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Vise le green

Par Benjamin Cliquet
31-10-2010

Le centre de recyclage de Tikkurila

Le centre de recyclage de Tikkurila
Exposé de deux semaines de bénévolat dans l’un des 4 centres de recyclage de l’agglomération de Helsinki.

Au programme ce dimanche : compte-rendu, une analyse suisse très intéressante et un super bonus.

Comme je vous l’avais dit, j’ai donc travaillé deux semaines au Kierrätyskeskus (« Centre de recyclage ») de Tikkurila, quartier de Vantaa (une des 4 villes de l’agglomération d’Helsinki). Ces centres sont des « communautés ayant pour objectif le bien-être général ». L’entreprise a été fondée il y a une vingtaine d’années dans une visée environnementale, pour réduire les quantités de déchets. Quatre centres de ce type ont ouvert dans l’agglomération : deux à Helsinki, un à Vantaa et un dernier à Espoo.

On peut amener à peu près tout et n’importe quoi dans ces centres (http://www.kierratyskeskus.fi/in_en... pour les détails). A Tikkurila, les gens apportent (quasiment) tout ce qu’ils veulent et les biens sont dans la très grande majorité recyclés (revendus ou redonnés pour un tiers d’entre eux). Ce qui ne peut être revendu est, au moins, trié, redirigé vers les centres appropriés. Ils ne s’occupent par exemple pas du retraitement des produits dangereux mais les collectent et se chargent de les envoyer au bon endroit. Une petite partie des produits sert également une artiste à redonner une véritable nouvelle vie à ceux-ci. Je n’ai que peu d’informations sur cette collection mais voici le site si cela vous intéresse : http://www.plan-b.fi/index.php

On voit ici la partie « magasin » du centre, soit un grand entrepôt en grande partie occupée par les canapés, matelas et meubles. La clientèle est de tous âges, très probablement pas de toutes les catégories sociales, mais ce n’est pas évident à affirmer, d’autant plus que je n’ai passé que peu de temps dans cette partie du magasin.

J’ai travaillé dans cette partie du centre où je devais accueillir les gens qui apportaient des biens et les redistribuer aux quatre coins du grand hangar. Quelques détails sur ce qui est apporté : beaucoup de vêtements, en grande partie gratuits que les immigrants (russes surtout) viennent souvent chercher ; énormément de livres qui se vendent (ou donnent) assez difficilement au point que des cartons entiers sont jetés (mais ils prennent tout de même le soin de séparer la couverture cartonnée du reste du livre) ; des jouets ; des cassettes vidéos (une personne a même osé ramener une vieille VHS de pornographie… !) ; quelques machines à écrire ; des vieilles lampes et appareils électroniques qui seront réparés par les techniciens du centre ; ces techniciens réparent également de nombreux vélos en mauvais états apportés ; des meubles qui sont soit revendus soit cassés en petit bois...

Chaque catégorie de produits a son atelier (ou sa benne) et ses travailleurs attitrés. Les travailleurs, justement, parlons-en… En plus de la dimension environnementale à l’origine de ces centres, une dimension sociale s’est également développée : les travailleurs sont « des personnes sans emploi de long terme, des immigrés, des anciens prisonniers voire des personnes qui viennent purger leur peine ici [travaux d’intérêts généraux] », m’expliquait Heikki, un des gérants, lui-même chômeurs depuis plusieurs années. Le centre ne fait pas de profit : l’argent récoltée sert à payer les transports (essence), la location du hangar et les salaires des quelques permanents. Les travailleurs sociaux ne gagnent donc que très peu d’argent (700 euros).

Trois autres associations « concurrencent » cette compagnie : Emmaüs ; une homologue à Emmaüs, liée à l’église Pentecôtiste (FIDA) ; et une troisième qui fait un vrai « business », récolte de l’argent mais semble ne pas la reverser là où ils le disent (soit disant pour la pauvreté dans le monde…), UFF. Je vous invite à aller sur leur site pour de plus amples informations (www.emmaushelsinki.fi, www.fida.fi et www.uff.fi).

Pour finir, et avant de vous parler du petit extra de la semaine, voici l’analyse qui a attiré toute mon attention, et elle nous vient d’un Helvète : Serge, un des responsables, me faisait remarquer que l’existence de ces centres ont un effet pervers, ils incitent les gens à jeter plus rapidement donc à consommer davantage. C’est en effet une thèse plausible, car quelqu’un qui aimerait, par exemple, changer de canapé mais a des remords à jeter l’ancien, l’amener dans ces centres peut lui donner bonne conscience, lui faisant penser qu’il fait un bon geste pour l’environnement. Il n’aura donc pas de remords à aller plus vite acheter un nouveau canapé plutôt que de garder l’ancien quelques années de plus. Cette idée un peu misanthrope ne fonctionne pas avec tous les produits (vêtements, jouets, livres…). On peut également dire que, malgré tout, ce canapé apporté permettra à une autre personne de ne pas en acheter un neuf. Mais là où Serge n’a pas tort, c’est que cela donne peut-être des mauvaises habitudes et n’incite pas du tout à consommer modérément.

Je vous donne rendez-vous dès demain pour un article bonus.

A très très bientôt, Visez l’green, Ben

A l’étage, les vêtements vendus

La machine à écrire que j’ai eu l’honneur d’accueillir...

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