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23-08-2007
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Chronique

Je suis schizo mais je me soigne

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Une jeune consultante à fort potentiel, par l'odeur du business vert alléchée, finit par verser dans l'éco-terrorisme. Petit manuel des mauvaises manières à l'attention des apprentis du développement durable.
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« Tous nos concurrents sont déjà sur le coup, Vigie Stratégie, Panthéon Ambition, et même Oedipe Leadership, nous devons nous y mettre. Vendre de l’écologie aux entreprises ». Quand on est, comme Charles d’Urville, président du cabinet Herakles Emporwement, on a forcément le sens des affaires... même à retardement. Le développement durable est une affaire, c’est certain. Le boss s’est choisi l’ambitieuse Emilie, une de ses collaboratrices persuadée elle-même d’être la femme de la situation, pour explorer la jungle du business vert.

Comment recycler un herbier

Voici l’histoire que narre Ecolocash – sous-titré « une écologie de circonstance » - premier roman d’Alice Audouin – dans le civil, la responsable du développement durable au sein d’une entreprise d’achat d’espaces publicitaires. Dans un registre qu’on pressent parfois à la lisière de l’autobiographie, Alice Audouin nous mène donc sur le chemin semé d’embûches de la conversion à la cause sociale et environnementale d’une jeune femme d’affaires (Précision de l’auteur : eh oui, le développement durable, c’est aussi le social. Tout de suite moins glamour pour les annonceurs, mais bon, c’est la définition officielle). Partie d’une feuille presque blanche – en l’occurrence un herbier réalisé en classe de troisième – Emilie ouvre progressivement les yeux sur le monde (vraiment trop injuste) tel qu’il est, et finit par verser dans le militantisme, pour ne pas dire davantage.

Morale 100% DD

Cette histoire rédigée d’une plume alerte et parfois corrosive, qui campe à merveille les purs opportunistes du « DD » (comme développement durable), suscite des avis contrastés (j’ai pu le constater) dans le petit monde français du DD, précisément. Bourré d’humour et décapant, pour certains, cynique et par là même sans intérêt, pour d’autres.

Ecolocash, outre son caractère d’oeuvre de fiction – et le droit au parti pris qui va avec, pour son auteure – est à lire pour une raison essentielle : à l’image du voisin que l’on trouve toujours plus beauf que soi-même, ce roman joue le rôle de miroir (déformant) en nous renvoyant l’image de personnages dont l’opportunisme nous file la nausée, mais dont le compte en banque ne nous laisse pas totalement indifférents. Autrement dit, je ne veux pas de ta morale – la mienne est 100% DD – mais je veux bien prendre du pognon quand même, un maximum même.

Ecolocash nous renvoie à nos contradictions et, quelque part, nous oblige à choisir : vivons et polluons comme des porcs [1], et assumons-le, ou bien changeons, mais alors faisons-le « proprement », c’est-à-dire radicalement. Ce qui ne veut pas dire « devenons des écoterroristes », je précise. Vous pouvez ranger vos armes biologiques.

[1] Clin d’œil au vitriolesque Gilles Châtelet et à son Vivre et penser comme des porcs

Sources de cet article

Pour lire Ecolocash, rendez-vous chez votre libraire préféré, ou bien cliquez ici

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