L’avenir de la Terre en trois chiffres

Ca pourrait être le titre d’un nouveau film apocalyptique, avec en travers de l’affiche cette petite phrase menaçante : "Au-délà de ce taux, la Terre s’autodétruira". C’est en fait la quantité de CO2 en particules par million (ppm) que l’homme peut relâcher dans l’atmosphère sans causer de dommages irréversibles à sa planète, estimait en décembre dernier John Hansen, un scientifique de la Nasa. Une annonce devenue cheval de bataille pour une poignée d’écologistes américains emmenés par l’écrivain Bill McKibben. Leur objectif ? Lancer une campagne environnementale à grande échelle. "Tout le monde sur Terre, depuis le plus petit village jusqu’au coin de bureau le plus peinard, doit savoir ce que ce chiffre de 350 signifie", souligne le site du mouvement.

En annonçant ce nouvel objectif, John Hansen avait sérieusement secoué la communauté l’an passé. Jusque là, mouvements verts comme agences de conseil sur l’environnement estimaient que des émissions contenues à 450 ppm devaient suffire à limiter les dégâts. Tant que l’UE avait fait de ce plafond un objectif à remplir pour ses pays membres. Que nenni, souligne aujourd’hui Bill Mc Kibben. "La dernière fois que la Terre a gagné 2 à 3 degrés – ce qui se produirait si l’on atteignait les 450 pp de CO2 dans l’atmosphère- les niveaux des océans ont grimpé de dix mètres", expliquait l’homme en décembre dans les colonnes du Washington Post. Or, le plafond de 350 est déjà dépassé, de quelques dangereuses particules, souligne encore Mc Kibben. Les émissions de CO2 s’élèvent en effet aujourd’hui à 383 ppm. L’heure du flashback a sonné.