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27-09-2012
Mots clés
Automobile
France

J’ai testé le bolide électrique

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J'ai testé le bolide électrique
(Crédit illustration : Julien Couty)
 
Si on m’avait dit que je prendrais mon pied au volant… Oui, j’ai conduit une bagnole en ville. Et luxueuse avec ça ! Mais écolo aussi, évidemment. Vitres teintées et gros cylindres, j’ai essayé de faire ma maligne, mais Paris n’est pas un circuit de F1.
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La vie est pleine de surprises. On m’aurait dit qu’un jour j’allais prendre mon pied au volant d’un roadster en pleine ville, aux côtés d’un minet, je me serais bidonnée. Pourtant c’est ce qui m’est arrivé, la veille de la rentrée, dans un Paris ensoleillé. En attendant que nos chers constructeurs sortent enfin leurs modèles électriques, j’ai jeté mon dévolu sur un petit bijou.Le dernier modèle de Tesla Motors, une boîte californienne, basée à Palo Alto, inconnue du grand public mais dotée d’un certain talent marketing.

Pour faire parler d’elle, Tesla a produit 2500 exemplaires d’une voiture de sport électrique digne des plus belles Porsche, et dragué la presse de luxe. « De nombreuses personnalités ont acheté un modèle, et je vous assure qu’ils ont payé car nous ne pouvons pas nous permettre de les offrir », m’assure Roberto, l’attaché de presse globe-trotter de la marque. Pour la petite anecdote, cela fait trois mois que l’on se court après, Roberto et moi. Normal, il vit entre Turin, Londres, Paris et Madrid. C’est un jet-setteur, comme ses clients Matt Damon, George Clooney, Leonardo Di Caprio et consorts, qui pavoisent tous au volant du bolide. Plus proche de chez nous, le footballeur Florent Malouda a vanté les mérites du modèle sur TF1, dans dans « Automoto ». La bête est sympa, racée comme une voiture de millionnaire et dotée d’une batterie offrant 340 km d’autonomie. Pas mal… sauf que, pour un bolide, 340 km d’autonomie, c’est largement insuffisant pour aller planquer son magot au Luxembourg.

Modèles pour bouseux

A raison de 100 000 à 135 000 euros pièce, peu de gens peuvent s’offrir l’engin. De toute façon, il n’y en aura pas pour tout le monde : à 2 500 exemplaires, Tesla stoppe sa production (2 400 ont été vendus jusqu’à présent). « Nous ne faisons aucun argent avec ce modèle. En revanche, nous avons développé un savoir-faire et nous voulons produire des berlines de luxe à 50 000 euros, à raison de 20 000 exemplaires par an », explique Roberto. Avant de lancer son modèle pour bouseux (c’est-à-dire pour votre oncle d’Amérique), Tesla poursuit sa com de luxe. Le show-room de Tesla est garé avenue Georges V, près des Champs-Elysées, mais j’ai exigé que la voiture vienne à moi. Il faut un peu visualiser la scène : dans mon quartier, on peut acheter de l’héroïne (pas bio) derrière les balançoires ; kidnapper des vélos innocents ; taper la discute – si ce n’est se les taper tout court – avec des péripatéticiennes estampillées « United Colors of Benetton », etc.

C’est un biotope vivant, croulant sous la biodiversité. Autant avouer que l’arrivée de Roberto au volant du dernier modèle de Tesla a fait son petit effet. Lui, en minet italien aux yeux noisette, rangé dans son petit pull bleu marine, a légèrement détonné en se garant devant chez moi. Avec un roadster, a contrario des 4x4, on ne domine pas le monde d’en haut, mais d’en bas, à 80 cm du sol. Ce qui est plus vicieux, faut l’avouer : en gros, le conducteur d’une voiture de sport vit à la hauteur d’une farandole de culs. Ce qui m’éclaire sur bien des détails de la psyché de ces chameliers, mais passons.

Faisceau de regards baveux

Grâce aux vitres teintées, l’heureux pilote évite le faisceau de regards baveux qui convergent vers le véhicule. Sans mentir, cette position décuple l’ego de manière fulgurante. Option superfétatoire en ce qui me concerne. Gonflée à bloc – quand même – par cette myriade d’envieux, j’appuie sur le champignon. Bah oui, à quoi cela sert-il d’avoir une caisse qui en jette si ce n’est pas pour en jeter ? D’autant que Roberto me l’a promis : « On passe de 0 à 100 km/h en 3,7 secondes ! C’est mieux qu’une Porsche ! » C’est agréable quand ça fonce : on se sent surpuissant. Mais, sur les boulevards des Maréchaux, j’ai eu l’air fin à tenter de viser les 100 km/h en pleine heure de pointe. Mission impossible. Roberto me lance une perche : « Oh ! Ça fait longtemps que je n’ai pas vu le Sacré-Cœur… » Mais nous sommes à deux doigts, mon minou. Le temps de faire demi-tour, de frimer à une quinzaine de feux rouges, et la butte Montmartre est à nous ! Las, c’était sans compter les bus, les camions de livraison, les poussettes, les vélos, les taxis, les scooters, le livreur de légumes, le marché… et le Montmartrobus électrique ! Il nous a fallu 30 minutes pour parcourir 0,8 km. Conclusion : électrique ou pas électrique, une bagnole reste une bagnole, un embouteillage, un embouteillage et un kéké au volant, un kéké au volant ! —

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Journaliste errant dans les sujets environnementaux depuis treize ans. A Libération, mais de plus en plus ailleurs, s’essayant à d’autres modes d’écriture (Arte, France Inter, Terra of course, ...). Il y a deux ans, elle a donné naissance (avec Eric Blanchet) à Bridget Kyoto, un double déjanté qui offre chaque semaine une Minute nécessaire sur Internet.

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