publicité
haut
Accueil du site > Actu > Culture > L’Histoire ne fait que commencer
19-12-2003
Mots clés
Politique
Monde

L’Histoire ne fait que commencer

Taille texte
{#TITRE,#URL_ARTICLE,#INTRODUCTION}
 
Immanuel Wallerstein, L'Après-libéralisme, Essai sur un système-monde à réinventer, L'Aube poche essai, 226 pages, 12 euros.
SUR LE MÊME SUJET

Début des années 90. Toute la pensée occidentale est envahie par le concept de "fin de l’histoire", mitonné dans les chaudrons de Francis Fukuyama. Toute la pensée ? Non, car dans un recoin de l’université de Binghampton (Illinois), un historien, Immanuel Wallerstein, résiste. Et contre vents et marées, il affirme que la chute du Mur de Berlin ne signifie pas le triomphe du libéralisme, mais… le signe tangible de son inexorable déclin. Son Après-libéralisme décrit en effet une période de lente dégringolade à venir, augurée en 1968 et qui va clore l’époque de la domination libérale ouverte par la Révolution française…

Trop provocateur pour être honnête ? Certes, on sent Wallerstein ravi de désigner comme blanc ce qui semble noir au monde entier. Mais le fait est qu’il touche juste quand il prédit que "la période de transition des vingt-cinq à cinquante années à venir sera une époque de désordre systémique, de désintégration et de lutte politique aiguë autour de modèles concurrents pour le renouvellement du sytème-monde". Pourquoi est-il si convaincant ? Parce qu’il publie ces lignes d’apocalypse entre 1991 et 1993, époque où l’antimondialisation n’existe pas et où rien ne semble en mesure d’enrayer le triomphe du modèle libéral américain.

Génie prédicateur ou grand n’importe quoi ?

De fait, Wallerstein est un prophète de l’altermondialisation à qui l’histoire (à très court terme) a donné raison. Et ses prédictions sur la nécessité de coordonner luttes locales et globales ou l’obligation de renoncer à la conquête du pouvoir (notion largement développée depuis par les penseurs du mouvement alter, comme Miguel Benasayag) ont de quoi stupéfier. Du coup, on relit deux fois sa théorie sur la transformation prochaine des Etats-Unis en "une sorte d’Etat socialiste" et l’on se gratte sérieusement la tête ! "Nous verrons surgir plus d’égalité que nous n’en avons jamais rêvé et plus d’égalité qu’on n’en trouve dans n’importe quel autre pays", assène l’auteur sans ciller.

Certains penseront approcher l’abîme vertigineux du génie prédicateur, d’autres la simple béance du n’importe-quoi-qui-fait-vendre-du-papier. Et si l’interrogation fondamentale de Wallerstein était : "En quel monde avez-vous envie de croire ?"

Faites réagir vos proches, diffusez l'info !
Vous aimez Terra eco ? Abonnez-vous à la Newsletter
2 commentaires
TOUS LES COMMENTAIRES
COMMENTAIRES SÉLECTIONNÉS
RÉPONSES DE LA RÉDACTION
Trier par : Plus récents | Plus anciens
Affichage : Voir tout | Réduire les discussions
  • Concernant l’éventuelle aire de solcialisme américain, IW commence par poser deux possibilités : face à son inexorable déclin, l’amérique va soit virer au fascisme (crispation face à la fin de l’empire), soit à au socialisme (en y renonçant d’emblée). Il précise que la version fasciste est peu probable à ses yeux. Peut être est-ce essentiellement là qu’il s’est trompé (les néocons veulent restaurer l’emire par la force).

    10.10 à 17h24 - Répondre - Alerter
  • Il est vrai que le thèse de Fukuyama peut être falsifiée si l’on admet qu’aujourd’hui le modèle libéral est prédominant et que personne n’immagine un modèle antinomique, comme ce fut le cas lors de la guerre froide. Cependant, le modèle libéral ne recouvre pas encore toutes les régions du monde. En effet, au proche et au moyen Orient il demeure des Etats non démocratiques. Il me semble donc trop rapide pour parler de fin du libéralisme qui peut encore être "exporté" dans ses pays.

    29.01 à 11h27 - Répondre - Alerter
PUBLIER UN COMMENTAIRE

Un message, un commentaire ?

  • Se connecter
  • Créer un compte

publicité
1
publicité
2
    Terra eco
    Terra eco
publicité
3
SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
publicité
bas