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La ferme des anonymes

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Les agriculteurs du Réseau agriculture durable (Rad) ne se contentent pas de contester la course à la productivité agricole. Ils testent grandeur nature de nouvelles formes de cultures et d'élevage. Témoin de leur aventure, Estelle Deléage nous plonge dans la réalité de l'agriculture durable. Rafraîchissant.
SUR LE MÊME SUJET

Estelle Deléage, Paysans, de la parcelle à la planète - Socio-anthropologie du Réseau agriculture durable, Syllepse, collection "Le Présent avenir", 246 pages, 20 euros.

Contrairement aux farines animales, "nourrir les bovins à partir d’une prairie temporaire à base de trèfle blanc ne coûte pas un centime à l’éleveur, mais il faut du savoir-faire et de l’observation pour faire se rencontrer la vache et l’herbe au bon moment". Aux consommateurs-citoyens-urbains incultes et schizophrènes que nous sommes parfois, l’ouvrage d’Estelle Deléage rappelle que les agriculteurs ne sont pas les caricatures de pollueurs que l’on imagine (trop) souvent. Cultiver des poireaux, élever un troupeau, nécessite une certaine science et un respect de la nature. Autant de savoirs cultivés entre autres par les agriculteurs du Réseau agriculture durable (Rad), qui tisse à l’origine sa toile depuis le Grand-Ouest de la France (de la Basse-Normandie au Poitou-Charentes).

Respect des limites biologiques

Issus d’associations d’agriculteurs, les membres du Rad contestent (avec d’autres) la pratique des monocultures intensives - rebaptisées "agriculture raisonnée" dans un doux euphémisme - filles d’une Politique agricole commune, la Pac, d’un autre temps. Ils refusent aussi la dépendance aux semenciers et aux plantes "à pesticides" (99% des OGM en nécessitent), condamnent la transgression des limites biologiques et le non respect du principe de précaution. Suivez leur regard vers cinq sociétés - Astra-Zeneca, Du Pont, Monsanto, Novartis et Aventis - qui contrôlent 100% du marché mondial des organismes génétiquement modifiés (OGM), 60% de celui des produits agrochimiques, et une part importante de celui des semences.

Agriculture moderne

Plutôt que trimer sans savoir pour qui ni pourquoi, les gens du Rad préfèrent se choisir une vie à côté de leur activité, mettent en pratique une pensée de la lenteur et s’interrogent dans leur rapport à l’éthique, à la technique, à la culture, au politique et à l’économique. Pour eux, il est socialement et sanitairement dangereux de penser "global" sans tenir compte de la culture et de l’expérience du terrain "local". En plus d’une analyse historique rigoureuse, Estelle Deléage montre qu’il n’est pas de fatalité à l’agriculture intensive, et comment au sein même du monde paysan, et au travers l’exemple du Rad, l’on creuse au quotidien les premiers sillons d’une agriculture inventive de qualité. Respectueuse du vivant, cette agriculture indépendante et durable semble en mesure de s’adapter à la diversité naturelle des terres bocagères de l’Ouest et d’ailleurs. Le fait qu’elle relève du meilleur de la recherche scientifique en fait probablement une discipline d’avenir.

Allez humer l’atmosphère du Réseau agriculture durable : http://www.agriculture-durable.org/

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