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La grande bouche de Michael Moore

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Pour se faire la peau de Bush, coupable d'avoir déclenché une guerre pour ses intérêts personnels, Michael Moore ne pouvait que sortir la grosse artillerie. De là à presser le bouton atomique...
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Farhenheit 9/11, film documentaire de Michael Moore, avec George W.Bush et Oussama Ben Laden, 1h50.

Faut-il, pour contrer le pouvoir de nuisance d’un adversaire, retourner son arme contre lui ? Le trublion du documentaire, couronné au dernier Festival de Cannes, répond par l’affirmative. Michael Moore ne cache pas son souhait de contribuer à la défaite de George W.Bush à l’élection présidentielle américaine du 2 novembre prochain. En ce sens Fahrenheit 9/11 ne constituerait qu’un acte de légitime contre-propagande.

Venons-en aux faits

A coup de situations cocasses servies hors contextes, Moore sert un millefeuille de "Busheries" parfois hilarantes mais souvent lourdingues. Rusé, il désamorce avec soin tout ce qui tendrait à le faire passer pour anti-patriote. Imparable quand il s’agit de distiller le doute sur les intentions du clan Bush, la méthode montre ses limites dès qu’on en vient aux faits. Pour ne citer qu’elle, l’exploration des liens entre les Bush, la dynastie Ben Laden et le fonds d’investissement Carlyle Group, égare le spectateur aux frontières de la conspiration. Il faut la présence d’esprit d’un témoin fugace pour n’y voir (malheureusement) qu’une façon ordinaire de faire de l’argent entre gens de bonne compagnie.

Tranche du cake irakien

Le parti-pris formel de Moore est d’autant plus regrettable qu’il sait exhumer quelques archives savoureuses. Ainsi, les sept minutes pendant lesquelles "W" délaisse l’Amérique "under attack" pour se plonger dans les aventures de Mon amie la chèvre. Egalement, ce dîner de gala où le président salue un aréopage de millionnaires en des termes révélateurs : "Nous sommes entre gens riches, très riches. Voire davantage (rires de l’assistance). On vous appelle l’élite. Je vous appelle ma base (re-rires de l’assistance)." Enfin, ce passage glaçant tourné à un salon d’entreprises exportatrices, dont le maître de céans promet à tous une bonne tranche du cake irakien, financé à coup de pétrodollars.

La jeunesse d’en bas

Moore plonge aussi dans la vie des Américains. Dans les rues de sa Flint natale - frappée par un taux de chômage de 20 à 50% - il déshabille en un tour de manivelle le mauvais marketing des agents recruteurs de l’armée. Et porte la voix de la jeunesse américaine d’en bas qui, pour financer ses études, est réduite à risquer sa vie dans une guerre que rien ne justifie.

En définitive, Moore ne convainc jamais autant que lorsqu’il reste bouche cousue. Alors si les quatre années calamiteuses d’administration Bush imposent de la renvoyer fissa aux vestiaires. Si la confusion entre intérêts collectif et personnel, les collusions avec les marchands d’armes, d’énergie et le monde de la finance, disqualifient les "neocons" de Washington. Alors, on préférera aux gros sabots de Michael Moore le travail méticuleux de William Karrel. Son Monde selon Bush, émaillé de témoignages stupéfiants du clan "W" (Powell et Perle, entre autres), est au moins aussi efficace. Et s’il lui manque le cœur et l’humour, il fait grâce au spectateur d’un goût amer de "n’y reviens pas".

Le site Internet de Michael Moore

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