publicité
haut
Accueil du site > Actu > COP21 > L’Académie des sciences refroidit Claude Allègre
28-10-2010
Mots clés
Sciences
Climat
France
Monde

L’Académie des sciences refroidit Claude Allègre

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
L'Académie des sciences refroidit Claude Allègre
(Crédit photo : Karine Le Loët)
 
Le ton est conciliant et les conclusions mesurées mais l'institution est claire dans son rapport sur le changement climatique : l'augmentation du CO2 dans l'atmosphère est bien due à l'homme. L'ex-ministre de l'Education, lui, se dit « satisfait » !
Le Baromètre de cet article
ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
SUR LE MÊME SUJET

Au rapport ! C’est ce que l’Académie des sciences a fait ce jeudi 27 octobre en rendant ses conclusions sur le changement climatique. Le document conclut sans ambiguïté que l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère en est bien la cause principale et qu’elle est liée aux activités humaines.

On se souvient que ce rapport avait été commandé par Valérie Pécresse en avril dernier. La ministre de la Recherche avait alors été interpelée par plusieurs centaines de climatologues qui n’en pouvaient plus des remises en cause incessantes de leur travail par les climato-sceptiques, au premier rang desquels figurait Claude Allègre, dont l’ouvrage L’imposture climatique avait déclenché la polémique. Le rapport a été signé par l’intéressé, lui-même académicien. « Il a le droit d’évoluer », a commenté à l’AFP le président de l’Académie, Jean Salençon, au sujet de l’ancien ministre de l’Education.

Celui-ci ne s’estime pas désavoué pour autant. Bien que les conclusions du rapport contredisent toute son argumentation – notamment le fait que « l’activité solaire ne peut être dominante dans le réchauffement observé depuis 1975 » –, Claude Allègre se dit « satisfait » des conclusions et préfère y voir « un compromis ». « Ce que je défends, c’est-à-dire l’incertitude dans la connaissance qu’on a du climat, y figure explicitement. Le mot incertitude est mis douze fois dans le rapport », a-t-il encore déclaré.

Sauf que ces incertitudes – qui demeurent sur certaines modélisations – « affectent peu » les projections de l’évolution climatique à trente ou cinquante ans, conclut le rapport. Voilà qui ressemble bien à un désaveu total pour Claude Allègre, même si l’Académie a joué l’apaisement, tout au long de ces débats, pour ne pas renvoyer dos à dos les scientifiques et pour créer… un climat de confiance.


Voici les conclusions du rapport de l’Académie des sciences :

- Plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du changement climatique de 1975 à 2003.

- Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère.

- L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l’activité humaine.

- Elle constitue une menace pour le climat et, de surcroît, pour les océans en raison du processus d’acidification qu’elle provoque.

- Cette augmentation entraîne des rétroactions du système climatique global, dont la complexité implique le recours aux modèles et aux tests permettant de les valider.

- Les mécanismes pouvant jouer un rôle dans la transmission et l’amplification du forçage solaire et, en particulier, de l’activité solaire ne sont pas encore bien compris. L’activité solaire, qui a légèrement décru en moyenne depuis 1975, ne peut être dominante dans le réchauffement observé sur cette période.

- Des incertitudes importantes demeurent sur la modélisation des nuages, l’évolution des glaces marines et des calottes polaires, le couplage océan-atmosphère, l’évolution de la biosphère et la dynamique du cycle du carbone.

- Les projections de l’évolution climatique sur trente à cinquante ans sont peu affectées par les incertitudes sur la modélisation des processus à évolution lente. Ces projections sont particulièrement utiles pour répondre aux préoccupations sociétales actuelles, aggravées par l’accroissement prévisible des populations.

- L’évolution du climat ne peut être analysée que par de longues séries de données, à grande échelle, homogènes et continues. Les grands programmes d’observations internationaux, terrestres et spatiaux, doivent être maintenus et développés,et leurs résultats mis à la libre disposition de la communauté scientifique internationale.

- Le caractère interdisciplinaire des problèmes rencontrés impose d’impliquer davantage encore les diverses communautés scientifiques pour poursuivre les avancées déjà réalisées dans le domaine de la climatologie et pour ouvrir de nouvelles pistes aux recherches futures.

Sources de cet article

- Le rapport complet de l’Académie des Sciences sur le changement climatique

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
8 commentaires
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • Le rapport de l’Académie des Sciences est une présentation synthétique de divers points de vue, et, si vous le lisez avec attention, vous verrez qu’il est plein de nuances et d’interrogations. Ce qui veut dire que la jeune science climatique n’est pas mature, et que nous devrons y travailler pendant de nombreuses années avant de bien connaître tous les subtils et délicats mécanismes du climat de notre planète. Et les modèles numériques, qui ont donc, de facto, de grandes faiblesses ne sont pas crédibles en l’état actuel de nos connaissances.

    Jusqu’à ces derniers mois, il n’y avait aucun vrai débat sur le Réchauffement Climatique Anthropique (RCA). Les travaux, publications, expérimentations (CLOUD par exemple, en test au CERN - cité dans le rapport) dérangeants pour les carbocentristes étaient rejetés avec dédains par les affidés du GIEC. Les "hérétiques" subissaient de violentes et intolérables attaques ad hominem dès qu’ils avaient l’audace de soulever des questions pertinentes mettant le dogme du RCA en péril. La presse soutenait mordicus le dogme et l’omerta régnait. Les modèles numériques du GIEC avaient force de loi. Pire même : si des données d’observation contredisaient les modèles, alors les numériciens affirmaient que ces données étaient fausses : les modèles devaient avoir raison envers et contre tout, même contre Dame Nature, ce qui est le comble de l’absurdité....
    Mais, depuis quelques mois, le débat semble s’ouvrir et certains médias ouvrent leurs colonnes aux climato-sceptiques. Cette évolution est une bonne chose pour la science, et les combats d’arrière-garde, à boulets rouges, dont le livre de Stéphane Foucart et les articles de Sylvestre Huet, ne sont plus de mise.
    D’autant que de nombreuses données d’observation (stabilité de la température depuis 10 ans, stabilité des niveaux et des températures océaniques, absence de points chauds dans les zones tropicales, …) mettent à mal le dogme du RCA. Bien sûr, nous devrons observer les évolutions pendant une dizaine d’années avant de percevoir les tendances lourdes, mais, dans l’état actuel des choses, le RCA n’est plus d’actualité…

    Et le livre de Claude Allègre, malgré ses imperfections (tout comme les travaux du GIEC, dans lesquels une bonne dizaine de fautes graves ont été relevées), aura au moins eu le mérite de poser quelques bonnes questions et d’amener le débat. Continuons de débattre, mais dans la sérénité, et faisons confiance avant tout aux données d’observation plutôt qu’aux modèles numériques, qui sont encore trop imparfaits...

    12.11 à 17h58 - Répondre - Alerter
  • Ne pensez-vous pas que ce sera plutôt Claude Allègre qui a joué l’apaisement par le consensus ? Une façon de déjouer finement la cabale ourdie contre lui. Chouette alors ! Enfin, un peu de sérénité et du temps à consacrer à ses activités scientifiques plutôt qu’à ferrailler avec une poignée de confrères jaloux, qui eux affirment détenir la vérité absolue. Pour le reste, il persiste et signe dès lors que le rapport indique une bonne douzaine de fois qu’il n’y a que des incertitudes....Un rapport qui devrait donc contenter tout le monde sans pour autant faire avancer le débat, ni faire entrer Allègre dans le rang. Juste un effet Pchittt...Quelle belle hypocrisie !

    29.10 à 15h49 - Répondre - Alerter
    • Quand vous affirmez dans votre chapo que « l’augmentation du CO2 dans l’atmosphère est bien due à l’homme », il me semble bien que Claude Allègre n’a jamais prétendu le contraire. Passons.

      Le rapport de l’Académie des Sciences dit des choses bien plus nuancées que ce que vous en rapportez dans votre billet. Pourquoi ne pas avoir posé un lien vers le rapport intégral (alors que tous vos liens sont à charge) afin que chacun puisse aller en juger par lui-même ?

      4.11 à 17h58 - Répondre - Alerter
  • Mauriz : laclim

    Voilà qui ressemble bien à un désaveu total pour Claude Allègre.
    écrivez-vous.

    Voilà qui ressemble bien à une mauvaise foi totale de votre part.

    Lisez le rapport avant de le commenter.

    29.10 à 15h29 - Répondre - Alerter
    • Julien Kostrèche : Merci du conseil...

      ... mais j’ai bien évidemment lu attentivement ce rapport avant de le commenter.

      Julien Kostrèche, rédacteur en chef de terraeco.net

      29.10 à 16h32 - Répondre - Alerter
      • Ma contribution d’il y a qqs jours semblent avoir été censurée par le modérateur. Merci
        Alors je me résume :
        1) il est normal qu’il y ait débat et controverse scientifique et ce ne sont pas toujours les majoritaires qui finissent par avoir raison (cf Galilée, l’ADN, la tectonique des plaques etc...)
        Ce débat doit rester fructueux et propre aux scientifiques sans interférence des politiques ou idéologues de tous bords, un "sanctuaire" à respecter.
        2) La question de fond posée par Allègre est politique : quelle qu’en soient les causes (naturelles et anthropiques), qu’est-ce qu’on fait ? du préventif, du curatif, ou les deux ? Est-ce qu’il est réaliste de consommer beaucoup moins ?, au niveau mondial ? ou seulement au niveau des pays "riches" ?

        Il ne faut pas mélanger les genres et les médias contribuent généralement plus à une confusion des genres qu’à une clarification.

        1er.11 à 11h52 - Répondre - Alerter
  • Gildas Bonnel : Belle journée !

    Dans une période où les informations sur le monde et son organisation sont plutôt, avouons-le, peu soutenables ...
    Cette petite news, ce pied-de-nez, enchante mon début de journée !
    Bon jour à tous !

    Gildas

    29.10 à 09h23 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas