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Jeux olympiques : to be green (or not to be)

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Jeux olympiques : to be green (or not to be)
(Crédit photo : london2012)
 
Londres veut des Jeux olympiques couleur vert qui brille. S'agit-il d'une opération de communication ou d'une véritable initiative éco-responsable ? Réponse mitigée.
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ÉCOLOGIE SOCIÉTÉ ÉCONOMIE
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Les cinq anneaux olympiques ont tous la même taille, c’est la règle. Mais pour les Jeux olympiques de Londres, qui se tiennent du 27 juillet au 12 août, c’est le vert que les organisateurs veulent faire ressortir. Pas pour mettre en avant l’Océanie, que cette couleur symbolise, mais parce que ces 30ème Olympiades d’été se présentent sous le sceau du développement durable.

Tous les JO font la même promesse d’être plus grands, plus beaux, plus propres que les précédents. Londres n’y échappe donc pas. Ces jeux seront « les plus verts jamais organisés », avait même claironné le Premier ministre britannique Tony Blair après le choix de la capitale britannique, en 2005. Voyons cela…

Des partenaires de choix pour aller plus vite, plus haut, plus fort

Le fait que les JO verdissent leur image n’est pas nouveau. Depuis 1999, le Comité international olympique dispose d’un Agenda 21, première démarche à effectuer quand on se targue d’être concerné par le développement durable. En 2004, il a même fait de l’environnement le troisième pilier de l’Olympisme, au côté du sport et de la culture.

Mais ces JO franchissent un pas supplémentaire. Dès le dépôt de sa candidature, en 2005, le comité d’organisation londonien, le Locog, avait fait la promesse d’organiser les premiers Jeux olympiques et paralympiques durables. Son projet Towards a One Planet 2012, s’est même largement inspiré du concept du WWF One Planet Living, une initiative réunissant gouvernements, entreprises et particuliers, et proposant des solutions qui permettent de vivre dans les limites naturelles de notre planète.

Une norme « management durable » créée pour l’événement

Pour accompagner l’organisation des jeux, la British standards institution a élaboré dès 2007 la norme BS 8901 qui prend en compte l’impact environnemental de l’organisation d’un événement (et pas seulement l’événement en lui-même) : choix du lieu, gestion de la chaîne logistique, approvisionnement, communication, logements, constructions, transport, etc.

En janvier de cette même année, une Commission pour des Jeux durables, indépendante du comité d’organisation britannique et première du genre, a été créée pour s’assurer du respect de BS8901.

Cette norme va être transposée, le 15 juin, au niveau international sous l’appellation ISO 20121. Et les JO seront le premier événement d’ampleur à se prévaloir de ce principe qui « vise à inciter les organisateurs de manifestations de tous types – célébrations locales ou “méga événements” comme les Jeux Olympiques – à laisser un héritage positif aux générations suivantes », explique dans un article à paraitre courant juin (voir le PDF au bas de cet article) Fiona Pelham, présidente du comité technique qui a élaboré la norme ISO 20121.

Oui, on peut chanter « God save the Green »

Alors oui, le développement durable a été pris en compte dès le début dans l’organisation des Jeux. Dans le parc olympique, l’eau de pluie est recueillie avant d’être réutilisée. Les athlètes et visiteurs vont essentiellement trouver des aliments bios et locaux à se mettre sous la dent. Ils seront incités à jeter leurs gobelets de thé dans la poubelle à compost, disposée en de nombreux endroits du site à côté de deux autres bacs : celui destiné aux produits recyclables et l’autre aux déchets qui ne le sont pas mais qui vont être, en vertu du principe « zéro déchets », transformés en énergie.

Afin d’éviter l’explosion du budget global des jeux (environ 11 milliards d’euros), le comité d’organisation a limité les constructions qui risqueraient de tomber rapidement en ruine, faute d’utilisation. « Quand cela était possible, ils ont utilisé des lieux existants, comme Wimbledon. Lorsqu’il y avait une réutilisation possible, ils ont construit de nouveaux lieux : le stade et la piscine olympiques, le Vélodrome. Et lorsqu’ils n’ont pu identifier de besoins pour une réutilisation future, ils ont construit des lieux temporaires dans des lieux symboliques, comme Hyde Park », énumère Béatrice Eastham, directrice de Green événements conseil, (agence événementielle éco-responsable) qui a suivi de près les préparatifs des JO.

Un quartier entier dépollué et réhabilité

Et les constructions nouvelles ne se sont pas faites n’importe comment, avec n’importe quoi. Le parc olympique a été aménagé sur une ancienne zone industrielle défavorisée de l’est de la capitale. Deux millions de tonnes de sols polluées ont été nettoyés et réutilisés sur place, afin d’éviter des transports coûteux en énergie.

Les matériaux choisis pour la construction ont un faible contenu en carbone, pour réduire au maximum les émissions de CO2. Par exemple, la structure du stade olympique est élaborée à 75% avec des matériaux légers, du béton à faible densité carbonique, du polymère recyclable et du chanvre. L’édifice sera démantelé à l’issue des Jeux.

Après le départ des athlètes et des quelque 400 000 visiteurs étrangers attendus, la moitié des 2 800 appartements du village olympique seront loués à la population défavorisée du quartier.

Médaille d’or du développement durable ?

Les habitants de l’est de la capitale vont aussi hériter de transports modernisés, d’un centre commercial, d’une piscine et d’un parc de la superficie de Hyde Park. La rivière Lee a été nettoyée, et il est prévu de la transformer en refuge de la biodiversité.

En somme, les organisateurs ont déjà remporté la médaille du développement urbain durable. Pour Béatrice Eastham, « avec ces JO, on est assurément à un tournant ». Et même si le simple fait que des masses de visiteurs débarquent puis repartent en avion n’est pas franchement « développement durable », les JO font tout pour limiter leur impact environnemental. Applaudissons.

Tiens, la médaille a un revers !

Mais… il y a toujours un « mais ». Plusieurs même. Commençons par le plus anecdotique peut-être, mais aussi le plus symbolique : la flamme olympique brûlera du gaz naturel, au lieu du biogaz ou des copeaux de bois promis initialement. Ensuite, un projet d’éolienne sur le site a été abandonné, ce qui fait chuter de 20% à 12% la part d’énergie d’origine renouvelable.

Surtout, ce sont les sponsors (dont la liste officielle est ici) qui ternissent l’image des jeux, dont ils financent la moitié.

Parmi les principaux contributeurs, British Petroleum, mis en cause pour la marée noire du golfe du Mexique et Dow Chemical, repreneur d’Union Carbide, responsable de la catastrophe de Bhopal en Inde, qui a fait 25 000 morts en 1984, et qui continue à semer la mort. Dow Chemical n’a en effet toujours pas dépollué les sols.

Les pétitions anti-sponsors circulent

Sur la liste noire des associations de protection de l’environnement et des travailleurs figure aussi Rio Tinto, le géant minier anglo-australien qui fournit l’acier entrant dans la composition des médailles olympiques. Des syndicats miniers se sont réunis en un collectif pour dénoncer des fermetures d’usine et pour inciter le public à voter pour Rio Tinto comme meilleur éco-blanchisseur 2012.

Une autre pétition circule contre la présence de BP parmi les sponsors. Et Meredith Alexander, responsable d’Action Aid, a même démissionné en janvier de la Commission pour des Jeux durables, dont elle était l’un des douze membres, afin de marquer son opposition à la présence de Dow Chemical (qui a renoncé à faire figurer son logo sur le stade) parmi les partenaires des Jeux.

Des entreprises qui s’achètent un habit vert, c’est mal ?

Ces entreprises sont accusées de se racheter une image en participant à une manifestation censée promouvoir les idées de fair play et de solidarité. L’un de ceux qui tapent le plus fort est David Nussbaum, le pédégé du WWF britannique. Dans un post cinglant sur le blog de l’ONG, qui était rappelons-le un des partenaires initiaux des jeux, il écrit : « Londres 2012 a fait des choix peu judicieux pour ses partenaires en développement durable avec, nous le suspectons (les contrats sont confidentiels), des critères de durabilité insuffisants. Ceci a (…) réduit la crédibilité de l’événement sur les problématiques vertes. (...) Nous disons que les sponsors n’ont pas mérité leur place en tant que partenaires durables de jeux verts. Ils l’ont achetée. »

« Bien sûr que sponsoriser les jeux est une manière pour eux de s’offrir une image. Mais faut-il exclure d’emblée des secteurs entiers de l’industrie qui ne collent pas a priori à la philosophie des Jeux ou vaut-il mieux les embarquer dans une dynamique positive vers plus de développement durable ? », interroge Béatrice Eastham de Green Evénements Conseil. Gageons que David Nussbaum est contre.

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