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Le Big Business est aux commandes

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Guillaume Duval dépeint un monde, ni tout noir, ni tout blanc, dans lequel les grandes entreprises se mêlent de tout, même des affaires de l'Etat. Stimulant.
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Si les mouvements altermondialistes étaient un orchestre symphonique, Guillaume Duval y serait certainement musicien soliste. Et c’est d’un instrument étrange, quelque peu dissonant, que le rédacteur en chef adjoint d’Alternatives économiques jouerait. Car son Libéralisme n’a pas d’avenir tranche singulièrement avec les propos de ceux dont il est proche, notamment Attac. Quand ces derniers dépeignent une "marchandisation galopante du monde", lui écrit contre toute attente que "les rapports marchands vont probablement jouer à l’avenir un rôle toujours plus restreint dans la vie de nos sociétés et de nos économies".

Cet optimiste prédirait-il la victoire prochaine des mouvements citoyens sur les multinationales ? Même pas. Pour lui, l’irrésistible montée du secteur non-marchand (éducation, santé, environnement), notamment dans les pays du Tiers-Monde, est une évolution du capitalisme nécessaire à son évolution même. Cela ne signifie pas que l’Etat y gagnera du terrain, bien au contraire. Pour Duval, le secteur privé va s’impliquer de plus en plus dans cet essor, ce qui n’est ni une bonne nouvelle, ni une catastrophe. Reprenant la thèse de Joseph Schumpeter, il affirme que les entreprises en situation d’oligopole, voire de monopole, seront légion et en mesure - elles le sont déjà - de damer le pion aux Etats. C’est avec elles et elles seules qu’il faudra compter.

La PME au rebut

Inutile de verser une larme sur le sort des petites entreprises : le modèle PME est déjà dépassé et n’a aucun avenir. Mieux vaut mettre dès aujourd’hui en place des garde-fous aux mains des citoyens, pour contrôler les activités du big business. Dernier point de vue, rarement exprimé chez les penseurs de gauche : une foi certaine dans la responsabilité socio-environnementale des entreprises, concept encore flou et aux mains des services de communication des sociétés, qui fait habituellement office de (commode) repoussoir.

Qu’on partage ou non ses points de vue, cet essai touffu et toujours sérieusement étayé, sait mettre à mal avec délectation les a priori. Ainsi l’urbanisation massive, perçue comme une calamité pour les pays du Sud, est remarquablement défendue, en tant que vecteur d’évolution des mentalités. Guillaume Duval évite le piège de la thèse péremptoire, défendue à coup de petites phrases définitives. A lire d’urgence pour sortir d’une altermondialisation de slogans.

Guillaume Duval, Le Libéralisme n’a pas d’avenir, Big business, marché et démocratie, La Découverte, coll. Cahiers libres, 14 euros.

A lire, sur le même thème :

- Aldo Cardoso, L’anarchie libérale, Fayard, 18 euros

- Vincent Chriqui, A qui profite le libéralisme ? , Editions 1, 21,5 euros

- Lawrence E. Mitchell, La firme irresponsable, traduit de l’Américain par Pierre Rimbaut, Economica, 29 euros

- Joseph Eugène Stiglitz, Prix Nobel d’économie 2001, Quand le capitalisme perd la tête, traduit de l’Américain par Paul Chemia, Fayard, 20 euros

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