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La filière bois sauve à peine les meubles

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Le 30 août dernier, près d’Eauze, dans le Gers. Il tombe des peupliers. Un bûcheron débite 200 arbres que des camions s’apprêtent à expédier en Italie. « Le transport va me coûter aussi cher que la vente du bois », maugrée son commanditaire, Benoît Tauziède, de la Coopérative des producteurs de bois (4 000 adhérents, possédant en moyenne 4 hectares). Il juge « aberrant d’expédier en Italie des peupliers qui reviendront sous forme de cageots sur le marché d’Auch ». Exporter des grumes (des troncs débités) pour importer des produits finis, c’est le paradoxe de la filière bois française, dont la balance commerciale affiche un déficit de 6 milliards d’euros en 2007-2008, selon l’Agreste, l’organisme des statistiques du ministère de l’Agriculture.

Le solde est particulièrement négatif pour les meubles (1,8 milliard d’euros sur un an) et les papiers et cartons (600 millions). Côté bois brut, les importations de bois tropicaux progressent toujours, y compris celle de bois illégaux. Mais la France cale aussi sur les essences tempérées : si le commerce est à l’équilibre pour les feuillus (chênes, peupliers...), il est déficitaire sur les résineux (pins) utilisés à 70 % dans le bâtiment. La moitié de ces derniers est achetée en Allemagne. L’ouragan Kyrill en janvier 2007 (12 millions de m3 abattus en Europe), à l’instar de la tempête de 1999 en France, a fait dégringoler les prix en mettant sur le marché une grosse quantité de bois. Métiers difficiles et mal payés

Selon l’étude « les chiffres-clés 2008 de la filière bois » réalisée par le ministère de l’Economie, le morcellement de la propriété forestière « nuit à la mobilisation de la ressource et empêche le développement de liens capitalistiques entre la forêt et les industries de la filière. Dans les pays scandinaves, les groupes industriels de la filière sont généralement propriétaires des forêts ». C’est pour tenter de muscler les ententes que s’est constituée en 2005 la coopérative France Bois Forêt. Son directeur Bernard Rey observe d’autres problèmes : « On va bientôt manquer de bras, notamment en scierie et charpente, des métiers difficiles et parfois mal payés. C’est une contrainte pour le développement des entreprises, qui ont aussi du mal à trouver des crédits. Nous dégageons de faibles marges, ce que les banques apprécient peu... »

La filière bois emploie certes 231 000 salariés, plus que l’industrie automobile, mais son chiffre d’affaires de 40 milliards d’euros est 3 fois moins important. Les entreprises investissent malgré tout : France Bois Forêt s’est alliée avec d’autres exploitants de la région et un groupe italien pour créer une usine de transformation du bois – avec 100 emplois à la clé – à Damazan, dans le Lot-et-Garonne. Une usine qui se rapproche des peupliers. —


FSC/PEFC : le micmac des labels Deux systèmes garantissent en France une exploitation durable de la forêt – pour schématiser, un arbre planté pour un coupé : PEFC (Pan European Forest Certification) et FSC (Forest Stewardship Council). PEFC représente aujourd’hui un quart de la surface forestière du pays. Il a été créé en 1998 par les propriétaires forestiers de 6 pays européens qui jugeaient le label FSC – lancé par le WWF en 1992 – davantage adapté aux forêts tropicales. Différence de taille : le label PEFC est attribué sur un simple engagement de ses membres, quand celui de FSC est contrôlé une fois par an. PEFC est donc le plus répandu dans le monde, et les exploitations forestières FSC sont quasiment inexistantes en France.

Mais FSC, soutenu par les ONG, est davantage connu du public. Ce qui provoque des situations absurdes : « Au vu de la demande des distributeurs, certaines entreprises françaises de transformation du bois doivent importer des essences qui poussent ici, mais ne sont pas labellisées FSC », raconte Henry Sauvagnat, de FSC France. La situation pourrait, selon lui, changer si la TVA à taux réduit sur les produits verts, une idée du Grenelle, est validée par l’Europe.

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