Les grandes écoles plus vertes que les facs

Ils ont fait leur bilan carbone, dit stop aux pesticides, investi dans une chaudière à bois, créé des cours spécialisés sur des thématiques liées au développement durable... Le guide des Campus Responsables, publié par le réseau du même nom, recense les bonnes pratiques de 58 établissements d’enseignement supérieur français.

Ces universités et grandes écoles ont joué le jeu de l’évaluation en remplissant un questionnaire détaillé sur leurs actions dans 5 domaines : stratégie & gouvernance, politique sociale & ancrage territorial, gestion environnementale, enseignement & formation, activité de recherche. « L’objectif n’est pas de faire un classement, mais d’avoir un tableau qui permet de se repérer. Il s’agit plus d’un répertoire de bonnes pratiques », explique Elodie Rochel de l’association Graines de changement, à l’origine de l’initiative.

Podium de grandes écoles

Reste que les résultats sont sans appel : les grandes écoles, et en particulier celles de commerce et management, sont nombreuses parmi les premières de la classe, quand les facs sont souvent à la traîne. L’université parent pauvre du développement durable ? « D’une manière générale, les grandes écoles sont meilleures communicantes et certaines ont pu se surnoter », nuance Elodie Rochel, qui rappelle les limites de l’auto-évaluation.

Mais d’autres facteurs expliquent aussi ces différences : « sur la formation, les écoles ont souvent plus de moyens pour faire venir des intervenants et peuvent spécialiser leurs programmes plus facilement que les universités mastodontes aux agendas plus rigides », analyse-t-elle. Comme elles sont éparpillées sur plusieurs sites et parfois plusieurs villes, « en matière de stratégie, c’est beaucoup plus compliqué de faire des réunions avec la direction, les services techniques, les étudiants. » Dernier avantage des grandes écoles : elles sont le plus souvent situées dans les centre-ville, facilitant la gestion des transports.

Les universités ont en revanche plus de facilité à travailler avec les collectivités locales et peuvent mutualiser leurs recherches dans des pôles régionaux. Mais là aussi les inégalités existent : toutes ne bénéficieront pas des rénovations financées par l’Etat prévues dans le cadre du plan Campus...