Aucun doute, la photo argentique l’emporte en robustesse : un siècle de durée de vie pour le petit rectangle de papier contre cinq ans seulement pour un tirage numérique. En 2005, 4 350 appareils reflex argentiques ont été vendus en France, contre plus de 4 millions à technologie numérique. Le 19 janvier, Kodak a d’ailleurs fermé son dernier laboratoire dans l’Hexagone à Créteil.
La pellicule de l’argentique nécessite d’être plongée dans quatre bains : le révélateur, le premier rinçage, le fixateur et le rinçage à l’eau. Pas vraiment pratique, ni écologique. Car les produits très toxiques du tirage argentique – comme le fixateur, constitué d’acide chlorhydrique dilué à 10 % ou le révélateur – sont utilisés en grande quantité. Le rinçage à l’eau, qui permet la conservation, réclame jusqu’à 45 minutes de jet continu d’eau courante pour un développement amateur. La note est nettement moins salée pour un laboratoire : Kodak n’utilise par exemple que 15 litres d’eau par mètre carré de film ou de papier. Après utilisation, tous ces produits, y compris l’acide sulfurique et l’eau de régale dilués pour l’entretien des cuves, sont traités dans une station d’épuration des eaux usées.
Les tirages numériques ne sont pas confrontés à ce type de problèmes. Mais l’imprimante exige, tout de même, des précautions : la poudre d’encre des cartouches contient des pigments chimiques à base de cyanure qui polluent les eaux si elles sont abandonnées dans les ordures. En Europe, seuls 10 % des utilisateurs recyclent leurs cartouches, contre 56 % aux Etats-Unis.
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