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11-10-2007

L’objet qui tue : cette semaine, la pelouse du Stade de France

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Le Stade de France est fin prêt pour accueillir la crème des rugbymen de la planète. L'occasion de scruter sa « moquette », née dans le Loiret.
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Août 2006, près d’Orléans (Loiret). La gazonnière de Vitry-aux-Loges est en effervescence. Aujourd’hui débute l’ensemencement. Supporters superstitieux, ne cherchez pas de trèfles à quatre feuilles. Pour les terrains de sport, on cultive exclusivement du ray-grass anglais et du pâturin annuel (végétation de prairie). Leurs atouts ? Résistance au piétinement et régénération rapide. « Il faut commencer à cultiver le gazon un an avant la date programmée de pose, explique Sébastien Millet, responsable technique d’Express Gazon, la société qui cultive les pelouses du Stade de France depuis sept ans. Du semis à l’enroulage, l’ensemble du travail est entièrement mécanisé. »

À Vitry-aux-Loges, on ne compte que 7 à 8 salariés pour les 60 hectares de l’exploitation. Engins agricoles, fertilisation chimique, la culture du gazon n’est pas tout à fait verte. D’autant que s’y ajoutent les 24 à 27 semi-remorques nécessaires au transport des 750 tonnes de rouleaux, depuis le Loiret jusqu’à Paris. Après le transport, la pose. Au Stade de France, dix-sept pelouses ont ainsi été « plaquées » depuis 2001. La technique consiste à poser le gazon comme on le fait pour la moquette de son salon. Détail : ici, la surface à couvrir s’étend sur 9 000 m2 et chaque rouleau de 12 m2 pèse une tonne. Pour cette opération, une douzaine de personnes sont réquisitionnées. Début août, trois jours de préparation et cinq de pose ont été nécessaires pour obtenir une pelouse optimale pour le coup d’envoi de la Coupe du monde de rugby.

Attaque de crampons et de gaz d’échappement

La pose terminée, la phase d’entretien peut commencer. La pelouse passe alors au régime 100 % bio. Elle ingurgite des oligoéléments pour sa croissance et du fer pour densifier son teint. Une équipe de cinq jardiniers est mobilisée à son chevet à plein temps. Leur objectif : que la pelouse dure sous la poussée de piliers de plus de 100 kg chacun. « Au rugby, la difficulté, c’est la mêlée. Dans ces zones de suractivité, il y a toujours des dégradations importantes », détaille Sébastien Millet. Mais les agressions viennent aussi du trafic des autoroutes A1 et A86, toutes proches, qui génère des gaz toxiques, perturbant la pousse du gazon. Si la pollution provenant du sous-sol a pu être éliminée en posant la pelouse et son substrat sur une bâche (système dit « hors-sol »), « la pollution atmosphérique reste un problème avec lequel il faut composer », peste Olivier Pernet, responsable de l’arène du stade. Et en matière de pollution et de consommation d’énergie, les trois heures de tonte quotidiennes n’arrangent pas les choses. Après la compétition, la pelouse pansera ses plaies. Les rugbymen ne sont pas tendres avec elle. Peu de chance que le tapis vert passe l’hiver. Mais si le gazon n’est pas durable, il est au moins recyclable. Dans quelques mois, l’écrin vert reprendra l’apparence d’un vulgaire champ de bataille voué à la destruction.

A nouveau embarqué à bord de camions, il retournera à la case départ, la gazonnière de Vitry-aux-Loges, où il sera transformé en terreau. Pour les collectionneurs, il est possible de se procurer un morceau du terrain mythique : 19 euros la pièce de six centimètres. Des amateurs ? —

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