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J’ai testé : faire mes courses sans bisphénol A

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J'ai testé : faire mes courses sans bisphénol A
((Photo : Lu-lu-Flickr))
 
Plus de bisphénol A dans les biberons en 2011. C'est ce qu'ont décidé les députés. Insuffisant pour la Ligue contre le cancer qui lance une pétition prônant l'interdiction totale de ce produit. Mais au fait, où est-il ? « Terra eco » l'a traqué dans les étals.
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Nom du suspect ? Bisphénol ou BPA. Qualité ? Composé chimique servant à la fabrication du polycarbonate, un plastique dur, très solide et transparent. Charges ? Soupçonné d’être un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire une menace pour la régulation hormonale, en particulier celle du nourrisson. La dernière fois qu’on l’a vu ? Selon le Réseau environnement santé, on le trouve dans les emballages plastiques alimentaires (grandes bouteilles d’eau, conserves, cannettes, biberons), l’électroménager de cuisine (bouilloires, cafetières) mais aussi les CDs, certains meubles de bureaux, les pare-chocs des voitures, les lunettes de soleil… Bref, il est partout à la fois et je n’aurai de cesse de le traquer.

Comment le repérer ? Étant plutôt du genre à vérifier ce que je mets dans mon chariot, j’emmène ma loupe. Au supermarché, il va me falloir retourner chaque produit pour lire son « code recyclage ». C’est le petit triangle à trois flèches situé au dos ou au bas des produits et qui contient un petit numéro. Les numéros qui indiquent la présence de bisphénol – et sont donc à éviter – sont le 7 (autres plastiques) et, dans une moindre mesure, le 3 (polychlorure de vinyle) et le 6 (polystyrène). C’est le Réseau environnement santé qui m’a donné l’astuce.

Le petit électroménager : Commençons par les bouilloires, puisqu’il paraît que c’est en chauffant les objets contenant du bisphénol que l’on prend le plus de risques. Je retourne avec précaution chaque objet, sans rien trouver. En m’attaquant aux cafetières, je manque de casser une carafe mais, là non plus, je n’aperçois aucune trace de polycarbonate. Pour me redonner du courage, je me reporte sur les biberons. Facile, me dis-je. Mais surprise, aucun code 7 dans le rayon ! Des « No bisphenol » sont bien inscrits mais seulement sur les biberons en verre… Puisqu’on ne trouve du bisphénol que dans les plastiques, je ne suis pas plus avancé. Finalement, il me faut dénicher un mélangeur à vinaigrette pour trouver le fameux triangle à trois flèches. Mais, mystère, aucun chiffre ne figure au milieu !

Les emballages alimentaires : Rien à l’horizon. Après une bonne heure passée à arpenter les rayons, aucune trace de Code 7. Sur les conserves ? Pas de mention. Les bouteilles d’eau ? Elles sont toutes en polyéthylène, code 1. J’ai eu beau retourner tous les emballages, essayer de lire les numéros avec la transparence ou en m’éclairant avec les néons des rayons, rien. Seuls deux pots de yaourts sont étiquetés 6 et peuvent donc contenir quelques traces de bisphénol. Le gérant du magasin me regarde maintenant avec des airs d’Ordralfabetix qui lance « Il est pas frais mon poisson ? » Il est l’heure pour moi de filer. Retour à la case départ.

Je demande conseil à Soléane Duplan, coordinatrice du Réseau environnement santé. « Il est clair que ces codes recyclage ne sont que des indications car ils ne sont pas obligatoires pour les fabricants. Les conserves sont tapissées d’un revêtement en résine Epoxy et pourtant elles ne contiennent pas de code recyclage », dénonce-t-elle. En l’absence de code, il faut donc, selon elle, renoncer à acheter les produits, surtout pour les enfants et les femmes enceintes. Pour les biberons, il faut préférer ceux en verre ou les rares étiquetés « Sans bisphénol ». Mais pour les produits alimentaires, ce principe de précaution revient à renoncer aux boîtes de conservation des aliments, à certains produits laitiers, à la plupart des conserves.

Alors suis-je condamné à errer entre les rayons sans pouvoir repérer les produits contenant du BPA ? « Beaucoup de produits à usage ménager contiennent du BPA, en particulier ceux en polycarbonate, mais il est impossible de les repérer facilement, donc il est impossible d’en faire la liste précise », confirme Marie Favrot, directrice de l’évaluation des risques nutritionnels et sanitaires à l’Afssa (Agence française de sécurité sanitaire des aliments). « Nous demandons qu’une mention claire et lisible soit apposée sur l’étiquette des produits en polycarbonate. Ainsi, les consommateurs qui décident de les acheter ne s’en serviront pas pour chauffer les aliments car c’est en les chauffant que les risques de migration du bisphénol vers les aliments est la plus importante », indique-t-elle.

Je me tourne alors vers les fabricants de plastique, en espérant qu’ils puissent me venir en aide. Mais même Michel Loubry, directeur Europe de l’Ouest de Plastics Europe, le syndicat européen des fabricants de matière plastique, n’est pas capable de dresser la liste des produits contenant du BPA. « Avant de se pencher sur un éventuel étiquetage de ces produits, il faut se pencher sur la question du risque », rétorque-t-il même. « Le BPA est dangereux à l’état pur mais les doses émises par les produits en polycarbonate, même chauffé, sont si faibles qu’il n’y a aucun risque », assure-t-il. Pourtant, si l’on interdit le bisphénol pour les biberons, j’aimerais au moins savoir s’il y en a ou non dans ma nouvelle bouilloire. Quid du choix des consommateurs ? « Si l’on indique sur l’étiquette que le produit est fabriqué en polycarbonate, alors il faut aussi indiquer des dizaines d’autres substances. Et on aura alors des problèmes de suremballage », s’amuse-t-il. Le bisphénol A a réussi à m’échapper et je ne suis pas près d’y voir plus clair…

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18 commentaires
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  • Le texte est en toute franchise interessant.Compliment à son auteur.Je repasserai toutes les semaines. Isaiah du pret entre particulier

    20.06 à 16h56 - Répondre - Alerter
  • Bonjour je tiens à vous informer que les mentions Sans BPA et sans phtalates que vous pouvez trouver sur des sites sans scrupules comme greenweez.com sont sans aucun fondement. J’ai demandé des documents qui prouvent la mention sans BPA et sans phtalates, demande faite chez greenweez (soit disant un site ou la vie devient plus saine) et chez le constructeur lacor et personne n’a pu me fournir un document certifiant que la Bouilloire électrique en verre à température variable – Lacor – soit disant sans BPA et sans phtalates soit effectivement sans BPA et sans palatales. Ce genre de distributeur et de constructeur sont apparemment plus intéressés par leurs chiffres d’affaires que par notre santé. J’ai tout de même commandé le produit pour tester, c’est une véritable insanité, cette bouilloire pue le plastique qui rend l’eau imbuvable, je l’ai renvoyé à mes frais. Conclusion : exigez des certificats d’analyse auprès des distributeurs et des fabricants et ne vous laissez pas berner par leur propagande publicitaire et leur discours malhonnêtes qui vous poussent à acheter des produits soi-disant sains mais dangereux pour votre santé.

    13.08 à 17h23 - Répondre - Alerter
  • Existe t-il un médicament pour tenter de se désintoxiquer du bisphénol A ?

    29.03 à 07h20 - Répondre - Alerter
  • merci de m’indiquer svp une marque de bouilloire tout inox sans plastique
    les inox ont très souvent un peu de plastique : par exemple l’indicateur d’eau

    4.02 à 08h30 - Répondre - Alerter
  • Ma bouilloire est en inox, mes plats sont en verre... Il n’y a plus de plastique "alimentaire" dans ma cuisine. Ca coûte un peu plus cher à l’achat mais j’estime que ça vaut le coup. Il existe une alternative pour tous les récipients/ustensiles, il faut juste chercher, c’est tout.

    1er.07 à 13h23 - Répondre - Alerter
  • Blandine : Identifier le BPA

    Le BPA est ajouté au Polycarbonate pour lui rendre une transparence proche du verre. Donc si un plastique est ultra transparent alors il y a de fortes chances qu’il contienne du BPA !
    Donc quitte à prendre du plastique, prenons en du coloré ou du opaque !

    Sinon pour le PVC le BPA est ajouté comme stabilisant pour éviter que les phtalates ne migrent. Un combo gagnant pour la toxicité. Comment repérer un PVC avec des phtalates et donc avec des chances de BPA : il est souple !

    29.06 à 09h33 - Répondre - Alerter
  • Une loupe, du papier, un crayon, et surtout une bonne dose de connaissance en chimie, biochimie, nutrition, endocrinologie... Allez cherie, je vais faire les courses, j’en ai pour 6 heures !

    Et puis, l’annee prochaine j’ai bien envie de me lance dans une specialisation en "nanotechnologies". C’est une specialisation en deux ans, mais ca vaut le coup, il parait qu’il y a deja des nanoparticules dans certains produits de consommation.

    Ce qui m’embete un peu, c’est qu’avec tout ca je n’ai plus trop le temps pour mon propre boulot !

    28.06 à 19h19 - Répondre - Alerter
  • Naturacoach : Pas impossible

    Le meilleur moyen est encore d’acheter au maximum des aliments bruts et frais sans emballage : fruits, légumes, viande, poisson, céréales en vrac, etc.
    On peut aussi se faire aider d’un expert (i.e. coach)

    27.06 à 12h36 - Répondre - Alerter
  • Ce qui ressort de cet article, c’est que les industriels du plastic, d’emballages, ne se posent pas de questions quant à leurs responsabilités face à leurs concitoyens.
    Ils font courir des risques sanitaires aux êtres humains qui les entourent, et s’en moquent ouvertement.
    Triste monde tragique !
    C’est horrible une mentalité pareille.

    25.06 à 11h52 - Répondre - Alerter
  • Je ne cesse de lire sur Internet que 7= Bisphénol. Cette relation d’égalité automatique est ABSOLUMENT fausse, de même pour les autres codes mentionnés. Ceux sont bien des notations dédiées à aider la filière de recyclage,et le 7 représente tous les autres matériaux, qui pour la grande majorité n’ont rien à voir avec le BPA.

    25.06 à 09h36 - Répondre - Alerter
    • Thibaut Schepman : Code 7

      Merci pour votre commentaire. Effectivement, le code 7 correspond à la catégorie "Autres plastiques", qui comprend les produits en polycarbonate mais pas seulement. Donc les produit marqués code 7 ne sont pas tous fabriqués avec du polycarbonate. Mais ce triangle à trois flèches, insuffisant et destiné à la filière recyclage, est aujourd’hui le seul petit indicateur pouvant éclairer les consommateurs. C’est pour cela que nous avons essayé de le trouver dans les étals. Et c’est pour cela que certains, dont l’AFSSA, réclament un étiquetage spécifique pour les consommateurs.

      25.06 à 14h25 - Répondre - Alerter
  • il ne parle que des menaces multiples et variées de ces bisphenols et de leurs complices ???? je peux vous en adresser un exemplaire si vous le souhaitez !

    25.06 à 09h27 - Répondre - Alerter
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