L’Aquitaine se dote d’une com’ responsable

A quoi s’engagent les agences qui ont signé la charte ?

Il y a dix engagements : innover pour dépasser certaines contradictions de la publicité, avoir une action préventive en montrant l’exemple, inciter et convaincre, minimiser l’impact environnemental de ses productions, respecter une déontologie exigeante, être vigilant sur l’impact sociétal de ses messages, promouvoir des modes de diffusion plus responsables, agir en transparence avec ses clients et fournisseurs, induire des comportements responsables et conclure de nouveaux partenariats en associant dans ses réflexions des ONG, des associations de consommateurs, des citoyens.

Cette charte est très contraignante. Combien de vos adhérents l’ont signée et pourquoi l’ont-ils fait ?

L’ambition est grande, c’est certain. Il y a, pour le moment, cinq signataires. Et ce sont des agences déjà convaincues et formées. Car la signature de cette charte n’est pas un point de départ mais plutôt un point de passage. Elle fait partie du programme Com’avenir amorcé en 2004 à l’initiative de l’Ademe Aquitaine, du Conseil régional et de l’Apacom. Nous avons commencé par éditer des guides de bonnes pratiques et organiser des colloques et des formations. Aujourd’hui, nous avons donc cinq agences signataires. Ce sont de petites agences et c’est effectivement peu au regard du nombre d’adhérents de l’association. Nous avons un rôle de conviction à jouer. Ces premières agences sont pionnières, elles ouvrent le chemin. Nous attendons d’autres, et espérons notamment en avoir, au moins, deux plus grandes dans l’année.

Qui garantit le respect des engagements de la charte par les agences ?

La charte est déclarative. L’idée, c’est qu’elle ait valeur de contrat de confiance à la Darty entre agences et annonceurs. Attester que cette charte est fondée sur une démarche profonde fait partie du rôle de l’Apacom. Ce n’est évidemment pas suffisant. Mais la démarche continue. Il y a des travaux à mettre en oeuvre pour établir des référentiels, une sorte de certification. Nous souhaitons partager notre démarche avec les associations des autres régions, la faire évoluer. A terme, il faudrait un référentiel à l’échelle nationale ou européenne.

Le vert fait vendre. Est-ce que "montrer patte verte" en signant une charte de communication responsable n’est pas seulement une question d’image ?

Je n’espère pas ! De toutes façons, il ne s’agit pas d’une signature de formalité. Il y a d’abord une étape de formation avant d’accéder à la charte. Et puis les dirigeants des cinq agences signataires sont des convaincus. Ils savent que les comportements éco-responsables sont nécessaires et que la communication et la publicité ont un rôle à jouer. Et puis, cette démarche est à la fois nécessaire et utile pour eux. Demain, les annonceurs attendront de leurs fournisseurs de pouvoir leur faire confiance dans leurs prestations intellectuelles. Et les critères environnementaux et sociaux sont de plus en plus souvent intégrés dans les cahiers des charges. Ils ont tout intérêt à réellement s’engager dans des démarches de communication responsable.