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27-03-2011
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Social
Société
France
Monde

L’enjeu, c’est les autres

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L'enjeu, c'est les autres
(Crédit photo : Flore-Aël Surun - Tendance Floue)
 
Où est passé le bien commun ? François Flahault, Mille et une nuits, 256 p., 14 euros.
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Il faut toujours prêter l’oreille aux chansons qui passent à la radio. On repense en particulier, à l’une, un peu ancienne, d’Alain Souchon. Elle s’appelle Ultra Moderne Solitude et évoque ce paradoxe troublant qu’on a tous ressenti une fois : l’Occidental d’aujourd’hui, pour peu qu’il ait un boulot décent et une famille, n’a jamais eu autant de motifs d’être heureux. De quoi se remplir la panse, prendre des bains chauds, partir en vacances, et même un droit de vote, suivi d’une appréciable liberté d’expression.

S’il refuse d’aller à la messe, d’enfiler un costume ou d’être hétérosexuel, aucun voisin – ou presque – ne viendra l’enquiquiner. Alors pourquoi se sent-il si diablement seul ? Pourquoi en vient-il parfois à regretter les lourds cadenas moraux d’hier ? Début de réponse, peut-être, dans Où est passé le bien commun ? Cette brillante réflexion philosophique (jamais assommante) pointe un « oubli » des Lumières et des droits de l’homme : le bien commun, justement. C’est-à-dire « ce qui relie les hommes entre eux ». Rien à voir avec l’intérêt général, qui est la somme des intérêts particuliers. Autrement dit, chacun fait ce qu’il veut chez soi, bien cloîtré derrière sa porte.

Par, pour et à travers les autres

Le bien commun, c’est, pour reprendre une terminologie affreuse d’aujourd’hui, le vivre-ensemble. L’envie de faire plaisir à l’autre, le fait de partager une identité collective, une langue, un repas, une conversation, une musique, mais aussi des services, des paysages… Cette connivence qui fait qu’un individu se sent exister par, pour et à travers les autres. Et qu’il mourra paisiblement, parmi les siens, sachant qu’il passe le relais à une autre génération. Une « écologie sociale », dit François Flahault, un « écosystème relationnel » où tout le monde se sait interdépendant d’autrui.

Tare indélébile

S’appuyant sur les dernières recherches anthropologiques, le philosophe démontre d’ailleurs que souffrir d’un mauvais collectif, c’est comme avoir la langue coupée, les yeux crevés, le cœur éteint. Et ce droit de l’homme, inquantifiable mais essentiel, à ne pas vivre une telle situation, les hommes modernes, tout épris de droits individuels, l’ont un peu mis de côté. Comme si nous étions des fleurs poussant les unes à côté des autres sur un parterre plutôt que les produits d’une même terre… François Flahault appelle donc à (re)créer une politique du collectif.

Mais un Etat peut-il créer du collectif sans réactionner les fameux cadenas moraux de l’Ancien Régime ou bien le fascisme tous-en-rang-derrière-le-Guide-Suprême ? La réponse est oui, selon François Flahault, à condition toutefois de se méfier de la « libido dominandi », c’est-à-dire l’envie de dominer les autres, une tare humaine que personne n’effacera jamais. Vous savez, le voisin pénible qui vous oblige à aller à la messe, à enfiler des costumes, à vous marier… —

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