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27-04-2009

L’usine qui transforme les excréments en or

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Dans les Côtes-d’Armor, des agriculteurs ont trouvé 1 001 façons de recycler le lisier de leur élevage. Au bout de leur usine-miracle : du biogaz, des engrais, de l’eau. Une première en France.
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Comment produire de l’engrais et de l’électricité, développer le chauffage au bois, améliorer la qualité de l’eau et pérenniser une activité agricole vitale ? Grâce aux lisiers de porcs. A Saint-Gilles-du-Mené (Côtes-d’Armor), l’usine Géotexia, première du genre en France, devrait sortir de terre dans un an, si tout va bien. Chaque année, 35 000 tonnes de lisiers de porcs et 40000 tonnes de déchets d’abattoirs et d’ateliers agroalimentaires devraient y être valorisées en biogaz. Ce projet vient renforcer d’autres initiatives locales en matière d’énergie : la communauté de communes du Mené héberge une huilerie pour alimenter les tracteurs, des chaufferies au bois et, bientôt, une ferme éolienne dont le dépôt de permis de construire est imminent.

Epandage interdit

« Nous n’avons pas les moyens de traiter nos lisiers tout seuls », explique Denis Dessaudes. Installé à Saint-Vran, à 6 km de la future usine, il gère une exploitation moyenne, avec 200 truies. « Le territoire est classé en zone d’excédent structurel d’azote, et les lisiers ne peuvent plus être épandus. Soit on trouve une solution, soit on réduit la production ou on met la clef sous la porte. » Comme lui, une trentaine de petits et moyens éleveurs se sont rassemblés dans le projet, au sein de la coopérative Cuma Mené énergie.

Après six ans de discussions et de démarches administratives, ils espèrent que l’usine verra enfin le jour l’an prochain. « Leur » usine, en quelque sorte, puisque les éleveurs contrôleront 34 % du capital de l’entreprise, par le biais de leur coopérative, le reste étant apporté par la Caisse des dépôts et consignations et Idex, l’industriel en charge de l’usine (lire ci-dessous). « Nous ne cherchons pas à accroître notre production mais à la maintenir », insiste Denis Dessaudes, histoire d’évacuer la crainte d’une course au productivisme.

Concrètement, l’usine va digérer déchets et lisiers à l’aide de bactéries productrices de méthane. Le biogaz sera brûlé sur place, pour faire de l’électricité revendue à EDF. La chaleur, elle, sèchera les résidus pour les transformer en engrais organique. Reste l’eau contenue dans les lisiers : une fois épurée, elle irriguera 14 ha de saules, choisis pour leur pouvoir de captation des nitrates. Broyés, ces arbres iront enfin alimenter les chaudières d’écoles et de bâtiments communaux du territoire.

Projet de ferme éolienne

Depuis une dizaine d’années, la communauté de communes de Mené mise beaucoup sur l’énergie. Elle puise autant dans les ressources naturelles que dans le dynamisme de la population. A terme, les élus espèrent que leur territoire produira autant d’énergie qu’il en consomme, et de manière durable. Le projet de ferme éolienne associe encore une fois Idex, l’industriel qui aura la charge de Géotexia, à une Cigales, un Club d’investisseurs pour la gestion alternative et locale de l’épargne solidaire.

« Nous sommes une vingtaine de personnes », indique Gilles Aignel, le gérant de Cigales des Cimes. Lui est ingénieur, d’autres sont élus, agriculteurs ou particuliers, tous motivés dans ce projet. « Dans le cadre que nous nous sommes fixé, 30 % du capital de la ferme éolienne sera réservé aux investisseurs locaux. » Cela représente environ 150 personnes qui miseraient, en moyenne, 3 000 euros chacune. « Les gens sont très demandeurs, souligne Gilles Aignel. Ils ont pris conscience de la nécessité de préserver l’environnement. Un développement durable, mais aussi local. »


ALERTE AU METHANE

Le méthane est le grand oublié des négociations internationales. C’est le message que tente de faire passer quelques scientifiques français dont Benjamin Dessus et Hervé Le Treut. Ce gaz – essentiellement émis par l’agriculture, le lisier et la décomposition des ordures ménagères – aurait un pouvoir de réchauffement 25 fois plus élevé qu’une molécule de CO2. Par conséquent, réduire les émissions de méthane pourrait avoir un effet climatique rapide. Sans compter qu’il peut devenir lui-même une source d’énergie valorisable.

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