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30-05-2010
Mots clés
Développement Durable
France

Le domaine d’O met le vert aux premières loges

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Le domaine d'O met le vert aux premières loges
(Domaine d'O)
 
A Montpellier, la culture s’est amourachée de l’environnement. La faute à un Anglais, Christopher Crimes, qui pense que la sensibilisation au changement climatique passera par l’art. Visite de son laboratoire vivant.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Charles Gabriel Le Blanc pourrait se retourner dans sa tombe. Enfin, si ce conseiller du roi apprenait ce qui se trame aujourd’hui dans les allées de son domaine, fondé vers 1730. On y croise, entre autres, des troupes d’acteurs, des kilos de riz bio, des chapiteaux de cirque, des voitures électriques ou encore un bassin de rétention d’eau… vide. Le Domaine d’O, à Montpellier, est l’une des grandes scènes culturelles de la région Languedoc-Roussillon (1) : 100 000 spectateurs en moyenne par an, 6 festivals, 20 compagnies européennes par saison. Mais aussi un lieu-pilote mixant spectacle vivant, écocitoyenneté et changement climatique. « Attention, je refuse l’étiquette de “ théâtre du développement durable ” », précise, d’emblée, Christopher Crimes, directeur du domaine. Bien noté.

Belle étoile

Pourtant, l’Anglais – c’est son surnom dans la région – a tout du green creator. Il suffit de le voir dans les allées de ce parc de 23 hectares, vantant l’achat de véhicules et scooters électriques, s’inquiétant de la réaction de plusieurs espèces d’arbres à la sécheresse et à la pollution, s’impatientant devant les difficultés de l’installation de panneaux photovoltaïques sur un site classé et frisant de l’œil à l’évocation de sa dernière découverte : un chorégraphe travaillant sur la question des réfugiés climatiques. Cet intérêt pour les problématiques de l’environnement, Christopher Crimes le date de son passage dans l’est de la France, à la tête de La Filature à Mulhouse, au début des années 1990. Il y découvre une sensibilité aux transports doux, à l’habitat écologique. A Montpellier, toutes ces questions lui reviennent puissance 10 avec sur un même lieu : un château du XVIIIe siècle, deux petits théâtres, un amphithéâtre extérieur de 1800 places, une roseraie, une oliveraie (5 000 litres produits chaque année). L’été, des dizaines de spectacles à la belle étoile.

Alors le Domaine d’O expérimente. Tout Montpellier se souvient encore de la soirée de présentation de la saison 2010 : des acteurs disséminés dans le parc, à la rencontre du public pour parler de leur futur spectacle ; pas de programme imprimé ; pas de buffet, mais des dégustations de produits locaux avec des agriculteurs et des vignerons du cru. « Je m’adresse au spectateur-citoyen, pas au consommateur de spectacles », explique Christopher Crimes, qui ne peut réprimer un sourire quand il repense à l’effet de surprise sur ses invités. Comme toute expérience, il y a parfois des ratés. Le coup du programme virtuel fut un flop écologique et économique. Beaucoup de spectateurs, paumés sur le site Internet, ont appelé, re-appelé, ne se sont pas abonnés et ont fini par imprimer le programme disponible en ligne. « Les fausses bonnes idées, ça existe aussi dans le vert », reconnaît le quinquagénaire.

Empreinte carbone

Pour mettre sur le papier tout ce qui fourmille et se teste depuis un an sur place, le Domaine d’O s’est enrichi, en janvier, d’une charte écocitoyenne. On y trouve des outils assez classiques, comme « la préférence pour les produits écologiquement responsables pour toutes les dotations, achats et marchés publics », « l’incitation des visiteurs à se rendre au Domaine d’O en tramway ou en vélo » ou « l’instauration de menus bio de saison au bar du théâtre », détaille Myriam Chautemps, administratrice du Domaine. Plus original, tous les artistes accueillis doivent remplir une fiche technique afin de déterminer l’empreinte carbone de leurs transports, installations lumières, nourriture, etc. Chaque compagnie doit, en outre, être garante de la qualité du salariat des intervenants qu’elle emploie.

Sur scène, le Domaine d’O a accueilli Kyoto Forever de Frédéric Ferrer de la compagnie Vertical Détour, un compte à rebours artistique et parodique en amont du sommet de Copenhague. Mais aussi Ecocompatible du Théâtre des Osses, qui propose un one woman show décapant sur l’écologie et les contradictions d’un couple du XXIe siècle, balloté entre l’hypertechnologie et les urgences vitales de la planète. Mais chut, ce n’est pas le théâtre du développement durable. —

(1) Le Domaine d’O est financé à 100 % par le département de l’Hérault sans autre partenaire.

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