, le traditionnel sapin est-il exempt de tout reproche ? Oui, ou presque, avance l’association française du sapin de Noël naturel (AFSNN), qui compte aujourd’hui 93 adhérents répartis sur 40 départements.

Elle met en avant le fait que les sapins ne sont pas sauvagement arrachés des forêts mais plantés sur un peu plus de 5 000 hectares dédiés à travers le France (particulièrement dans le Morvan ou en Franche-Comté). Que cette culture agricole n’encourage donc pas – contrairement à ce qui est parfois dit - « l’enrésinement des massifs ». Ni « l’acidification des sols ». Au contraire, puisqu’une plantation de sapins de Noël est au maximum en place pour dix ans, « la litière (branches mortes, aiguilles) responsable de l’acidification n’a pas le temps de se former ». De plus, entre deux plantations, de nombreux agriculteurs fertilisent le sol en y faisant pousser des céréales. Et une fois les guirlandes et boules retirées, le bois peut être transformé en copeaux ou composté.

Des efforts pour rendre le beau sapin plus « vert »

Reste que si l’on compare le cycle de vie d’un sapin (de 7 à 10 ans pour un conifère de taille moyenne), les ressources nécessaires à son entretien, à sa coupe, à son ramassage et à son transport avec sa durée d’utilisation – qui n’excède pas quelques semaines -, on peut s’interroger sur la pertinence de cette tradition...

Pour être rabat-joie jusqu’au bout, parlons pesticides. « Produire un sapin de Noël de bonne qualité à un prix raisonnable nécessite souvent l’emploi de produits phytosanitaires », indique l’AFSNN sur son site. Certes, les producteurs en utilisent, paraît-il, cinq fois moins qu’il y a dix ans. Mais ils contribuent toujours à la pollution des nappes phréatiques à travers l’utilisation de produits phytosanitaires contre les insectes, comme le Diazinon, reconnu comme un puissant neurotoxique pour les humains, les oiseaux et les poissons.

Pour limiter le recours aux phytos tout en limitant l’invasion des parcelles par les mauvaises herbes, certains producteurs y font paître des moutons de race Shropshire, originaire du Pays de Galles (lire le reportage sur Terra eco). Un premier bon point pour eux. Un second : la signature, en 2003, d’une convention entre l’AFSNN et le Parc naturel régional du Morvan pour le développement environnemental de la filière.

Des kilos de carbone pour le sapin artificiel

Ellipsos, un cabinet d’experts-conseil québécois spécialisé en développement durable, a fait en 2009 l’analyse comparative du cycle de vie entre l’arbre de Noël naturel et artificiel qu’un Montréalais achèterait. Il en ressort que « les émissions de CO2 équivalent pour le cycle de vie complet (de la plantation au recyclage) sont de 3,1 kg pour l’arbre naturel ». Pour le sapin synthétique, ce taux s’élève à 8,1 kg par an, soit 48,3 kg de CO2 pour toute sa durée de vie, qui est de 6 ans en moyenne au Canada, alors qu’on le remplace deux fois plus souvent (tous les trois hivers) en France.

Un sapin artificiel, c’est pratique quand on a des allergies aux conifères ou des enfants qui marchent à quatre pattes. Et puis ça s’enflamme normalement moins facilement qu’un arbre naturel. Mais, on l’a vu, en termes de bilan carbone, c’est pas top. Parce que les matériaux qui ont servi à sa fabrication sont issus de l’industrie pétrochimique. Et qu’il est, de plus, produit le plus souvent en Asie. Il faut donc l’acheminer jusqu’à chez nous. Et même si on le recycle d’année en année, on ne peut s’en débarrasser définitivement autrement qu’en le brûlant, ce qui dégage des fumées nocives.

Pour compenser le CO2 de votre arbre de Noël, pédalez !

« Ramené sur une base annuelle, l’arbre artificiel contribue trois fois plus aux changements climatiques et à l’épuisement des ressources que l’arbre naturel », note le cabinet Ellipsos. Qui précise que le sapin cultivé concourt de façon importante à réduire les émissions de gaz à effet de serre, par captation du CO2. Mais qui note également que l’impact du sapin en plastique sur l’écosystème est bien moindre que celui du vrai sapin. Le mode de production intensif des sapins naturels perturbe l’écosystème et la monoculture, dans les zones où il est cultivé, réduit la diversité biologique.

De plus, parce que les impacts de l’arbre artificiel sont essentiellement notables lors de sa fabrication, et parce qu’il est réutilisable à plusieurs reprises, il suffit de le garder longtemps pour qu’il devienne le meilleur choix environnemental. « Il faudrait toutefois le réutiliser pendant au moins vingt ans avant que l’arbre artificiel devienne la meilleure solution », précisent encore les experts québécois.

Bon, si vous n’avez pas encore tranché, pensez que, quel que soit le type de sapin que vous choisirez, son impact environnemental est somme toute négligeable si on le compare à d’autres activités quotidiennes. A titre d’exemple, le taux d’émission de CO2 du sapin naturel (3,1 kg pour tout son cycle de vie) équivaut à parcourir 125 km en voiture. Pour le sapin artificiel (8,1 kg/an sur une durée de vie de six ans) c’est 322 km par an.

Vous n’avez donc plus qu’à prendre cette bonne résolution : faire du vélo ou du covoiturage en 2013, pour compenser votre achat. Et si vous savez déjà que, comme toute bonne résolution, vous n’allez pas la tenir, optez pour le sapin en pâte à sel...

- A lire aussi : Le sapin du Morvan

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