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30-11-2006

La politique passe-t-elle (mieux) par le blog ?

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Certains candidats l'ont bien compris : la modernité politique se décline sur le Web. La démocratie est-elle sauvée pour autant ?
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    2.12 à 00h34 - Répondre - Alerter
  • Par José Ferré (bloggueur)* : La politique passe-t-elle mieux par le blog ?

    Question : les blogs changent-ils la politique ?

    La net politique est-elle en train de changer la forme ou la nature du débat politique ? La multiplication des "blogs citoyens", la diffusion des idées d’Etienne Chouard lors de la campagne référendaire sur la Constitution européenne, des épisodes comme celui de la vidéo de Ségolène Royal sur les enseignants, poussent à se poser la question.

    Un premier constat s’impose : grâce au net, le nombre de celles et ceux qui s’expriment sur la chose politique est fortement croissant.

    Le second constat est que cette expression est largement autonome et indépendante des groupements et partis politiques. Constitutionnellement, ceux-ci "concourent à l’expression du suffrage". Le net et, singulièrement, les blogs, concourent aujourd’hui largement à l’expression de l’opinion.

    Qui sont les blogueurs "citoyens" ?

    Mais de quelle opinion parle-t-on ? Qui s’exprime via les blogs citoyens ?

    Des voix découragées de n’être pas prises en compte par les organes "représentatifs" (partis politiques, syndicats, pouvoirs publics), que la complexité croissante de notre société à abandonné entre les seules mains d’experts, de techniciens ou d’amoureux du pouvoir et de ses rouages ?

    Des voix anciennes ou nouvelles, jusque là privées de parole ou d’un mode d’expression à leur portée ?

    Une net-bourgeoisie, rompue à la lecture, à l’écriture, aux nouvelles technologies, au lobbying ? Les rejetons naturels d’une société qui promeut l’individualisme plutôt que l’action collective ?

    Des "libres-penseurs" sincères, soucieux d’apporter leur contribution au débat collectif ? Ou, à l’inverse, des spécialistes du double-langage, qui s’achètent une bonne conscience en usant, voire en abusant d’une parole qui contredit ou compense leur action dans la vraie vie ? Des irresponsables qui, assurés de l’impunité, confondent débat politique et tir au pigeon ?

    Des observateurs, des enquêteurs, des commentateurs, des médiateurs susceptibles d’éclairer telle ou telle zone obscure de la jungle informative ? Des intellectuels d’un nouveau genre ou de simples échotiers des discours dominants ?

    Sont-ils "représentatifs" de la population ou, plus simplement, de sa diversité ?

    Qui sont-ils donc, ces blogueurs citoyens ? Sans doute un peu de tout cela, mais dans proportions qui restent largement inconnues, ce qui laisse place à la conjecture...

    Que disent les blogs ?

    Si l’on s’intéresse maintenant au contenu des blogs, on en vient à un troisième constat : Les débats politiques y tournent principalement autour des personnes (les acteurs politiques et, principalement ceux mis en avant par les sondages et les médias) et de leurs tactiques (les manœuvres, au jour le jour, de la politique politicienne).

    La stratégie est beaucoup moins présente, de même que la discussion des idées, des thèmes de fond ou du lointain (on trouve, par exemple, très peu de matière sur la politique étrangère, ou même sur les pays étrangers, sauf actualité brûlante), le plus souvent évoqués dans une dimension d’opinion. "J’aime, j’aime pas", dit autrement, bien sûr.

    C’est que l’expression sur les blogs, comme ailleurs sans doute -et pas seulement "au café du commerce" auquel on leur fait la réputation de se substituer-, est d’abord affective plutôt que raisonnante, raisonneuse ou raisonnée. Elle est donc marquée par la proximité et l’immédiateté.

    Quelques rares échappent, partiellement ou pas, à cette logique et osent des "propositions citoyennes", (originales ou se démarquant de celles des partis), plus ou moins distantes du local ou de l’immédiat. Elles sont en général peu commentées, signe de désintérêt ou de timidité, on ne sait.

    La force des blogs est, pour l’heure, encore ailleurs. Leur tonalité appelle un quatrième constat : la fonction d’alerte et la dimension critique y sont largement représentées.

    Qu’il s’agisse des hommes, de l’environnement, du système politique, économique et financier, institutionnel, de tel ou tel texte de loi en discussion ou récemment adopté (le CPE en reste l’exemple le plus frappant, bien sûr, mais aussi, par exemple, la loi contenant les dispositions sur le purin d’ortie), les blogs savent sonner le tocsin, alerter l’opinion ou les médias, sur un coup de colère ou sur le mode d’une critique argumentée.

    Cette capacité d’alerte, la vitesse de diffusion virale d’une information, d’une opinion, l’absence de contrôle ou d’auto-contrôle des blogueurs, constituent, en soi, une des caractéristiques les plus innovantes et conséquentes de l’univers des blogs.

    Elles impliquent notamment, de la part des acteurs traditionnels de la vie politique, une adaptation rapide à un monde de transparence, d’une nature radicalement différente de celui, si souvent décrit, depuis Le Prince, de Machiavel. Le secret ou le double-langage relèvent désormais du pari à haut risque. Tout ce qui laisse une trace vocale, visuelle, peut être retenu contre chacun et utilisé à tout moment.

    Les blogs sont-ils l’avant-garde d’une démocratie participative ?

    Au total, les blogs sont l’embryon, imparfait mais si vivant, d’une manière nouvelle de concevoir le débat public.

    Dans cet univers virtuel où tant et tant prennent la parole, on sait très mal comment ils sont entendus ou écoutés. La plupart ont formé des communautés de proches, par affection, voisinage professionnel, sympathie intellectuelle ou convergence d’opinions.

    Mais ces communautés communiquent-elles en dehors d’elles-mêmes ? Dans quelle mesure sont elles fermées, poreuses ou ouvertes ?

    C’est toute la question de la démocratie participative qui est ici posée.

    Si chacun prend la parole, comment se fait l’écoute, le décodage, la transmission ? Et vers qui ? Comment, à partir d’une infinité de voix, d’opinions individuelles, s’exprimant comme telles, définir un espace commun, un domaine public ?

    Comment, dans ces conditions, face un "peuple d’experts" atomisé, définir des "lieux communs", un espace politique qui tiendra compte de leurs opinions et, sans manipulation, synthétisera leurs analyses, souhaits, revendications, fatalement divers ou contradictoires ?

    Comment, dans ces conditions, donner une traduction politique, définir une ligne d’action et, finalement, gouverner -sachant que gouverner, c’est choisir, trancher ?

    On voit bien comment cela peut se faire, et rapidement, sur des thèmes limités, locaux. L’affaire est plus complexe sur des sujets d’amplitude nationale et, a fortiori, internationale.

    L’expression individuelle des blogueurs est en train d’élargir le champ de la politique. Et sans doute de changer la politique. Mais beaucoup reste à faire.

    Allons, blogueurs, encore un effort. Et les autres aussi !

    * Retrouvez cet article sur Carnets de nuit

    29.11 à 16h57 - Répondre - Alerter
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